Chapitre 29 : Pari

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Antonio posa son front contre la façade. L'eau chaude ruisselait lentement sur son corps, et lui se perdait dans ses pensées. Il caressa son avant bras, sentant sous ses doigts les cicatrices, plus ou moins récentes, qui taillaient sa peau. Il soupira et ferma les yeux. Cela faisait bien dix minutes qu'il était sous la douche, mais il n'avait aucune envie de retourner à la réalité. Il n'entendit pas la porte de la salle de bain s'ouvrir et se refermer, ni celle de la douche quelques instants plus tard. Wolfgang se colla contre son dos, enroulant ses bras autour de sa taille. L'italien sursauta en sentant la présence du blond contre lui, et ce dernier sourit doucement.
- Ce n'est que moi...
- Désolé, j'étais perdu dans mes pensées.
- J'ai vu ça oui.
Le brun se laissa glisser dans les bras de son amant et celui ci embrassa doucement sa nuque et son épaule.
- Est ce que tout va bien ? Murmura-t-il doucement.
Salieri soupira lentement d'aise, les lèvres de l'autrichien sur lui avaient un effet apaisant immédiat sur ses angoisses.
- Maintenant oui...
Sa voix n'avait été qu'un souffle, et sa réponse fit sourire le plus jeune. Il adorait se savoir efficace contre les maux de son aîné. Il fit doucement balader ses mains sur les hanches de son aîné, qui haleta doucement.
- Quoi, déjà ? S'amusa Mozart.
- Oh la ferme... Tu sais très bien ce que tu fais...
Wolfgang approcha sa bouche de l'oreille de son partenaire pour susurrer doucement.
- Je plaide coupable.
Ses mains descendirent lentement, caressant l'intérieur des cuisses du leader des Danaïdes avant de venir saisir son membre. Antonio tressaillit, et le blond commença de lents mouvements autour de son sexe. Il gémit profondément. Satisfait, Wolfgang sourit en embrassant toujours son cou, descendant ensuite ses lèvres sur son épaule pendant qu'il ondulait lentement son bassin contre les fesses du brun pour frotter son propre entrejambes, tout aussi éveillé que celui qu'il masturbait. L'autrichien usa de sa seconde main pour lubrifier ses doigts avant de les introduire en lui, et son partenaire trembla, ses gémissements ne parvenant pas à être étouffés par le son du débit de l'eau s'écoulant sur eux. Quand l'espace fut suffisamment dilaté, Mozart éloigna sa main pour venir la poser autour du cou gracile du brun, caressant la peau fragile, avant de frôler ses clavicules. Il embrassa sa nuque avec douceur, et Salieri, perdu dans son désir si violent, posa ses mains contre la paroi de la douche avant de se cambrer brutalement, faisant arquer son dos et relever ses fesses qui heurtèrent l'entrejambes du blond. Ce dernier eut un râle de plaisir.
- Quel impatient...
Il regarda Salieri, qui le fixait par dessus son épaule, les joues rouges d'envie, la bouche entrouverte et le regard brillant de luxure. Il avait beau savoir que cette attitude était naturelle, spontanée, et complètement involontaire, Mozart crut pendant un instant que son amant cherchait à le chauffer. Il était instinctivement séduisant, et exponentiellement sexy sans même le vouloir. Wolfgang posa ses mains sur les hanches de son maestro, et il le pénétra d'un coup de reins vif, s'attirant un long glapissement sonore. Aussitôt, il accéléra ses gestes, faisant crier l'autre, et ce, pendant de longues minutes jusqu'à l'orgasme. Quand il se retira, les jambes d'Antonio le lâchèrent, et il n'eut que le temps de se retourner pour faire face à son copain avant de se sentir tomber. Mais le blond l'attrapa par la taille pour le maintenir sur ses pieds.
- Est ce ça va ? Demanda-t-il, inquiet.
Le brun lui jeta un regard inexpressif à travers ses cheveux longs et trempés qui cachaient son visage. L'eau ruisselait le long de ses mèches sombres, et le plus jeune avait du mal à discerner son expression. Finalement, le leader des Danaïdes enroula ses bras autour du cou de son amant, posant son front contre son épaule.
- Oui... Murmura-t-il enfin. Tu m'épuises juste à me faire autant de bien... Mais ne t'arrêtes pas, je t'en supplie... J'adore ça...
Wolfgang le serra contre lui en souriant.


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Le réveil sonna et Antonio se pencha pour l'éteindre, avant de faire un geste pour sortir du lit. Mais deux bras enserrèrent sa taille, l'empêchant de se lever. Il tourna la tête pour voir les cheveux blonds sauvages de son copain encadrer son visage d'ange encore endormi. Il soupira.
- Ah non Wolfgang, pas cette fois. Si on traîne, on va encore être en retard.
- Tant pis, grommela son cadet d'une voix rauque encore ensommeillée, t'auras qu'à dire que c'est ma faute.
- Mais c'est ta faute.
L'italien retenta un mouvement pour quitter les draps, mais l'autre avait une force étonnante et il ne parvint pas à s'arracher de ses bras.
- Je ne veux pas être à la bourre une énième fois, il est hors de question que je te laisse faire à ta guise, alors debout ! Aujourd'hui on sera à l'heure, et tous les deux.
- On parie quoi qu'on va être en retard malgré tes tentatives parce que tu peux rien me faire faire contre mon gré ?
Le blond avait soudainement l'air bien plus éveillé.
- Arrête avec tes paris.
- Allez Antonio, minauda l'autrichien d'une voix taquine. Si t'es si sûr de toi, alors parie avec moi... Si je gagne, je veux juste choisir ton costume de scène pour le concert de la semaine prochaine... Et si tu gagnes, puisque tu penses vraiment qu'on sera à l'heure, tu pourras me demander tout ce que tu veux...
Le plus âgé soupira.
- Même que tu cesses d'être toujours en retard et que tu sois plus professionnel ?
- Même ça ! Alors on part la dessus ?
- Si tu veux, maintenant lâche moi et lève-toi.
- Parfait ! Maintenant, je vais savourer ma victoire.
- Quoi ?
Le blond l'embrassa dans le cou et il glapit. Mozart poursuivit son périple jusqu'à son épaule tandis que ses mains glissaient le long du torse du son amant pour ensuite caresser ses cuisses avant de plonger sous son caleçon. Dès qu'il commença à haleter sous l'envie, Salieri comprit qu'il avait perdu, il allaient bel et bien être en retard.

Mozalieri - Une mélodie qui fait malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant