Aphrodite [MIKEY] - ⌜ TR- MANJIRO SANO x fem! (OC) ⌟

_𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟔

XVI- Les enfants de Geppetto.

La chaleur me monta aux joues à la réalisation et je courus me réfugier chez moi pour fuir indiscret spectateur.

»»--⍟--««

1er septembre 2005, Shibuya

LUI

"Le casque trop grand de Shinichiro me tombait sur les yeux. Je ne voyais plus les paysages qui défilaient autour de moi mais la simple sensation du vent sur ma peau nue suffisait à réveiller une symphonie d'émotions en moi. Mon estomac était en ébullition, électrisé par l'excitation. Le duvet de mes bras se hérissait au rythme de l'adrénaline et j'arborais le plus large sourire qu'il m'était possible. Mes joues me faisaient presque mal, mais j'étais comblé.

— T'en penses quoi Manjiro ?! Ça déchire, hein ! s'écria Shinichiro, sa voix emportée par le vrombissement des moteurs environnants.

— Carrément ! je m'exclamais à mon tour, même pas sûr qu'il m'entende au milieu de ce vacarme assourdissant. Je veux une moto qui roule aussi vite, quand j'serais grand !

Un éclat de rire s'échappa de mes lèvres tandis que je relevais le casque sur mon front pour dégager ma vue, révélant enfin le large dos de Shinichiro se dressant devant moi. Il semblait porter tout le poids du monde et pourtant, ses épaules restaient fortes et ne faiblissaient jamais lorsqu'elles étaient couvertes par cet uniforme noir qu'il arborait si fièrement. Moi aussi, plus tard, je voulais être comme mon grand frère... ! Il avait allumé cette étincelle en moi impossible à éteindre, et à l'essence même de tout ce qui composait mon bonheur."

Un profond malaise me cueillit aux tripes, vrillant mes entrailles. Mes yeux se rouvrirent brutalement et je fus ramené à la réalité par un violent coup de fouet. J'exhalai un soupir tremblant alors que j'essayais désespérément de retrouver contenance. Mon cœur battait à cent à l'heure. Ma trachée était obstruée par l'inconfort. Je m'étais endormi sur mon bureau ? Putain. C'était que le premier jour de cours et j'avais même pas tenu la journée. En même temps, j'avais passé mon ultime semaine de vacances à traîner tard le soir avec mes potes du Toman et chercher à croiser le regard en vain d'Asa-chou, mais elle m'avait imposé le traitement du silence. Elle ne prenait même plus la peine de répondre à mes messages – cette peste m'avait peut-être bloqué ?

— Tu chiales, Mikey ?

Je me redressai avec lenteur et confrontai Ken'chin qui occupait le siège à mes côtés, interpellé par mon réveil brusque. Mes doigts instinctivement se posèrent sur mon visage avant que je n'écarquille les yeux, réalisation soudaine de l'humidité imprégnant mes joues. Je les essuyai d'un geste précipité du revers de la main, laissant échapper un nouveau soupir bourré de sentiments mêlés.