Chapitre 25

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-J'ai envie de dormir, je souffle en rabattant la capuche de mon sweat sur ma tête.

-On va juste acheter des yakisobas puis on rentre, dit Baji en passant son bras autour de mes épaules.

-T'étais pas censé les prendre ce matin ?

-C'était un prétexte pour aller voir Kazutora.

-Ah, je vois.

Je ne cherche même pas à savoir ce qu'ils ont pu se dire, la fatigue m'embrume complètement le cerveau. Je couve sûrement un truc. Baji s'arrête, et je l'imite en relevant mon regard sur la silhouette devant nous.

-Chifuyu ? je lâche, étonnée.

Celui-ci m'ignore complètement, son attention est centrée sur mon copain à qui il s'adresse.

-Baji. Désolé de t'avoir appelé en urgence.

-T'as pas pris assez cher, depuis l'autre jour ?

Je hausse un sourcil et tourne la tête vers Baji dont le visage est froid et imperturbable.

Ils se mettent à raconter un je ne sais quoi qui m'intéresse peu. Mes yeux sont posés sur Takemichi qui est debout, un peu en retrait de Chifuyu. Ils se connaissent, maintenant ?

Je m'appuie un peu plus contre Baji et soupire, complètement épuisée. J'ai la flemme de régler des problèmes, là.

-Je peux parler un peu a Baji en privé ?

Tous les regards se rivent sur Takemichi, et mon copain retire lentement son bras de mon épaule pour s'approcher du jeune homme.

Chifuyu, lui, vient se planter face à moi, arborant un regard inquiet.

-Tu te sens bien, Emiko ?

-Ouais. J'ai juste mal dormi, et tu sais comment je suis quand je manque de sommeil.

Mon ami esquisse un petit sourire que je lui rends. Mais mon visage redevient froid à l'instant où j'entends un morceau de la discussion qu'entretiennent Baji et Takemichi.

-S'il te plait, fait en sorte de survivre au combat de demain.

Je me tends et fronce les sourcils, essayant d'entendre la suite, mais je n'ai même pas le temps de réagir que Baji est à nouveau à mes côtés et m'attire à sa suite vers le konbini le plus proche.

Je jette un dernier regard aux deux jeunes hommes. Takemichi a l'air vraiment inquiet. J'ai un mauvais pressentiment.

Je jette mon sweat sur mon lit en soupirant et me déshabille pour enfiler mon pyjama avec paresse. Toute la journée, j'ai attendu qu'il soit l'heure de dormir. Mais maintenant que je suis seule dans ma chambre, toutes mes inquiétudes reviennent au galop. J'éteins ma lampe de chevet et m'enfonce sous mes couvertures. Je suis complètement épuisée. Et pourtant, il m'est impossible de fermer l'œil.

Qu'est-ce que voulait dire Takemichi ? En quoi Baji devrait-il faire attention au combat de demain ?

Je dois absolument y assister. Je dois protéger Baji. Rien ne peut lui arriver. Je n'y survivrai pas.

Je suis persuadée que Takemichi sait beaucoup de choses. Et je lui fais presque confiance. Alors j'active un réveil pour le lendemain, afin d'être sûre de me lever pour aller me battre avec le Toman.

J'ai peur. Je suis terrifiée, même. Je n'ai pas vu Mitsuko depuis qu'on a mangé des œufs après la réunion du Toman. Elle devait venir me chercher chez Baji, mais il m'a raccompagnée donc je l'ai laissée squatter chez Hakkai.

Elle a l'air de beaucoup l'apprécier. Et ça me fait plaisir, même si je ne le connais pas vraiment. Elle me parle souvent d'un ours, aussi. C'est bizarre.

Penser à ma meilleure amie me détend vraiment, et j'attrape mon magnifique doudou éléphant pour le plaquer contre mon coeur en fermant les yeux.

Mais je n'arrive toujours pas à dormir. Je réfléchis, encore et encore, de temps en temps. Je jette quelques regards à mon téléphone qui indique deux heures du matin, puis quatre heures, ou encore cinq. Je ne sais pas quand j'ai fini par m'endormir. Ce que je sais, c'est que je n'aurais peut-être pas du le faire.

Je suis réveillé en sursaut par la sonnerie de mon téléphone, et tombe presque du lit en essayant de l'attraper.

-Allo ? Je souffle en le collant à mon oreille.

-Emiko, il faut absolument que tu viennes, dit la voix étranglée de Mitsuko.

Je jette un œil à l'heure. Bordel, mon réveil n'a pas sonné. Téléphone de merde.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Je crie presque en enfilant des claquettes et un sweat.

-Baji ! Il... il vient de tomber par terre. Putain Emiko, c'est le bordel ici !

-J'arrive !

Et je raccroche.

Mon coeur bat à cent à l'heure alors que je me précipite vers l'endroit où se déroule le combat.  Le nom de Baji se répète encore et encore dans mon esprit. Il lui est arrivé quelque chose. Mes yeux s'embuent de larmes, et ma respiration devient de plus en plus courte. Mais je ne m'arrête pas. Je cours encore.

Le trajet semble durer une éternité. Pourtant il n'a duré que quelques minutes.

La première chose que je vois en arrivant suffit à m'achever complètement, et je tombe à genoux, les mains tremblantes.

Baji, les bras dressés en l'air, un couteau serré entre ses mains.

Qu'il s'enfonce dans le ventre.

Du sang. Du sang partout.

Ça revient, ça recommence. Comme un putain de cercle vicieux.

Du sang. Toujours du sang. Des coups, encore et encore, et des blessures.

Sortez moi de ce cauchemar.

JE VAIS ME SOUCOUDER

Stay with me - Tokyo Revengers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant