Cette fois, ils arrivèrent tous à la gare en avance. Évidemment, c'était Antonio qui avait organisé le départ, et il avait réveillé tout le monde assez tôt pour que tout se passe correctement, au grand désespoir de Mozart qui n'avait pas passé une bonne nuit. Il s'était imaginé dormir avec son amant, et probablement ne pas faire que sommeiller. Mais l'italien lui avait dit de ne pas l'attendre, et il avait passé la nuit dans le hall de l'hôtel à réfléchir en silence. Il était encore peu à l'aise avec la relation qu'ils commençaient à avoir, et il avait eu besoin de distance pour calmer ses angoisses. Les Danaïdes et Requiem attendaient patiemment sur le quai, et Florian posa son regard sur son ami. Salieri avait des cernes profondément marqués autour de ses yeux sombres.
- Antonio, tu as encore fait une nuit blanche ? Est-ce que ça va ?
- Mmh, t'en fais pas. Je dormirai dans le train.
Le batteur fronça les sourcils, soucieux tout de même. Quelques minutes plus tard, ils montèrent à bord, et furent étonnamment surpris. Le transport était bien plus spacieux qu'à l'aller, et ils pourraient tous tenir dans un compartiment, les banquettes étaient longues, permettant à chacun d'avoir un espace suffisamment grand. Ils s'installèrent tous et attendirent le leader des Danaïdes, parti vérifier que toutes leurs affaires et leur matériel étaient correctement rangés dans le wagon destiné aux bagages. Le brun ouvrit ensuite la porte de la cabine et il la referma derrière lui avant de s'assoir à côté de Mozart, entre la fenêtre et lui, à la surprise de tout le monde. Sans prononcer un seul mot, il posa sa tête sur l'épaule du blond, qui était ravi, et il ferma les yeux. Personne ne commenta la scène, tous avaient les yeux écarquillés de stupeur, et le silence permit au jeune homme de s'endormir profondément très vite. Il était véritablement à bout de force pour s'assoupir aussi facilement, et personne ne voulut prendre le risque de le réveiller. Son corps tomba lentement, et Wolfgang le prit dans ses bras pour l'accompagner avec douceur, jusqu'à ce que la tête du compositeur soit posée sur ses genoux. Il entreprit alors de caresser doucement ses cheveux, agissant comme s'ils étaient seuls au monde. L'autrichien leva finalement la tête après avoir admiré son copain pendant une dizaine de minutes, et il fit face à des têtes plus que stupéfaites.
- Euh... Je me sens observé là.
Florian fut le premier à prendre la parole.
- Bah oui, normal. Tu nous expliques là ? Parce qu'on a clairement raté un truc là. Aux dernières nouvelles, il avait beaucoup de mal à te supporter.
Le blond sourit.
- Et bah, on a eu l'occasion de se rapprocher pendant ce charmant séjour, et on s'est mis ensemble.
Il préférait leur épargner les détails, par respect pour son amant qui se serait senti embarrassé.
- Mais depuis quand ? Lança Karl, interloqué. C'est tout à fait inattendu.
Les deux jeunes femmes eurent un léger rire, et tout le monde se tourna vers elles.
- En vérité, pas tellement, sourit Constance en échangeant un regard complice avec son amie.
- On avait très bien senti la grande tension sexuelle entre ces deux là, compléta malicieusement Thalie.
- On se doutait que ce ne serait qu'une question de temps.
- Entre autres parce qu'Antonio est très renfermé, mais le caractère extraverti de Wolfgang ne pouvait que faire progresser vite les choses.
Il y eut un long silence, et l'autrichien finit par leur offrir un grand sourire.
- Encore une fois, les femmes prouvent leur supériorité intellectuelle. Très bien vu, mesdames.
- Il aurait pu m'en parler quand même, bouda Florian en croisant les bras. C'est censé être mon meilleur ami.
- Pour notre défense, commenta Lorenzo, vous avez été invisibles. On n'a rien vu.
Mozart se retint d'éclater de rire de façon trop bruyante.
- Ah, mon cher Lorenzo, si tu savais à quel point on a pas été discrets. Enfin moi, je ne l'ai pas été du tout.
- A la réflexion, dit alors Ludwig, il y avait des indices.
- Avec notre excité national qui lui lançait des piques tous les jours, approuva Franz en se rappelant leurs joutes verbales.
Pendant qu'ils débattaient sur le sujet, Antonio s'agita légèrement dans son sommeil, et ils se turent tous pour ne pas le tirer de ses songes.
- Wolfgang... Murmura l'italien assoupi, faisant sourire l'interpellé.
- Oui, souffla le blond en reprenant ses caresses sur les cheveux ébènes du jeune homme, je suis là, mon amour...
Toute la troupe ne put s'empêcher de s'attendrir sur le tableau idyllique qu'ils formaient tous les deux. Quelques heures de conversations chuchotées plus tard, le leader des Danaïdes bougea une nouvelle fois sur les genoux de l'autrichien avant d'ouvrir doucement les yeux, ses paupières papillonnant. Le silence reprit place dans le compartiment et tous le regardèrent se redresser et s'étirer, grimaçant en sentant les courbatures le lancer suite à sa position maintenue pendant si longtemps. Mozart vint saisir son visage entre ses mains et il lui susurra doucement.
- Quand on sera rentrés chez toi, je pourrais te masser pour soulager ces vilaines douleurs si tu veux.
Salieri plongea ses pupilles sombres dans celui de son cadet avant de répondre d'une voix grave encore ensommeillée.
- Ok...
Il tourna la tête vers les autres et vit qu'il était le centre de tous les regards. Aussitôt, il détourna les yeux, embarrassé. Voulant le taquiner un peu, Wolfgang prit la parole.
- Arrêtez de le fixer ainsi, c'est trop tard, il m'appartient. Personne n'aura ni son sublime visage, ni ses beaux yeux, et encore moins son formidable petit cul !
Antonio se sentit brûler et devenir rouge pivoine. Il donna un coup de coude dans les côtes de l'autrichien, qui éclata de rire avec enthousiasme avant de dire, toujours provocateur.
- Oh, voyons chéri, ne sois pas si timide, ils ne peuvent pas rater des faits aussi objectifs de toute façon. Rassure-toi, pour le reste, je ne dirais rien de tes prodigieuses compétences quand il s'agit de me...
- Tais toi !
- Et bah alors, sourit Florian, on en apprend des choses aujourd'hui.
L'italien croisa les bras avant de grommeler.
- Je commence à regretter.
- Oh, c'est faux ça ! Protesta le blond en le fixant.
- Pas du tout, je suis sincère.
Mis au défi, un éclat particulier traversa le regard de l'autrichien.
- Ok, je vais le prouver que c'est faux.
Il pencha la tête vers le brun et commença à embrasser son cou, faisant glapir l'autre de plaisir. Honteux, il rougit de plus belle, et tout le monde éclata de rire en constatant la faiblesse du plus âgé face aux fourberies de son cadet.
- Ok ok t'as gagné, je regrette pas, mais arrête, supplia Antonio, embarrassé de se laisser aller ainsi avec une telle facilité.
Wolfgang recula, victorieux.
- Tu adores ça, fais pas genre.
- Justement. On est pas seuls là. Contrôle-toi un peu.
Le blond laissa son regard balayer chaque personne.
- Vous savez que ça veut dire. La soirée va être sportive !
Le visage complètement rouge, Salieri fixa le paysage à travers la fenêtre, mais sa réaction ne passa pas inaperçue, et un nouvel éclat de rire parcourut le compartiment, à son grand désarroi.
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Mozalieri - Une mélodie qui fait mal
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