📚𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓺𝓾𝓪𝓽𝓻𝓲𝓮𝓶𝓮 📚

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— Non, je suis fils unique

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— Non, je suis fils unique.

— Sérieux ?! T'imagines pas la chance que t'as ! Je dois me coltiner trois petites sœurs, je te dis pas le calvaire que c'est parfois !

Assis dans la remise l'un en face de l'autre, Reki et Langa déballaient le dernier carton. C'est ainsi qu'ils commencèrent leur deuxième partie de la journée, vers quinze heures. Reki avait la feuille de l'inventaire en main et énonçait le titre des livres qu'il était censé y avoir ainsi que leur nombre d'exemplaires. Ils faisaient ça tranquillement, sans se presser, en discutant de tout et de rien. Enfin, Reki parlait beaucoup, et Langa écoutait.

Mais ça ne les dérangeait pas. Reki aimait parler, et Langa aimait écouter.

— Je crois que j'aurais bien aimé avoir au moins une sœur. On s'ennuie vite quand on est tout seul.

— Tu dirais pas ça si elles t'avaient forcé à t'habiller en princesse en prenant ton skate en otage.

Langa étouffa un rire. Reki sourit aussi en se remémorant ce moment qui lui avait fait perdre le peu de dignité qu'il lui restait.

— Trois exemplaires du tome cinq de L'attaque des titans et deux exemplaires du tome sept de Full metal alchemist, y a ?

Langa dû déplacer quelques livres avant d'apercevoir les tomes en question. Il hocha la tête en les ôtant du carton.

— Tu fais du skate ? demanda Langa, l'air de rien.

Aussitôt, le regard de Reki sembla s'être allumé d'un millier d'étoiles. La réponse était oui, sans aucun doute.

— C'est ma passion depuis que je suis gosse ! Mais c'est nul que cette ville soit trop petite pour avoir un magasin de skate ! Bon, au moins, on a un skatepark, c'est déjà ça, je vais pas me plaindre. Et toi Langa, t'as déjà fait du skate ?!

Un sourire sur les lèvres, il secoua la tête.

— Je n'ai jamais essayé.

— Et ça te tenterait ?

L'étincelle dans les yeux de Reki sembla s'être légèrement transformée. Langa ne répondit pas tout de suite. Il avait l'impression qu'il fallait absolument qu'il réponde positivement. Même si cette discipline ne l'avait jamais attiré plus que ça, il avait envie de revoir le regard de Reki s'illuminer encore une fois. Alors il acquiesça, lentement.

— Je pourrais t'apprendre si tu veux !

Langa se figea sur sa chaise. La proposition de Reki impliquait qu'ils se voient en dehors de la librairie. Ils seraient donc plus intimes, et surtout, ça voulait dire que Reki l'appréciait un minimum. Sinon, peu importe son amour pour le skate, il ne lui aurait jamais proposé de passer du temps ensemble dehors.

C'était une opportunité que Langa ne pouvait pas laisser filer. Il savait qu'il avait un sens de l'équilibre désastreux, mais tant pis s'il tombait cent fois et qu'il se blessait mille fois, il voulait absolument sortir avec lui. Reki était un garçon lumineux qu'il avait déjà repéré en se rendant à la librairie l'été dernier, mais il n'avait jamais eu le courage de l'aborder. Il se souvenait juste de ses sourires, chaque fois qu'il passait la porte de la boutique.

Il n'aurait raté l'occasion de se rapprocher de son crush pour rien au monde. Alors encore une fois, il acquiesça.

— Super ! T'es dispo dimanche ? Ou lundi ?

C'étaient leurs jours de congé.

— Oui.

— Nickel ! Attends, faudrait qu'on échange nos numéros pour que je te donne les détails du rendez-vous !

Le coeur de Langa loupa un battement. Il lui avait semblé qu'il s'était arrêté de battre à l'entente du mot « numéro » et qu'il avait repris une course effrénée en entendant Reki parler de « rendez-vous ». Ça avait sans doute été dit sans arrières-pensées, dans une optique parfaitement amicale. Pourtant, tandis que Langa énonçait son numéro et que Reki l'enregistrait dans son téléphone, il ne put s'empêcher de fantasmer à l'idée qu'il venait d'obtenir le contact de son crush.

— Je t'ai envoyé un message pour que tu m'enregistres aussi !

Et en effet, à peine Langa baissa-t-il les yeux sur son portable qu'une nouvelle notification s'affichait, avec un numéro inconnu qui disait « C'est Reki :) ». Langa enregistra son nom dans ses contacts et ne put s'empêcher de rajouter un émoji soleil. S'il devait résumer Reki en un seul émoji, il choisissait celui-ci sans hésiter.

— Bon, allez, faudrait qu'on termine le carton maintenant, sinon Oka va nous engueuler... Il devrait y avoir un exemplaire de Songe à la douceur, ça doit être une commande...

— Vous n'avez toujours pas fini ?! Ça fait une demi-heure que vous êtes sur ce carton ! s'exclama le patron en pénétrant en trombe dans la réserve.

— Oups, laissa échapper Reki en se frottant la nuque.

Langa venait de sortir le livre demandé par Reki. Oka soupira, las.

— C'est comme ça à chaque fois, tu déconcentres les stagiaires ! Viens Langa, laisse-le finir le carton, je vais te montrer comment enregistrer une commande.

Langa jeta un œil interrogateur à Reki. Curieusement, il sentit son coeur se serrer un peu dans sa poitrine. Certes, il ne pensait pas être le seul privilégié à qui Reki adressait la parole aussi chaleureusement, mais il n'avait pas imaginé qu'il puisse être ainsi avec tous les stagiaires qui avaient défilé ici... Il était un peu déçu. Si ça se trouve, il n'était pas non plus la première personne qu'il emmenait faire du skate...

— Ça va, on a bien le droit de discuter ! On peut prendre un peu notre temps, c'est pas si grave !

— Ne l'écoute pas Langa, il a une mauvaise influence, suis-moi.

Partagé, Langa finit par le suivre hors de la réserve. Avant de partir, il fit juste un petit signe de la main à Reki qui lui répondit par un sourire. A nouveau, alors qu'Oka venait de rejoindre le comptoir et que son chat le fusillait du regard, il sentit son coeur se serrer dans sa poitrine. Il n'était pas d'un naturel jaloux, pourtant, il se surprit à se demander à combien de stagiaires il avait offert ses sourires aussi lumineux que le soleil...

 Il n'était pas d'un naturel jaloux, pourtant, il se surprit à se demander à combien de stagiaires il avait offert ses sourires aussi lumineux que le soleil

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