je serais tienne, tu seras mien.

chapitre 10

t/p : ..dis, dis quelque chose ! JE T'EN SUPPLIE ! PARLE ! parle ...

Son regard me transperce, il fait vibrer mon corps.

luffy : t/p..

Je tremble, mes jambes ne me tiennent presque plus, et ma respiration est tellement saccadé et irrégulière. Mes larmes coulent à flots, je ne le vois presque plus et pourtant. Ses yeux expriment tout, il n'a rien à dire, mais je veux qu'il parle. Pour me rassurer, ou pour se rassurer, lui.

luffy : ton corps...

Mon corps ? Cette chose qui me permet de vivre.. et qui m'a tellement fait vivre d'aventures que maintenant, il n'en reste qu'un simple brouillon.

luffy : tes bleus...

Oh..mes bleus ? Qui sont tout autour de mes cuisses, ou encore sur mes côtes ?

luffy : ta peau.. t/p putain...

Elle ? Ce qui recouvre mes os ? Et bien je n'ai plus l'impression qu'elle recouvre quelque chose ou même qu'elle sert à quoique ce soit. Elle est totalement fendue à mainte endroits, elle n'est même plus lisse, ni propre, elle est juste, ..brûlée, arraché, trancher, blessé..

luffy : comment .. comment .. ?
t/p : parce que luffy..

Ses yeux qui ont jadis scruté tout mon être, viennent se plonger dans les miens. Ils pétillent, mais pas de joie, on dirait qu'ils expriment de la colère, une envie de meurtre, tout d'un coup.

luffy : qui t'as fait ça ?

Sa voix avait changé, elle n'était plus tremblante et choqué, mais elle était sérieuse, froide et il ne bégayait plus.

t/p : luffy...

Il avait toujours mon poignet dans sa main gauche, il prit alors brusquement mon poignet droit et m'obligea à lever les bras. J'étais en maillot de bain devant lui, mon corps a découvert, et lui n'arrêtais pas de me fixer.

luffy : t/p, dis moi, je t'en supplie.
t/p : pourquoi me supplierais-tu luffy ? le passé c'est le passé, on ne peut rien y faire.
luffy : J'Y ARRIVE PAS !

Je fus surprise de sa voix qui avait monté d'un coup, j'avais vraiment l'impression d'être une gamine qu'on engueulait.

t/p : Mais t'arrive pas à quoi ?!

Son regard perça le mien. Sur le coin de ses yeux se cachaient quelques gouttes timides, mais bien réelles.

t/p : luffy..
luffy : J'ARRIVE PAS... J'ARRIVE PAS À TE REGARDER CORRECTEMENT ! comment ... comment tu en es arrivé ici.. t/p BORDEL... tu n'as pas tout dit..

Je baissa mes yeux, honteuse. Il me plaqua alors contre le mur derrière qui n'était autre que la porte de ma chambre. Celle ci s'ouvrît alors brusquement sous le coup du choc. Pour éviter que je ne tombe il me prit rapidement dans ses bras et serra fortement son étreinte. On manqua de retrouver le sol mais son équilibre eu raison de lui. J'ouvris les yeux et regarda à ma droite, il y avait ce fameux miroir, dans lequel je m'étais regardé, en pensant passer outre les défauts de ce corps défectueux qui n'est autre que le mien. J'observa la scène, j'étais dans les bras de mon capitaine, lui, lui qui me regardait encore avant de suivre la direction que visualisait mes yeux. Il se détacha alors de ma proximité et se mit derrière moi,   il me plaça correctement face au miroir et lui fit de même. Il déposa délicatement une de ses mains sur mon ventre et dessina mes blessures. Il parcourait du bout de ses doigts les couleurs foncés qui abritaient ma peau. Il retraça les nombreuses écorchures, qu'elles soient fraîches ou anciennes.

Mon corps frissonnait à son touché, je répondais à ses doigts en hérissant mes poils. Ma respiration n'était plus aussi saccadé qu'avant. J'étais dos à luffy, collé à son torse dévêtu. Je suivi alors instinctivement sa respiration, je la sentais contre mon cou, brûlante, lente mais paisible. Il regarda le miroir et l'on s'observa dorénavant à travers cette glace. Pendant quelques minutes il continua, en passant sur mon bras, mes cuisses, mon visage. Mon cœur battait tellement vite que j'avais l'impression de renaître. Me voir comme ça, je ne pouvais décliner les yeux, subjugué par ce spectacle. Car je suivais précisément chacun de ses mouvements, et j'aimais ce qu'il me procurait, je redécouvrait des parties de mon corps que je n'osais plus défier. Je me suis sentie entière, oui, ces bleus font partis de moi, ces cicatrices sont mon passé, elles viennent de moi. Tout ça, ce reflet, c'est le mien. Et j'apprécie le regarder de plus en plus, je toise ses détails, ses formes.

luffy : je ne saurais sûrement jamais qui t'a fait ça, mais observe, même si ton corps est remplis de coups, il est bien là, il t'accompagne encore.
t/p : luffy.. te sent pas obligé tu sais..

Ses doigts commençaient à venir le long de mes bras pour monter jusqu'à mes épaules dénudés.

luffy : regarde toi.

Et je fis.

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