La peur de l'inconnu se justifie dans nos rêves.
Ceux que l'on fait ainsi que ceux que l'on vit.
La vie de mon ami est brève,
Il me l'a dit.
Ce qu'il voit dans son sommeil
Lui fait penser que sa mort viendra demain.
Une date fixée,
Et la faucheuse est lâchée.
Doit-il s'inquiéter ?
Puis-je le rassurer ?
Son rêve le visite chaque fois qu'il ferme les yeux,
Et sa nécrologie est présente dans un journal.
C'est moi qui l'écris.
Il fonce dans la vie,
Avec une moto dans son esprit.
Il me parle de rébellion, d'anarchie, de surf.
Je l'écoute et ris,
Ris car il a le temps.
Le temps avec lui.
Mais il ne sait pas.
Ce qu'il connaît est son trépas.
Je le vois toutes les nuits,
Je suis la route sur laquelle il file.
Sa moto se cabre, je la dévie.
Je stoppe son destin. Je suis le mur.
Couvert de sang, comme une couverture.
Comme la première page du journal
Qui annonce sa mort.
Ami, tu n'est pas mort.
Tu rêves seulement que tu as survécu.
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LA MORT DE LA POESIE
PoetryUltime recueil de poésie pour un écrivain qui a définitivement déversé toute sa rage, sa tristesse et ses doutes dans ses pages numériques. Après ça, le Néant, la Mort ou la Liberté, j'ai choisi. Et vous ?