Chapitre 28 : La loge

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Antonio dévorait des yeux le blond qui se déhanchait sur scène en chantant. Ce soir, il faisait partie du public. Thalie et Lorenzo avaient eu un empêchement, aussi, Les Danaïdes ne jouaient pas pour une fois, et seul Requiem gérait l'ambiance musicale de Vyenn. Assis au comptoir, Salieri se laissait une fois encore ensorceler par la voix divine de l'autrichien, et il le regardait avec une intensité que l'autre pouvait ressentir depuis la scène. Plusieurs fois, au cours de ses chansons, Wolfgang lui adressa un clin d'œil charmeur. Chaque fois qu'il bougeait autour du micro de façon sensuelle, il le fixait. Le brun se sentait de plus en plus bouillant, et voir son cadet le chauffer à distance était réellement frustrant. D'autant plus qu'il savait pertinemment que celui ci le faisait exprès. Le concert se termina et Wolfgang cria son amour au public avec fougue, puis le rideau s'abaissa pour laisser les musiciens ranger la scène. L'italien vit le blond descendre discrètement de l'estrade pour rejoindre le couloir qui menait aux loges, et il se mordit la lèvre, hésitant, avant de partir à sa suite. Traverser le couloir ne lui prit que quelques secondes. Il toqua à la porte de la pièce, et entra après avoir reçu l'autorisation d'entrer. Wolfgang le fixait, les yeux brillant d'amusement, adossé au mur, comme s'il l'attendait.

- Pile à l'heure, souffla-t-il d'un air taquin.

Refermant la porte derrière lui, Antonio se figea alors. Il était donc bel et bien tombé dans un piège tissé avec minutie par le blond.


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Derrière le rideau, les autres membres de Requiem rangeaient tranquillement le matériel, pensant déjà aux boissons qu'ils commanderaient ensuite au bar.
- Où est Wolfgang ? Demanda alors Constance en remarquant que leur leader n'était pas là.
- Il a dit qu'il partait se changer dans sa loge, répondit Joseph.
- Alors, intervint Karl d'un air amusé, j'ai vu Antonio le suivre. Et vu comment notre cher Wolfi se déhanchait en chantant, je pense que c'est exactement ce qu'il voulait. On peut finir de ranger le matos les gars, ils sont pas prêts de revenir.

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Salieri le fixa un instant.
- Pile à l'heure pour quoi ?
Le blond eut un rire aigu et enthousiaste, comme à son habitude.
- Oh, tu connais déjà la réponse.
- Wolfgang, tu admets donc que tu as fait exprès de me tenter quand tu étais sur scène ?
- Et comme à chaque fois, c'est un vrai succès. Tu es trop facile à allumer Antonio, je te l'ai déjà dit.
- Tais-toi.
Le brun combla la distance entre eux, le regardant avec colère, mais dès qu'il fut contre lui, dès qu'il posa ses yeux sombres sur le visage fier et amusé de son partenaire, il se sentit fondre de bonheur. Lentement, il posa ses lèvres sur les siennes, l'embrassant avec tendresse. La main de Mozart glissa alors pour se poser contre son entrejambes et il pressa doucement la zone entre ses doigts, faisant gémir Salieri. Le baiser se fit aussitôt plus fougueux sous l'impulsion du plus jeune, qui interchangea leurs places pour plaquer Salieri contre le mur, sa main continuant de masser doucement l'entrecuisses d'Antonio. Ce dernier avait bien trop chaud depuis que son partenaire avait dansé sur scène, mais maintenant qu'il était à la merci de Wolfgang, il se consumait avec violence. Voyant son expression de désir pur et sauvage, Mozart eut un grand sourire. Il abaissa d'un geste vif pantalon et caleçon avant jeter un regard taquin à son amant, puis il se mit à genoux et il prit le membre dressé d'Antonio dans sa bouche, entamant de lents va et vient dessus, au grand plaisir de ce dernier qui sentit ses jambes le lâcher. Heureusement, les mains de Mozart étaient fermement posées sur ses cuisses, et il le maintint debout tandis qu'il continuait à lui procurer de divines sensations. Au bout de longues minutes de délice, il le relâcha finalement, laissant un moment à Salieri pour qu'il reprenne son souffle. Pendant ce temps, il s'occupa de lui retirer ses chaussures, ses chaussettes, pour ensuite terminer de lui enlever ses vêtements complètement. L'italien rougit en voyant qu'il ne portait plus qu'une chemise, erreur que le blond corrigea aussitôt puisqu'en se redressant, il la déboutonna avant de la jeter plus loin. Il prit un instant pour observer son partenaire, qui rougit, embarrassé d'être le seul déshabillé, et d'être ainsi regardé.
- T'es vraiment trop sexy quand tu rougis, sourit-il en approchant sa main du visage d'Antonio.
Ce dernier voulut protester, mais dès qu'il ouvrit la bouche, Wolfgang glissa ses doigts dedans pour caresser sa langue doucement. Abandonnant le combat, Salieri ferma les yeux, suçant délicatement les doigts qui jouaient avec sa langue. Quand ils furent bien humides, le blond les retira. Il écarta les jambes de son amant après avoir glissé ses mains dans son dos avant d'enfoncer en lui son index, faisant de nouveau gémir le brun. Il ajouta progressivement les deux autres doigts, dilatant l'espace et provoquant des soubresauts à son amant. Il éloigna ensuite sa main et abaissa son propre jean, révélant son propre sexe, tout aussi éveillé que celui de son aîné. Il glissa ses mains sous les cuisses de l'italien, et usa de toute sa force pour le soulever, profitant que le mur maintienne son dos. Antonio laissa échapper une exclamation de surprise qui amusa le leader de Requiem. Il le releva juste un peu pour être légèrement au dessus de son entrejambes, puis il combla la distance entre eux, écrasant le torse du brun du sien tandis qu'il entrait en lui, le faisant crier. Machinalement, Salieri resserra ses cuisses autour de la taille de l'autrichien, et ce dernier se sentit de plus en plus envieux d'approfondir les mouvements, il accéléra brutalement, augmentant la force de ses coups de reins au point d'en faire presque trembler les murs. Antonio cria de plaisir une nouvelle fois, puis encore une autre, au point de se répéter pendant un long moment.


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Assis sur la scène, chacun un verre en main, les musiciens de Requiem regardaient la salle maintenant vidée des spectateurs. En fond sonore, ils pouvaient entendre les cris de Salieri provenant des loges. Sirotant une nouvelle gorgée, ils hochèrent doucement la tête.
- Ah le bâtard, il déconnait pas avec sa réputation de fuck boy. Il a l'air sacrément bon, commenta alors Karl.
- Et ça dure depuis déjà un moment, ajouta Franz, qui jouait avec les baguettes de sa batterie.
Il y eut un silence. Enfin, un moment où seule la voix d'Antonio résonnait.
- Je savais pas que c'était possible de faire crier quelqu'un aussi fort et pendant aussi longtemps, soupira Constance. J'en regrette mon célibat.
Nouveau blanc entre eux, ils burent une nouvelle gorgée.
- Vraiment étonnant qu'Antonio n'ait pas encore eu à annuler un concert pour extinction de voix, lâcha alors Joseph.

Mozalieri - Une mélodie qui fait malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant