📚𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓭𝓲𝔁-𝓱𝓾𝓲𝓽𝓲𝓮𝓶𝓮📚

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— Bonjour

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— Bonjour.

— Oh, salut Kaoru. Je peux t'aider ?

Ce jeudi après-midi était particulièrement chaud, nos deux libraires en herbe se demandaient d'ailleurs si ça n'annonçait pas une période de canicule. Ils profitaient de la fraîcheur de la boutique et s'étaient dépêchés d'installer les cartes postales à l'extérieur avant de revenir précipitamment à l'intérieur.

Langa haussa les sourcils en reconnaissant l'homme qui avait accompagné Joe lors de la fête d'Oka la semaine précédente. Reki le remarqua également, mais se contenta de le saluer sans chercher à faire la conversation. Il n'était pas aussi proche de lui qu'il l'était de Joe.

— Hm. Je cherche un cadeau pour Joe.

— C'est vrai qu'on est le sept aujourd'hui ! Tu lui souhaiteras un bon anniversaire de ma part. Mais si je peux me permettre, tu t'y prends tard pour choisir tes cadeaux.

— Ne te permets pas.

— Bon, et tu as déjà une idée en tête de ce que tu voudrais lui prendre ?

Langa et Reki s'étaient assis sur deux tabourets derrière le comptoir et attendaient que le temps passe. Ils recevaient peu de clients depuis le début de la matinée, mais Oka ne s'en étonnait pas vu la chaleur qui régnait dehors.

— Un livre.

— Ah, je pensais que tu étais venu pour une coiffure c'est marrant. Mais c'est vrai qu'on vend des livres ici.

Le regard que lui lança Kaoru le fit toussoter dans sa main. Le mari de Joe n'était visiblement pas quelqu'un qui appréciait les plaisanteries.

— Quel genre de livre ?

— De la littérature, si possible hors jeunesse, j'en ai marre de ses bouquins pour enfants qu'il laisse traîner au bout du lit. Ça ne pourra pas faire de mal à ce sale gorille de lire un peu plus. J'aimerais un roman qui l'intéresse un minimum, donc pourquoi pas sur le thème de la cuisine.

Oka mit un doigt sous son menton. Pour lui, conseiller un client qui n'était pas venu chercher quelque chose en particulier était la partie la plus intéressante de son job. C'était ce qui nécessitait le plus ses compétences de libraire, il fallait se montrer créatif tout en respectant au maximum les critères donnés par le client.

— Ouais, donc pas un livre de recettes, j'imagine qu'il en a déjà beaucoup...

Oka ne réfléchit pas plus longtemps avant de faire signe à Kaoru de le suivre jusqu'au rayon de littérature française et étrangère. Reki et Langa les suivirent du regard. Reki avait à peine fait l'effort de relever la tête mais Langa semblait hésiter à se lever, désireux d'aider si c'était possible. En entendant la demande de Kaoru, il avait immédiatement pensé à un recueil de nouvelles japonaises, et il savait justement qu'Oka l'avait en stock. Il se demandait juste s'il devait laisser faire le libraire, si ce n'était pas malpoli d'incruster son grain de sel...

— Tu as une idée, Langa ? questionna Reki qui avait remarqué son hésitation.

— Oui... Tu crois que je devrais la souffler à Oka ?

Un sourire rassurant s'étala sur les lèvres de Reki qui se leva de son tabouret pour l'inciter à en faire de même. Il tendit sa main à Langa, le contact les électrisa tous les deux. Leurs mains moites se détachèrent bien trop vite à leur goût, mais ils gardèrent cette pensée pour eux et rejoignirent discrètement Oka et Kaoru.

— Qu'est-ce qu'on pourrait avoir en littérature française, murmura Oka qui réfléchissait à voix haute.

— Langa aurait une suggestion.

Langa remercia Reki d'un regard avant de se tourner vers les deux hommes qui le regardaient désormais avec intérêt.

— Je pense qu'Un sandwich à Ginza pourrait convenir. C'est un recueil de nouvelles japonaises qui racontent les différentes haltes de la narratrice dans des restaurants éparpillés aux quatre coins du Japon. Certaines nouvelles m'ont donné l'eau à la bouche.

— T'as de la chance, on vient de le recevoir, dit Oka qui n'avait pas attendu que Langa finisse ses explications pour sortir le livre des rayonnages. Bien vu, je pense que c'est tout à fait ce qui pourrait convenir à Joe.

Intrigué, Kaoru se saisit du recueil de nouvelles illustrées. Il suffisait d'un coup d'œil pour se rendre compte qu'il avait beaucoup de respect pour la littérature et qu'il prenait ses précautions pour ne pas abîmer le livre. Il le feuilleta un moment, s'arrêtant par moment sur les dessins des divers mets japonais, puis se décida à le mettre sous son coude.

— Je pense que je vais te le prendre.

— Super, on se retrouve à la caisse.

Reki ébouriffa les cheveux de Langa pour le féliciter. Même si se faire secouer les cheveux de la sorte n'était pas forcément très agréable, le fait que ce soit la main de Reki sur sa tête et pas une autre rendait le geste bien plus appréciable. Tandis que Kaoru quittait la boutique, Langa et Reki se rasseyaient sur leur tabouret.

— Alors Langa, ça fait quoi d'avoir conseillé son premier client ? demanda Oka que l'intervention de Langa avait soulagée.

L'intéressé haussa les épaules au bout de quelques secondes de réflexion.

— C'est assez satisfaisant.

— N'est-ce pas ? Je suis sûr que tu ferais un excellent libraire !

L'après-midi suivit son cours jusqu'à la fermeture de la librairie. Pendant que Reki et Langa se dirigeaient vers la réserve pour sortir, Oka fermait la porte, baissait les stores et réveillait son chat qui s'était assoupi dans un coin. L'air était toujours aussi lourd, mais ni Langa ni Reki n'y firent attention. Ils se dirent au revoir avec la lenteur de deux amoureux qui voudraient retarder au maximum l'échéance de leur séparation, puis partirent chacun de leur côté.

Aux côtés de son mari qui avait décidé de ne pas travailler le soir pour profiter pleinement de son anniversaire avec celui qu'il aimait, Kaoru observait de loin les deux jeunes stagiaires qui venaient de se séparer.

— Ils doivent être les seuls à ne pas l'avoir remarqué, dit-il alors que Joe venait de le rejoindre.

Il suivit son regard et haussa les épaules.

— On était pareils, quand on était jeunes. Mais je pense que ça ne devrait plus tarder maintenant.

 Mais je pense que ça ne devrait plus tarder maintenant

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