Chapitre 12

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Outnumbered - Dermot Kennedy

Asher

- On a vraiment assuré hier soir, s'exclame Jonah en se jetant sur son canapé.

Je hoche la tête, d'accord avec lui. On a fait un très bon concert. Le public était très en forme et moi aussi.

- Au fait comment va ta colocataire ? Demande mon ami en calant un coussin derrière sa tête.

Je l'ai mis au courant pour Keera puisque de toute manière Raven l'aurait fait sinon. Je hausse les épaules et me passe une main sur la nuque.

- C'est compliqué, j'avoue.

Ça fait un peu plus d'une semaine qu'elle est installée chez moi, mais je crois que je peux compter sur les doigts de ma main le nombre de fois ou l'on s'est croisés. Au départ, je pensais qu'elle m'en voulait toujours pour lui avoir forcé la main, mais j'ai fini par me rendre à l'évidence. Elle va mal. Très mal. Plus que je ne l'avais envisagé en allant la chercher. Sparkle n'a rien dit, mais je suis persuadé que cette vidéo la rend malade. Ce que je peux comprendre. Sa vie sexuelle n'aurait jamais du se retrouver exposée aux yeux de tous. Je n'ai pas regardé les infos puisque je préférerais m'arracher les cordes vocales que d'offrir un public aux tabloïds, mais d'après ma sœur, c'est vraiment moche.

***

Quand je rentre chez moi, Keera est à l'étage (évidement), mais j'ai un plan en tête. Elle est cloîtrée dans sa chambre depuis des jours, et n'en sort que lorsque c'est obligatoire. Je commence quand même à m'inquiéter de son état. Laissant Beau au rez de chaussé, je monte les escaliers et me dirige vers la chambre de ma colocataire. Je toque pour la prévenir que je suis la, et pousse doucement le battant.

La pièce est plongée dans l'obscurité et Keera est allongée dos à moi, sous la couette. Certain qu'elle ne dort pas, je m'assois de l'autre coté du lit et passe une main dans mes cheveux noirs. Qu'est ce qu'on est censée dire à quelqu'un qui est en plein enfer ?

- Ça va ? Je questionne.

J'aurais pu faire beaucoup mieux. Le matelas bouge et quand Keera se retourne vers moi, je suis frappé par son visage fatigué.

- Non, avoue t-elle d'une voix rauque.

Je n'ai jamais été très doué pour gérer la tristesse des autres, ni la mienne d'ailleurs. C'est pourquoi je me retrouve complètement désarmé devant la détresse de Keera. Heureusement pour moi, elle a besoin d'exprimer ce qui ne va pas.

- Je suis passée de l'idole pour ado fichue au placard et oubliée de tous, à la traînée d'Hollywood.

Ses mots sont durs et je me sens obligé de la contredire.

- Tout le monde ne t'as pas oublié, j'essaye de la rassurer.

Elle plisse ses yeux en amande et me dévisage, toujours allongée à coté de moi.

- Tu me connaissais avant qu'on se rencontre aux Grammy ?

Je me gratte la nuque, gêné.

- Hum... non, je suis forcé de reconnaître.

- C'est bien ce que je pensais.

La vérité, c'est qu'elle a raison. Je n'avais aucune idée de qui était Keera Parks avant que l'on se retrouve tous les deux dans le même pétrin.

- Mais tu n'es pas une traînée, je renchéris.

Et ça j'en suis sûr. Cette fois ci, elle cache son visage dans ses mains et pousse un profond soupir qui ressemble un peu à un sanglot.

Revenge Of LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant