Chapitre 21

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Arrivés à Udrar, les trois Hybrides scrutèrent attentivement les environs, désireux de ne pas se faire remarquer. En effet, un barrage formé par les forces de l'ordre contrôlait le flux de passagers sortant et entrant du train. Fort heureusement, Zircon et ses amis étant largement plus robustes que l'humain moyen, ils purent forcer une porte à utiliser en cas d'urgence qui donnait sur une ruelle à côté de la gare.

Une fois éloignés du potentiel danger, ils prirent un instant pour cacher leurs affaires à l'abri de tout regard : une contre-allée abandonnée de tous car ravagée par un Dépeceur et non restaurée. Ils recouvrirent leurs sacs de rochers trop lourds pour être soulevés par des humains normaux et les agencèrent pour n'exercer aucune pression sur ce qu'ils camouflaient. Une fois sûrs de la fiabilité de leur cachette, ils partirent à la recherche de leur camarade perdue.

« On a réussi à atteindre Udrar, résuma Thryt en plongeant ses mains dans ses poches. Cependant, je me demande comment on va trouver Arca.

— On va y arriver, répondit Subur, l'air confiant.

— Comment tu veux qu'on s'y prenne ? On cherche une aiguille dans une botte de foin. »

La jeune Hybride ricana et pointa Zircon du doigt :

« On a donc bien fait d'apporter un aimant pour tricher. »

Pendant ce temps, l'intéressé réfléchissait à toute vitesse : Arca était brillante et débrouillarde, elle avait forcément laissé une trace de son enquête quelque part. Pour la retrouver, il fallait simplement remonter la piste qu'elle avait laissée derrière elle.

Le jeune homme se doutait que l'Hybride disparue aurait camouflé les traces de son passage pour n'être accessible que par ceux qui la connaissaient. L'hôtel dans lequel ils avaient séjourné ? Ce serait stupide, il y a trop de chances que quelqu'un tombe dessus sans le vouloir et il n'était pas arrivé grand-chose à cet endroit en particulier. Où s'était-il passé le plus de choses durant leur aventure à Udrar ? L'hôpital fut le premier lieu à émerger dans son esprit. Mais il s'agissait, encore une fois, d'un lieu très fréquenté. Zircon se frappa le crâne, une idée venant de fuser depuis son cerveau : il ne s'agissait pas d'un indice physique.

« Si elle a laissé une trace de son enquête en solo, elle sera à l'hôpital. »

Thryt et Subur, n'ayant pas été témoins de son raisonnement, dûrent se contenter de hocher la tête et de le suivre. Ils prirent un maximum de détours pour être sûrs de ne pas être suivis, pour arriver à destination une trentaine de minutes plus tard. Arrivés devant le bâtiment, Subur grommela :

« Ils sont sûrement au courant pour le massacre du Conseil. Comment veux-tu qu'on entre ? »

Zircon réfléchit quelques instants, cherchant la diversion idéale pour passer sans se faire repérer par le personnel de l'hôpital. Incapable de trouver le plan idéal, il sortit de ses pensées lorsque Thryt suggéra :

« Vous pensez qu'ils ont eu le temps de réparer les dégâts causés par notre combat avec le Dépeceur ? On pourrait passer par le trou dans le mur qu'on a créé. »

N'ayant pas de meilleure suggestion, ils grimpèrent le plus rapidement possible via l'un des murs du bâtiment et s'infiltrèrent par le trou encore béant qui menait un étage au-dessous des victimes des attaques de Dépeceur.

« Ils n'ont même pas fait bouger les victimes le temps des réparations ? s'indigna Thryt.

— On est à Oflos, espèce d'idiot. Il n'y a de place nulle part pour aménager les patients et l'hôpital a déjà dû s'endetter pour réparer nos conneries. »

Les trois amis prirent l'escalier le plus proche et montèrent jusqu'à l'étage supérieur. Ils traversèrent le couloir le plus discrètement possible et arrivèrent devant une porte fermée à laquelle Zircon toqua doucement. Quelques instants plus tard, la jeune Diana se tenait devant eux, curieuse de savoir qui venait lui rendre visite. Ses yeux s'agrandirent lorsqu'elle vit les trois Hybrides face à elle :

Chroniques de Pleym-Shurg : Le complot du DépeceurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant