Chapitre 14 : Réveil

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Mozart n'en pouvait plus. Il n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Le maître de la chapelle s'étaient endormi à peine quelques secondes après qu'ils se soient couchés, mais dans son sommeil, il n'avait cessé de gémir et de se frotter à lui, et malgré toutes ses bonnes résolutions, Wolfgang avait senti son corps s'éveiller et le brûler. Il n'avait pu partir du lit, car l'autre se cramponnait avec force à sa chemise, alors il avait attendu, le pantalon tendu en avant, et les pensées les plus obscènes se répétant dans son esprit. Le pire moment avait été quand Salieri avait remonté sa cuisse contre lui, frôlant son érection et rendant le supplice encore plus difficile. Pourtant, le blond avait pris sur lui. Il n'avait pas lâché une plainte, et n'avait pas non plus cédé à la tentation. Il avait attendu, laissant l'autre dormir. Des cernes sous les yeux, il avait triste mine, mais souriait, il ne regrettait rien. L'homme contre lui s'agita légèrement avant d'ouvrir les yeux, gémissant de douleur en sentant la terrible migraine qui faisait résonner son crâne. Il se retourna sur le dos et se passa une main sur le visage avant de regarder près de lui. Wolfgang lui sourit et ouvrit la bouche pour le saluer, mais l'autre avait déjà écarquillé les yeux, et cria de surprise, faisant un bond hors du lit. Littéralement hors du lit, il recula avec tant d'ardeur qu'il tomba sur le sol dans un grand fracas.
- Qu'est ce que vous faîtes dans mon lit Mozart ?!! S'écria le compositeur en le regardant, effaré.
- Vous ne vous souvenez de rien ?
- Non... Pitié, ne me dites pas qu'on a... ?
- Non, et vous avez pourtant bien insisté mais j'ai élégamment refusé.
Salieri lui lança un regard colérique, tout en rougissant.
- Ne vous foutez pas de moi Mozart ! Aaah... mon crâne...
Il se prit la tête dans les mains en grimaçant. Wolfgang s'assit, et il attrapa le verre d'eau qui reposait sur la table de chevet avant de lui tendre en souriant.
- Maestro, et si vous veniez vous assoir, je vous raconterai tout.
Hésitant un instant, le brun se leva lentement avant de reprendre place dans le lit, à distance raisonnable de son invité imprévu. Il but doucement l'eau en fixant le blond, qui commença son récit. Il n'omis aucun détail, la conversation qu'ils avaient eue dans la salle où Salieri buvait seul, leur trajet de retour, puis ce qui s'était passé dans la chambre, et enfin ce que l'italien avait fait dans son sommeil.
- Je vous jure que vous avez vraiment fait tout ça, je n'ai aucune raison de mentir, et si j'avais voulu coucher avec vous, je crois qu'on ne porterait pas de vêtements actuellement.
- Je vous crois Mozart, soupira alors Antonio qui semblait embarrassé. Ce n'est pas vraiment surprenant en fait. J'en suis navré. Je suppose que mon attitude à causé votre... hum... votre état ?
- Euh oui, en effet, désolé.
Le maître de la chapelle se passa une main dans les cheveux après avoir reposé le verre.
- Et vous êtes resté éveillé et dans cet état toute la nuit ?
- Oui...
- Je vois.
Antonio se mordit la lèvre inférieure, détournant les yeux.
- Je vous remercie Mozart. Je n'étais plus conscient de mes actes hier, et si vous n'aviez pas été là pour veiller sur moi, qui sait ce qui aurait pu m'arriver.
Il prit une longue inspiration.
- Au vu de l'aide que vous m'avez apportée, et de votre prévenance à mon égard, je suppose que je peux, et ai envie de, vous remercier... Mais que vous gardiez ça pour vous, pas un mot à quiconque.
- Euh... Oui d'accord, accepta le plus jeune qui ne voyait pas où il voulait en venir.
Salieri se rapprocha du jeune homme et il posa sa main sur sa poitrine pour le rallonger avant de défaire lentement son pantalon pour l'abaisser. Les joues rouges, il toucha avec hésitation le membre dressé de Mozart, qui, ébahi, le regardait faire sans en croire ses yeux. L'italien plongea dans son regard, gêné, et il souffla.
- Je ne serai probablement pas aussi doué que vous...
Dans un geste lent, qui parut une éternité pour l'autrichien qui se consumait avec violence, Salieri approcha son visage du sexe de son partenaire. Il laissa sa langue retracer toute sa longueur, peu assuré dans ce qu'il devait faire, puis, essayant d'imiter ce que le blond lui avait fait, il prit le bout entre ses lèvres, commençant de lents mouvements de va et vient. Wolfgang gémit, il n'arrivait pas à détacher ses yeux d'Antonio qui lui faisait une fellation, sans aucune expérience de surcroît. Se laissant porté par son instinct, et s'habituant peu à peu à la sensation, l'italien commença à faire glisser le membre durci et palpitant de son amant plus profondément dans sa gorge, ce qui fit drastiquement augmenter le rythme cardiaque de Mozart. Ce dernier avait beau l'admirer dans sa performance, il était encore médusé. Antonio Salieri, maître de la chapelle impériale, illustre compositeur de la cour, prestigieux directeur d'opéra, était en train de le sucer, et avec beaucoup de talent malgré son inexpérience.
- Aaaaaah...
Le brun s'arrêta subitement.
- Je vous fais mal ? Ou je ne fais pas ça bien ?
- Oh bordel de merde si c'est parfait, continuez par pitié...
L'aîné rougit et il reprit ses mouvements avec attention. L'autrichien glapit de nouveau, c'était trop pour lui, il n'allait pas tenir longtemps dans cette situation. Au bout de longues minutes d'extase pure et dure, il bafouilla.
- Ma... Maestro... Je... v..viens...
Mais Antonio, qui avait fermé les yeux pour se concentrer sur ses mouvements, ne réagit pas, et il continua d'emmener la verge de son cadet plus loin encore. Sans savoir pourquoi, le voir se fondre de plaisir le rendait heureux, et lui donnait envie de continuer. Mozart cria en atteignant l'orgasme, et Salieri, ouvrant brusquement les yeux en sentant sa bouche pleine, avala lentement sans dire un mot. Il se redressa ensuite et fixa Mozart, une expression toujours embarrassée sur le visage. Wolfgang se passa une main dans les cheveux, reprenant son souffle, puis il sourit, dévoilant ses dents tant il était joyeux.
- Jamais je n'aurais pensé que vous courir après de nuit alors que vous êtes ivre finirait de façon si merveilleuse. Maestro, merci pour ce moment, sincèrement.
Il lui lança un regard malicieux.
- Vous savez, je vous trouve très doué, surtout pour une première. Un peu plus d'assurance, et ce sera parfait. Je me porte volontaire pour vous servir de cobaye d'entraînement !
Salieri se sentit devenir cramoisi. Mozart ne changerait donc jamais.

Mozalieri - Un jeu inavouableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant