« Tu es vraiment sûr qu'on est au bon endroit ? s'enquit Subur. »
Zircon était confiant dans son jugement. Ils se trouvaient dans un étroit corridor creusé à même la roche, éclairé par de faibles lanternes jaunâtres, face à une grande porte en acier kaki, avec une œillère en son centre. Il frappa trois fois contre la paroi métallique et attendit une éventuelle réponse.
Après quelques secondes, il entendit un grognement croisé entre l'ours et le ronflement d'un vieil alcoolique puis une démarche claudicante avançant dans leur direction. Le jeune Hybride sentit un regard ensommeillé et las le fixer tandis qu'il entendit :
« Z'êtes qui ?
— On est ici pour l'événement du soir. »
Quelques instants de silence suivirent son affirmation, après quoi le portier bougon grommela :
« Envie d'un combat de coqs ?
— Mieux vaut leur briser la nuque. »
Un grincement métallique résonna dans le couloir enterré tandis que leur interlocuteur, un cinquantenaire à le bedaine protubérante et la barbe brune mal taillée, leur ouvrait la porte.
« Longez le couloir puis tournez à gauche, vous arriverez à l'espace d'accueil de l'Arène. »
D'un léger hochement de la tête, les trois amis remercièrent l'homme bourru qui retourna à sa sieste d'un air motivé. Ils marchèrent quelques minutes avant d'atteindre leur destination : une alcôve aux murs d'un beige très salubre qui s'accordait au guichet en bois verni qui leur faisait face, à la gauche duquel se trouvait un accès d'où sortait un brouhaha assourdissant. Ils se dirigeaient vers la source du bruit lorsqu'une femme de leur âge, cheveux blonds coiffée en queue de cheval, des peintures guerrières rouges sur le visage et une masse d'armes à côté d'elle qui contrastaient avec son smoking gris, toussota pour attirer leur attention :
« Excusez-moi, vous êtes sur la liste ? »
Les Hybrides se rapprochèrent d'elle, surpris de l'existence d'une liste.
« Nous ne sommes pas là pour très longtemps, assura Subur. Nous venons seulement voir le dirigeant de cet endroit pour lui poser des questions.
— Je vois... malheureusement, il ne reçoit pas n'importe qui, encore moins sans rendez-vous.
— Nous sommes des amis d'Arca, annonça Thryt, un air de défi dans le regard. »
L'hôtesse d'accueil sembla surprise par cette nouvelle puis, sans un mot, sortit un téléphone de sa poche et composa un numéro. Après quelques sonneries, elle dit d'un ton guilleret :
« Salut, Mel, c'est moi. Oui, ça va, et toi ? Le boss est à côté de toi ? Tu pourrais me le passer, s'il te plaît ? J'ai des invités de marque avec moi et il aura envie de les rencontrer. Parfait, merci ! »
Un silence embarrassant s'installa pendant quelques secondes dans la pièce. Lassé par cet entretien téléphonique, Zircon dégaina sa lance et commença à faire des moulinets avec. Une lumière apparut au niveau du portable et la guerrière en costume reprit son téléphone à l'oreille :
« Salut boss, c'est l'accueil. J'ai trois clients qui ne sont pas sur la liste devant moi. Ils disent être des amis d'Arca. »
Son interlocuteur garda le silence quelques instants, puis lui ordonna quelque chose que même les Hybrides ne purent entendre. L'hôtesse d'accueil raccrocha et leur sourit :
« Très bien ! Le boss va vous recevoir dans sa loge spéciale. Prenez le corridor sur votre gauche jusqu'au bout et toquez, il vous ouvrira. »
Ils saluèrent l'hôtesse d'accueil qui, les ignorant, reprit son téléphone à la hâte et passa un nouveau coup de fil. Ils empruntèrent l'accès désigné et passèrent devant un trou dans le mur assez grand pour laisser entrer un éléphant d'ou semblait provenir les cris qu'ils entendaient depuis leur arrivée dans le hall d'accueil.
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Chroniques de Pleym-Shurg : Le complot du Dépeceur
Ficção CientíficaCela fait un millénaire que les humains ne règnent plus en maître sur leur planète. Pourchassés et tués par des créatures de cauchemar appelées « Dépeceurs », les derniers vestiges d'une civilisation au bord de l'extinction se sont repliés derrière...