Chapitre 23

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Je n'ai pas voulu que Oliver m'accompagne. J'ai trouvé mieux de rester seule. Comme ça je ne serai point dans l'obligeance de faire semblant d'aller bien.

J'ouvre la portière de ma voiture et mes yeux se posent directement sur cette enveloppe posée délicatement sur mon siège. Je la prend sans hésitation, l'ouvre et en sort une feuille blanche dans laquelle n'est écrit que quelques mots placés juste au milieu :

Si proche du but...

Prise de colère, je froisse le papier et l'envoi valesser par terre. J'en avais marre de me faire intimider. Je ne saurais peut-être pas comment prendre les choses en mains car la peur est toujours de visite dans ma vie. Mais tôt ou tard il faudra que ce dernier se montre et qu' on en finisse.
Épuisée par les circonstances, je me laisse tomber dans la voiture et appuie la tête sur le volant. Je me fondais lentement dans un sommeil à même le volant quand des tapotement par dessus le pare-brise me ramène dans le monde réel. Mélissa me fait signe de déverrouiller la porte, ce que je fais sans tarder. Elle s'assoit et reste silencieuse. Un silence qui durait trop à mon goût.

Moi : Tu ne devrais pas être à l'église ?

Mélissa : J'en ai pas trop envie, tout c'est passé tellement vite que... je n'ai même pas eu le temps de réaliser la gravité des choses.

Moi : Et moi qui pensait que j'étais la seule à le penser.
Personne ne m'as dit comment elle est morte.

Mélissa : Qui ça ?

Moi : Comment ça qui ? Courtney !!

Son visage se décompose, son expression se change si soudainement que j'ai l'impression d'avoir raté un épisode. Elle me regarde fixement, tellement que je suis capable de lire toute sa tristesse, de l'horreur et même de la pitié. Tous ces sentiments qui se mélangent, toutes ces expressions qui ne font qu'un, me laissant dans la plus terrible des incompréhensions.

Melissa : Oliver ne t'as rien dit ?

Moi : Non, je ne lui ai pas demandé.

Mélissa : C'est un sujet un peu difficile à évoquer. Mais sans grande chose à dire. Moi je ne suis pas vraiment en état de remémorer.

Moi : Je te comprends, ressaisie toi. Rien ne dure et tu le sais. Je ne peux pas effacer ce qui c'est passé mais pour atténuer sa douleur, il faut juste se dire que ça va passer.

Mélissa : Ma conseillère de toujours. Je t'adore ma coco.

Moi : Et moi qu'est-ce que je dois dire à ma meilleure amie de toujours ?

Nous nous serons pendant un long moment avant de démarrer pour affronter la réalité.
Arrivé à l'église, ça me fond le coeur de voir les bancs à moitié vides. Comme si elles n'avaient pas de familles mais juste nous. N'ont-ils pas eu le courage de se pointer ? Ou ne le savent-ils pas ?

Mon père est là juste devant le cercueil, sûrement en train de faire ses adieux à cette femme qu'il a laissé seule. A ces filles qu'il à ignoré. Mais malgré tout, il est mieux de reconnaître ses erreurs et d'assumer qu'on a eu tort. Mon père n'a jamais été égocentrique et c'est pour cela que ma mère est encore à ses côtés bien que leur relation connaît des hauts et des bas.

Adèle est inconsolable, les joues inondés. Onicka et Dolencie ne possèdent malheureusement pas les mots à la hauteur pour la réconforter. Comment accepter le départ si soudain d'un être cher, d' une amie qui est devenue la famille.

 Imprévu d'un Rêve Où les histoires vivent. Découvrez maintenant