Aphrodite [MIKEY] - ⌜ TR- MANJIRO SANO x fem! (OC) ⌟

_𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓

V- La boite de Pandore.

"- T'étais sur la tombe de Shinichiro Sano, hum ? Comment... Comment il est mort ?"

»»--⍟--««

10 août 2005, Cimetière d'Aoyama

LUI

                𝐄𝐒𝐓-𝐂𝐄 𝐐𝐔𝐄 𝐋𝐄 𝐏𝐎𝐈𝐃𝐒 𝐃𝐄 𝐒𝐀 𝐃𝐈𝐒𝐏𝐀𝐑𝐈𝐓𝐈𝐎𝐍 m'écrasait encore malgré les années... ? Apparemment ; car à l'instant, ce fut comme si cet inconnu venait d'appuyer sur l'un de ces gros boutons rouges « interdit » qui engendraient des catastrophes à la moindre pression et, cette fois, l'effet fut immédiat : une ombre impitoyable, une pensée des plus sombres, s'insinua dans les replis de mon esprit, accompagnée d'un éclair cruel de souvenirs qui m'ébranla de plein fouet alors qu'il traversait ma rétine le temps d'un instant douloureux. Une douleur lancinante étreignit mon cœur et, reposant mes couverts, je dû fermer les yeux un court moment mais cela ne suffit pas à chasser l'image poignante qui s'était emparée de ma conscience : les traits douloureux de Shinichiro se dessinaient devant moi, son visage serein dans la mort, drapé dans son linceul blanc tel un ange déchu ayant été puni pour ses actes les plus justiciers. En voilà, un fardeau impossible à supporter.

Le sang répandu, la violence insensée, l'injustice implacable... tout cela se superposait à mon regard intérieur, me faisant revivre l'horreur de cette nuit fatidique ; et ce cimetière muet que je visitais pour réparer mes plus puissants remparts n'était plus que le témoin silencieux de mes adieux répétés ; puisqu'au fond, malgré mes pseudos convictions, je savais que je n'avais jamais réellement pu faire mon deuil car la noirceur du monde dans lequel nous évoluions avait tout englouti, même mes résolutions pour récupérer et j'étais ainsi à chaque fois happé par mes propres pulsions les plus sombres dans les profondeurs de mes regrets.

— Tu manques pas d'audace, toi, hein ? Éviter chacune de mes questions et oser m'en poser une aussi personnelle ? je répliquai après un instant, essayant de détourner la conversation.

— Je t'ai demandé quelque chose.

— Ton gang s'intéresse vraiment à ma famille, ou c'est moi ?

Mon amertume se mêla lentement à de l'irritation pour muer en une émotion tourbillonnante, un mélange déroutant de tristesse et de rage qui remuait ces images cruelles qui me hantaient, gravées dans ma mémoire : indestructibles, indélébiles, indéfectibles... rappelant sans cesse la douleur d'une perte inconsolable. Comment pouvait-on survivre à la disparition d'un être cher, arraché à la vie dans toute sa jeunesse et sa splendeur ? Mon esprit était en ébullition, submergé par les questions sans réponse. Et au milieu de cette tempête intérieure, j'inspirai difficilement, la cage thoracique comprimée par un sentiment latent d'exaspération face à cet inconnu qui n'en démordait pas.