Les musiciens discutaient autour d'une table, travaillant sur un nouveau morceau commun qu'ils avaient l'intention de mettre dans leurs albums respectifs. Leur popularité ne cessait de grimper, et un label les avait contactés pour leur proposer un contrat intéressant. Les deux groupes avaient accepté avec plaisir, et ils préparaient leurs chansons pour présenter des premières maquettes. Le bar Vyenn continuait à leur ouvrir l'accès pour qu'ils y travaillent, même les jours où il n'y avait pas de concerts, évitant à tout le groupe de s'entasser dans un appartement quelconque. Wolfgang ne cessait de faire des blagues, s'agitant toutes les deux minutes et captant l'attention de tout le monde avec ses bêtises. Antonio finit par soupirer.
- Bon, t'as fini de faire le clown ? T'es vraiment impossible à maîtriser c'est pas vrai. Tu peux pas rester concentré un moment ?
Piqué, l'autrichien avança vers son amant d'un pas lent, le regard malicieux. Il laissa glisser ses mains sur les épaules de l'italien, qui frissonna, et il embrassa son cou à plusieurs reprises. Salieri ferma les yeux, lâchant le stylo qu'il tenait, sous les yeux amusés des autres. La voix mesquine de son cadet susurra près de son oreille.
- Culotté de dire ça pour quelqu'un qui perd sa concentration dès que je m'approche de lui... Comment je peux te prendre au sérieux après ?
Salieri garda le silence, comprenant qu'il était irrémédiablement tombé dans son piège, comme toujours.
- Par contre je peux te prendre tout court...
Mozart avait lâché cette bombe tout de suite après avoir constaté le manque de répartie de son partenaire, et ce dernier écarquilla les yeux, rougissant à vue d'œil. Les autres ne purent s'empêcher de rire, non seulement le comportement de Wolfgang les amusait, mais ils ne trouvaient rien de plus hilarant que les réactions si vives d'Antonio et sa gêne grandiloquente.
- Tu ne réponds pas, sourit le blond en fixant le visage de son partenaire. Est ce que ça signifie que tu es d'accord ?
- Wolfgang, on est pas tous seuls là... Finit par dire Salieri sans grande assurance.
- Mais enfin chéri, je n'ai pas dit que j'allais te prendre sous leurs yeux voyons, ne sois pas si pressé.
Le visage du brun devint cramoisi.
- Mais tais toi j'ai pas dit ça ! Feula-t-il alors avec le peu de fierté qu'il lui restait. Je voulais te signifier que t'étais pas obligé de dire des trucs salaces en public !
L'autrichien éclata de rire avant de déposer un baiser sur la joue rougie de son amant.
- Arrête de râler, maestro. De toute façon tout le monde a compris que le dirty talk te faisait beaucoup d'effet.
Les autres essayaient de contenir leur fou rire, sans grand succès, et l'italien voulut une nouvelle fois s'enterrer loin de leurs regards.
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Wolfgang ouvrit la porte avant de se décaler pour laisser passer Antonio. Ce dernier entra, laissant son regard parcourir les lieux avec curiosité. Ça faisait déjà un bon moment qu'ils étaient ensemble, mais c'était la première fois qu'il entrait dans l'appartement de l'autrichien. Mozart avait plutôt pris l'habitude de squatter chez son aîné, dont le logement était bien plus spacieux. Et visiblement plus ordonné aussi. Les affaires du blond traînaient un peu partout, sans aucune logique. Un t-shirt pendouillait sur le micro-ondes, des instruments étaient posés sur le sol, des sacs divers attendaient sagement sur le bureau, et des palettes de maquillage reposaient sur le plan de travail de la cuisine, près de l'évier. Rien n'était à sa place, et l'endroit respirait le chaos. L'italien dut enjamber les diverses choses qui tapissaient le sol pour rejoindre le petit salon, tout aussi mal rangé. Le logement était assez classique, une pièce de vie contenant le coin cuisine et le salon, une porte à droite menant à une petite salle de bain, et une à gauche qui donnait sur une chambre.
- Euh... Dit alors le blond après avoir fermé la porte. J'ai pas eu le temps de ranger.
- Pas eu le temps ? Rétorqua son partenaire en haussant un sourcil, dédaigneux. Je dirais plutôt que tu n'as pas rangé une seule fois depuis ton emménagement.
Il poussa les affaires qu'il y avait sur le canapé pour se faire une petite place afin de s'assoir. Mozart avança à son tour dans le désordre pour venir chevaucher les genoux du brun.
- C'est complètement ça, mais c'est nul de ranger. Comment tu fais pour garder ton appart si propre et si parfait ? Y'a jamais rien qui dépasse chez toi.
Il enroula une longue mèche ébène autour de ses doigts, jouant avec.
- Je ne supporte pas le bazar, dit le leader des Danaïdes. Et je crois que je suis aussi un peu psychorigide. Il faut que les choses soient droites et en ordre, sinon ça me stresse. Et c'est pas vrai, depuis que tu viens régulièrement il y a des choses qui dépassent : tes affaires.
Wolfgang sourit.
- Mais qu'est ce qui ne te stresse pas, maestro. Tu es un nid à angoisses, même si tu caches bien ton jeu en public. Et je proteste, je laisse traîner mes affaires chez toi, mais tu les ranges dès que tu les vois, du coup je perds des trucs après.
- Pauvre chaton.
- C'est bien à toi de dire ça.
L'autrichien, qui continuait de jouer avec les longs cheveux de son amant, le regarda en faisant la moue.
- Il est si nul que ça mon appart ?
- Non... Parce que tu es dedans...
Un grand sourire étira ses lèvres et il vint embrasser le bel italien.
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Mozalieri - Une mélodie qui fait mal
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