Chapitre 20

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Thibaut testait l'habileté des candidats à manier la lance. Il s'agissait d'atteindre des cibles, de tailles et de formes différentes, tantôt à pied, tantôt à cheval. Tous s'appliquaient à la tâche et, au grand soulagement de Pierrick, aucun des candidats n'en enfourcha un autre. La deuxième tâche, le tir à l'arc, s'effectuait sous la direction de Gontran. La consigne était simple : approcher ou atteindre le centre de trois cibles, de plus en plus éloignées. Pour chacune, ils disposaient de cinq flèches. Elina atteignit le centre des deux premières et planta une flèche à quelques centimètres du centre de la troisième. Gaëtan fit mouche trois fois, entraîné à la perfection. La prestation de Pierrick fut, comme il l'avait prédit, désastreuse. Il atteignit de justesse le bord du premier objectif et fut incapable de planter la moindre flèche dans les deux autres. Gaëtan lui lança quelques « côt, côt, côt » moqueurs qui firent ricaner certains garçons du groupe.

Elina redoutait les épreuves suivantes. Monseigneur Anthiaume Hurlevent dirigeait les combats à mains nues. La jeune fille craignait de ne pas faire le poids face à ses adversaires : elle était agile, mais avait-elle la force de battre des garçons au combat ?

– Les affrontements doivent être loyaux, commença Anthiaume. Il s'agit de combats d'entraînement. J'espère qu'en tant qu'aspirants chevaliers, vous connaissez les coups qui sont permis et ceux qui ne le sont pas.

L'homme impressionnait par sa taille et sa robustesse.

– Qui peut nous les rappeler ?

Acelin leva la main.

– Oui ?

– On ne peut pas frapper directement au visage, ou dans les...

Il désigna ses propres parties intimes. Même Anthiaume ne put s'empêcher de sourire.

– Quoi d'autre ?

– On ne peut pas frapper un homme à terre lorsqu'il est clairement dans l'incapacité de se défendre ou de se relever, ajouta Gaëtan.

– Exact. Le but, aujourd'hui, sera de faire sortir votre adversaire du cercle qui a été tracé sur le sol. Tout le monde le voit ? Alors, allons-y. Deux candidats ?

Personne ne bougea.

– Tout le monde devra y passer, fit remarquer Anthiaume.

Elina appréciait cet homme. Il semblait sympathique malgré son aspect bourru et il lui inspirait confiance.

Pierrick s'avança, suivi par Philibert. Les deux candidats se placèrent au centre du cercle.

– Le temps imparti est celui d'un sablier. Si personne n'arrive à exclure l'autre du cercle, vous aurez chacun le même nombre de points. Prêts ? Allez-y.

La scène qui se déroula prit tout le monde au dépourvu. Pierrick, plus déterminé que jamais, se rua sans attendre sur son adversaire. Philibert n'eut pas le temps de réagir et partit en arrière, déséquilibré, balayé par un Pierrick qui ne relâchait pas la pression. Ce n'est que lorsque Philibert cria à Pierrick d'arrêter de le pousser que ce dernier se rendit compte qu'il avait de loin dépassé la ligne à atteindre.

– Quel crétin, marmonna Gaëtan.

Acelin se battit ensuite contre Arthur. Après un duel plus acharné que le premier, Acelin l'emporta. Anthony se dirigea alors vers le cercle. Elina se rendit compte que si elle ne s'avançait pas, elle devrait combattre Gaëtan. Le temps qu'elle réagisse, Ybert s'était déjà rué à la suite d'Anthony. Personne n'avait envie d'affronter le jeune tyran. Anthony l'emporta haut la main.

Les deux ennemis prirent place.

– Prêts ? lança Anthiaume. Allez-y !

Ils restèrent en position de défense, prêts à recevoir l'attaque.

ElinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant