_𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟑

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XIII- Les lapins ne mangent pas de carottes

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XIII- Les lapins ne mangent pas de carottes.

"- Je vais peut-être pouvoir dormir, ce soir."

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20 août 2005, Shibuya

ELLE

𝐉𝐄 𝐍'𝐀𝐑𝐑𝐈𝐕𝐀𝐈𝐒 𝐏𝐀𝐒 𝐀 𝐃𝐎𝐑𝐌𝐈𝐑. L'horloge au mur indiquait vingt-trois heures dix. J'étais esclave d'une nouvelle insomnie à fixer mon plafond et les dizaines, non, centaines d'attrapes rêves qui y pendaient, dérisoires gardiens d'un sommeil en fuite. Totalement inutiles.

- Et si je tuais Morphée... ? je me surpris à murmurer.

Ma phrase s'échappa à mi-voix, résonnant dans l'écho nocturne de ma chambre. Le schéma se rejouait chaque nuit comme une symphonie lancinante, une horrible musique qu'on répétait en boucle chaque nuit. C'était ma punition pour sans cesse fuir ? Condamnée à la réalité, interdite de m'échapper dans mes rêves... Quel douloureux supplice qu'on me tendait là, alors que tout ce que je voulais, c'est m'enfermer à double tour dans un merveilleux rêve pour être sûre de ne jamais m'en sortir. Mais mes songes n'étaient que des clefs dorées pour des portes jamais ouvertes alors que cette saleté de réalité insistait à frapper à ma porte et la défonçait chaque soir.

Je voulais juste quelqu'un à qui dire "bonne nuit". Peut-être que tout serait plus simple, ainsi ?

Je remontai mes draps sur mon nez. Tout mon corps était couvert. Pas un membre ne dépassait, pas un bout de peau n'était visible. Je ne provoquais personne, n'est-ce pas ? Je fermais les yeux, en vain. Le noir s'imprimait sur ma rétine. Un silence bruyant irritait mes tympans. Me voilà confrontée à une nouvelle nuit sans étoiles pour m'éclairer. Je me retournais dans mon lit pendant de longues minutes dans l'espoir de tout de même parvenir à trouver le sommeil. Mes paupières se fermaient et s'ouvraient, se fermaient à nouveau. Tout allait bien se passer cette nuit encore si je respectais les étapes. Je comptais les chèvres. Régulais ma respiration. 4-7-8. Somnifères pris.

Salut, Bonheur, on se voit dans mes rêves... Je m'endormais enfin.

Mais bip... bip...

Bip... - je me sentais tirée vers le réveil que j'avais réussi à échapper et bataillais pour le fuir, yeux plissés, sourcils froncés, lèvres pincées.

Bip... - mon sommeil se fragilisait comme une corde de vie aux mains des Moires*, il s'étiolait comme un lys fané auquel on arrachait un à un chaque pétale, de toute façon rongé par mieux que lui, comme un papillon aux ailes dorées, peut-être... affamé, il méritait plus et mieux que cette fleur décatie.

Aphrodite [MIKEY] - ⌜ TR- MANJIRO SANO x fem! (OC) ⌟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant