La première chose que Zircon distingua fut une intense lumière blanche qui l'aveugla. Par réflexe, il ferma les yeux un instant, avant de les rouvrir, battant intensément des paupières. Il distingua des contours flous, des objets aux formes indistinctes qui se mouvaient devant lui. Vinrent ensuite les sons : imprécis, agressifs et lointains. Il entendit un bip régulier à sa droite, puis comprit que les autres bruits qu'il percevait étaient des voix. Le temps d'analyser tout ceci, sa vision se fit plus précise et il put enfin comprendre où il se trouvait.
Allongé dans un lit, un bandage autour de son torse et des fils reliés à un moniteur qui surveillait son rythme cardiaque, Zircon constata qu'il se trouvait dans un hôpital. Perplexe, il se redressa et sentit des élancements au niveau de sa blessure. Il tenta de se repérer, perdu dans cet environnement qui ne lui était pas familier. Dans un flash, les événements qui avaient précédé sa perte de connaissance lui revinrent en mémoire : l'attaque du Rempart, la mort de son père puis sa confrontation avec un Dépeceur. Se rappeler de tout ça lui arracha une larme, puisqu'il réalisa qu'il n'avait plus aucune attache en ce monde.
« Bon retour parmi les vivants, jeune homme. »
L'intéressé tourna la tête vers celle qui venait de lui parler, une femme d'une quarantaine d'années en blouse bleue qui le fixait, un tas de feuilles sous le bras, un stylo dans l'autre main.
« Vous êtes qui ? demanda Zircon. Et je suis où, là ? »
Il jeta un œil aux bandages enlacés autour de son torse et commença à tirer dessus pour les enlever.
« Je ne ferais pas... commença l'inconnue. »
Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase. D'un coup sec, les rubans se déchirèrent et le jeune homme put voir sa blessure, ou du moins ce qu'il en restait. Le résultat n'en fut pas moins surprenant.
« Incroyable... commenta la femme alors qu'elle passait la main à l'endroit où il ne restait plus qu'une large cicatrice blanchâtre. Personne n'aurait pu se tirer d'une telle situation critique sans de sérieuses séquelles. Comment avez-vous réussi à guérir d'une blessure potentiellement mortelle en moins de deux jours ? »
Zircon ne répondit pas, trop occupé à fixer le mur en face de lui. Lui vint alors une sensation particulière, comme s'il étouffait dans un espace trop confiné. Il souleva la couverture et constata avec soulagement qu'il avait un pantalon. Il étira ses membres, sortit de son lit et se mit debout malgré les protestations de son interlocutrice :
« Non, non, non, monsieur. Vous venez d'échapper de peu à la mort, je ne peux pas vous laisser quitter votre lit.
— Je vais bien, je vous assure, répondit Zircon. J'ai seulement besoin d'un peu d'air frais, j'étouffe.
— Je refuse catégoriquement que vous sortiez. Vous venez à peine de vous réveiller et j'ai encore d'autres examens à vous faire passer. Sécurité ! »
Le jeune homme grommela lorsqu'un homme en uniforme de vigile s'approcha, suspicieux.
« Un problème, docteur? s'enquit-il.
— Oui, mon patient refuse de me laisser poursuivre mes analyses et ne veut pas retourner se coucher. »
L'homme s'approcha de Zircon qui leva les deux mains en signe de soumission.
« J'ai seulement besoin d'un peu d'air, il n'y a aucun besoin d'en faire un drame.
— Monsieur, déclara-t-il d'un ton autoritaire, je vais vous demander de regagner votre lit. Vous pouvez avoir contracté une maladie contagieuse qui rendrait d'autres patients vulnérables. Nous faisons cela pour vous et pour les autres personnes de cet hôpital. »
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Chroniques de Pleym-Shurg : Le complot du Dépeceur
Science FictionCela fait un millénaire que les humains ne règnent plus en maître sur leur planète. Pourchassés et tués par des créatures de cauchemar appelées « Dépeceurs », les derniers vestiges d'une civilisation au bord de l'extinction se sont repliés derrière...