XXII- Au dojo de papy.
Haru avait raison : je ne grandirais jamais. Et ça, ce n'était pas un effet Rashomon. .
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8 septembre 2005, Shibuya
ELLE
— 𝐑𝐀𝐂𝐂𝐎𝐌𝐏𝐀𝐆𝐍𝐄-𝐌𝐎𝐈 chez-moi, Boucles d'or, je suppliais presque, tentant vainement de masquer mon malaise sous mon masque chronique d'impassibilité.
Mikey acquiesça sans un mot, me signifiant d'un geste de le suivre vers sa moto. Avant de complètement tourner les talons, il jeta un regard indescriptible vers Haru muré dans un silence immuable auprès des autres membres du Toman. A mon tour, je croisais l'espace d'une seconde les iris scrutateurs de Chifuyu brillants d'une curiosité contenue cherchant à percer le voile de mes pensées, mais je détournai aussitôt les yeux et fuis son regard. Ce soir, je n'avais ni la force ni le courage de confronter ce que ses yeux voulaient me faire révéler.
Mikey m'aida à monter sur sa moto avant de m'imiter puis, dès lors que mes fesses touchèrent le siège en cuir, un silence inhabituel tomba entre nous comme une chape de plomb. Les mots moururent dans nos gorges, étouffés par le murmure de la nuit. Le ronronnement du moteur semblait être le seul son à briser l'obscurité, mais même cela me paraissait lointain et irréel. Je n'entendais pas non plus les battements de mon cœur, qui auraient dû s'emballer, exploser comme un million de feux d'artifices m'emportant – je l'espérais – avec lui dans le ciel étoilé. Le silence qui régnait en moi était presque assourdissant. Peut-être que j'étais morte de l'intérieur, encore une fois ?
Mon âme avait cessé de vibrer.
Cette pensée glaciale me traversa l'esprit comme un vent d'hiver. Mon cœur devait être ranimé, et le plus tôt serait le mieux, avant qu'il ne se transforme en une pierre dure comme le marbre, froide comme un cadavre, noire comme... Mon cœur ? Depuis mon retour à Tokyo, j’étais heureuse de constater que j’avais changé, que grâce aux personnes m’entourant, je n’étais plus la petite fille froide et isolée que j’avais été ces dix dernières années, mais les mots d’Haruchiyo semblaient avoir fracassé cette illusion que je m’étais créée et me condamnaient à une inertie irréversible.
Je ne le voulais pas ! Je voulais pas de ça ! Alors il fallait que je retrouve ce battement, ce rythme vital qui prouverait que j'étais encore capable de ressentir, de vibrer, d'exister pleinement. Ce battement arrogant que je ne ressentais qu'auprès de ceux ayant alimenté la mécanique de mon cœur.
— Dépose moi chez Wakasa, plutôt, je me résignais, nous extirpant du royaume d'Harpocrate*. C'est l'immeuble en face du mien.
Mikey acquiesça à nouveau, son regard rencontrant le mien dans le rétroviseur. Il devait être plus mal à l'aise que jamais, mais il n'en montrait rien. Lui aussi, était passé maître dans l'art du trompe l'œil émotionnel. Sauf que lui, arrivait mieux à peindre ses mensonges, pour une fois.
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Aphrodite [MIKEY] - ⌜ TR- MANJIRO SANO x fem! (OC) ⌟
أدب الهواةHappy end ⁿᵒᵐ ᶠᵉ́ᵐⁱⁿⁱⁿ : Heureuse fin, souvent considérée comme une concession au goût du public. Dénouement heureux (d'une histoire, d'un récit). On les surnommait Bonney et Mikey. L'un, chef du gang Aphrodite, l'autre, chef du gang Tokyo Manji. ...