Aphrodite [MIKEY] - ⌜ TR- MANJIRO SANO x fem! (OC) ⌟

_𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟒

XIV- La réunion du Toman.

Et dans un coin de mon esprit, je ne pus m'empêcher de constater avec affliction que le visage d'Asa-chou exprimait une grande tristesse, même si sa main levée signant un au revoir ne dit mot et ses yeux restèrent muets, son corps tendu me parlait, me remerciant : "je suis heureuse d'avoir quelqu'un à qui dire bonne nuit."

»»--⍟--««

26 août 2005, Shibuya

ELLE

                      𝐋𝐀 𝐕𝐀𝐆𝐔𝐄 𝐃𝐄 𝐂𝐇𝐀𝐋𝐄𝐔𝐑 qui touchait Tokyo depuis plusieurs jours était presque insoutenable. Alors en dépit de l'heure tardive, une brise brûlante me caressait encore la peau tandis que je me dirigeais chez moi, un sac plastique plein de glaces dans une main, et apportant un sorbet vers mes lèvres dans l'autre. La journée avait été étouffante. Je l'avais passée à essayer de me préparer pour ma rentrée dans mon nouveau collège – et pays, tiens ! et la seule bonne nouvelle l'ayant un tant soit peu égayée avait été la réponse positive à l'entretien que j'avais passé il y a quelques jours. J'allais pouvoir m'auto-financer, bientôt !

Il avait beau être vingt-trois heures passées, il y avait encore foule dehors et je prenais le soin de ne passer justement que par ces rues animées pour retourner chez moi après mes courses nocturnes. J'allai m'asseoir sur les escaliers au pied d'une petite colline pour terminer ma glace avant de rentrer, mais le soudain petit peuple qui se présenta à quelques mètres de moi me fit passer cette envie. Il n'y avait que des hommes. Peu glamour. Ils étaient tous en uniforme et descendaient de grosses bécanes taguées. La pénombre encore bien trop présente par l'heure, je ne distinguais pas les détails de leur tenues noires mais je pouvais parier qu'ils étaient tous des membres d'un gang. Et je savais que si une de leur réunion se tenait, là, je ferais mieux de partir dès maintenant. Ce n'était pas l'endroit idéal pour une fille que de rester près d'un gang de bōsōzoku à cette heure – aussi forte étais-je.

Je me relevai presque immédiatement et entrepris de reprendre la route jusque chez moi. Seulement, au fur et à mesure que je m'éloignais de ces rues animées, j'entendais mes pas en écho derrière moi. J'accélérais, essayant de rester calme en comprenant être suivie mais une main vint soudainement retenir la manche de mon pull. Je me retournai en vitesse et frappai à l'aide de mon sac plastique plein la personne m'ayant arrêtée, peur dépassant raison.

— Encore ?! un cri précipité tinta d'une voix que je connaissais bien, à présent.

Oh.

— Matsuno ? je le regardais, front plissé, se tenir au sol après qu'il eût perdu l'équilibre.

— Qu'est-que qui t'a pris ?!