Poème 24 NOSTALGIE

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La plupart des gens
Sont capables de tuer.
Je le sais,
Je l'ai fait.
Mais pas pour le plaisir,
Là n'est pas ma nécessité.
J'ai pressé la détente
Par nostalgie.
Par nostalgie d'une vie finie.
Celle de mon ami.
Le seul que je connaissais
Qui était capable de rêver.
Celui pour qui je savais
Que sa vie était spéciale.
Son âme était comme prise
Dans une spirale.
La spirale de la liberté.
La liberté d'esprit.
Celui de mon ami,
Pour qui j'ai pressé la détente.
Pour celui qui dégageait de la nostalgie.
La nostalgie de la vie
De ceux avant lui.
Ceux qu'il connaissait
Et ceux qu'il a oublié.
Sa définition de la folie
Était une grande oubliette.
La nostalgie de l'indéfini.
Comme celle de mon ami.
L'oubli des actes manqués,
De ceux que l'on n'a pas terminés.
Eux aussi sont passés.
Loin au-dessus de moi,
Comme les nuages noirs
Porteurs de désespoir.
On les voit
Mais on les fuit.
On les sent
Mais on les oublie.
On plonge dedans
Et tout est fini.

Nostalgie.
Comme celle de mon ami.
Celui pour qui j'ai pressé la détente.
J'ai détruit son esprit.
L'esprit plein de vie,
Celle de mon ami.

A présent je lui porte des fleurs
Poussant dans les champs du bonheur.
Il se repose.
Pour toujours.
Sur une plaque est écrit :
Ici gît mon ami.
En bas est gravé :
qui suis-je...

LA MORT DE LA POESIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant