VI- Le vilain petit canard.
« - Je te souhaite une bonne nuit, Boucles d'Or. »
Boucles... D'Or ?
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11 août 2005, Shibuya
ELLE
𝐃'𝐀𝐔𝐒𝐒𝐈 𝐋𝐎𝐈𝐍 𝐐𝐔𝐄 𝐉𝐄 𝐌𝐄 𝐒𝐎𝐔𝐕𝐈𝐄𝐍𝐍𝐄, j'avais toujours été cette enfant marginalisée, isolée pour diverses raisons stupides, avant d'être reconnue uniquement pour mes titres. Je ne m'étais jamais considérée comme un être à part ; en fait, je n'avais jamais apprécié ce rôle du mouton noir aux tâches blanches qui m'avait été attribué depuis petite. Je n'avais été qu'une gamine qu'Aphrodite avait modelé différemment par pur égocentrisme. Hélas, cet égoïsme m'avait été fatal : je n'avais jamais pu être la petite princesse que papa venait sauver de ses cauchemars la nuit. Il était parti trop tôt. Et je n'avais jamais pu être la gentille fille que maman s'amusait à habiller de mille couleurs comme une poupée. Elle m'avait abandonnée très tôt.
Tout au long de ma vie, je m'étais renforcée seule. J'avais toujours été seule. Alors que j'étais passée de celle rangée dans les cases « ne l'approche pas » de la société, armée de sarcasme et d'un masque d'apathie en cyprès, j'étais devenue avec ignominie celle qui détruisait ces cases à bon coups de pieds de biche. Je crachais ainsi sur les codes et les normes que cette société pourrie jusqu'à la moelle nous inculquait depuis toujours et piétinais ceux qui me refusaient ces droits car, à présent, j'excellais à devenir ce que je détestais : la vilaine petite mouette que j'incarnais se transformait peu à peu en un joli cygne bigarré, délaissé par Aphrodite, et j'avais rangé mon cœur au fond de ma poche pour ne plus l'avoir en travers de mon chemin puisqu'après tout, comment rester maître de soi lorsqu'on était encore esclave de ses émotions ? Si conserver ses sentiments était le seul moyen de préserver son humanité, je lui avais dite adieu chaleureusement il y'a longtemps, alors que j'enfilai cet épais duvet d'or blanc qui ne laissait plus pénétrer l'once d'un seul sentiment d'entichement, pas même aussi léger qu'une plume.
Bienvenus dans mon éternité ! dans l'Enfer d'Aphrodite, où « réalité » rimait avec « sérénité », si délestée de sentiments et uniquement accompagnée des pensées les plus injustes. Je pavais des chemins couleur bleu outremer et rouge sang, ne m'autorisant qu'une seule compagnie fantôme : la solitude était mon pire ennemi et mon meilleur amant, et je jubilai tristement à chacune de nos rencontres depuis des années.
— J'y vais.
La porte claqua dans mon dos et je ne pris pas la peine de me retourner pour recevoir de réponse ; après tout, il n'y avait plus que mes démons pour hanter mes couloirs. Pas de dernier coup d'œil au miroir, non plus, Aphrodite ne maquillait que mes émotions.
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Aphrodite [MIKEY] - ⌜ TR- MANJIRO SANO x fem! (OC) ⌟
FanfictionHappy end ⁿᵒᵐ ᶠᵉ́ᵐⁱⁿⁱⁿ : Heureuse fin, souvent considérée comme une concession au goût du public. Dénouement heureux (d'une histoire, d'un récit). On les surnommait Bonney et Mikey. L'un, chef du gang Aphrodite, l'autre, chef du gang Tokyo Manji. ...