Keera Parks a laissé tomber sa carrière pour son petit ami, star internationale de la pop musique. N'étant plus connue qu'à travers lui, lorsque ce dernier la trompe, c'est une lente descente aux enfers qui commence pour la jeune femme...
Asher Moor...
Mes écouteurs dans les oreilles, je gigote sur mon lit en rythme avec la musique. Mon carnet spirale flambant neuf est posé devant moi et je griffonne dessus en chantonnant. C'est pourquoi je n'entends pas la personne rentrée dans ma chambre et ne la vois pas non plus s'approcher de mon lit.
Quand j'ai emménagé chez Asher contre mon gré, nous avons établi des règles. Règles que mon colocataire se donne du mal à transgresser dès que possible. Comme celle qui dit qu'il serait sympathique de toquer à la porte de ma chambre et d'attendre avant d'entrer, histoire de nous éviter une situation gênante à tous les deux. Évidemment, il rentre dans la pièce comme dans un moulin, ce qui a le don de l'exaspérer. D'ailleurs, je le soupçonne d'aimer me rendre dingue. Mais à part son talent incontestable pour être désagréable dès que possible, notre cohabitation se passe relativement bien dans la mesure où aucun des deux n'a encore tué l'autre.
Asher me retire un de mes écouteurs et avant que j'ai eu le temps de protester, il le met dans sa propre oreille. Je me décompose pendant que son visage se fend d'un immense sourire ravi.
Mon iphone joue toujours « Down in hell » dans les oreilles de mon colocataire et je deviens rouge comme une pivoine sous son regard bleu qui me détaille de la tête aux pieds. Oui je l'admets, j'étais en train d'écouter une de ses chansons... mais je n'avais pas pensé une seconde qu'il débarque et le découvre. Et maintenant son air victorieux me donne envie de lui arracher les yeux de la tête. - Ne dis rien, je ronchonne en fixant le drap de la couette. - T'es devenue une vraie fan hein, me taquine Asher pendant qu'il s'étend sur mon lit.
Je grogne en retirant les écouteurs de nos oreilles. Mon colocataire a déjà un ego aussi grand que l'état dans lequel nous nous trouvons alors cette histoire de musique ne va sûrement pas nous aider à arranger son cas. - Te fais pas d'idées, ma playlist était en aléatoire, je mens. - En aléatoire oui...
Son sourire en coin montre qu'il n'est absolument pas convaincu de ce que je raconte. Gênée d'avoir été prise en flagrant délit, je commence à me lever en récupérant mon carnet mais Asher ne l'entend pas de cette oreille et m'attrape brusquement le poignet pour me faire retomber sur le lit. - Qu'est ce que tu... NON !
Asher tente de prendre le carnet de mes mains mais je le balance sous le lit pour qu'il ne puisse pas y toucher. - Qu'est ce qu'il y a là dedans ? Questionne t-il, l'air joueur.
La rockstar s'apprête à regarder sous le lit mais je le pousse pour l'en empêcher. Il me prend la main pour me tirer avec lui sur le matelas mais je résiste. - Tu écrivais quoi ?
Il est hors de question que je lui dise que j'ai peut être recommencé à écrire des chansons. Ou du moins que j'essayais avant qu'il ne vienne m'interrompre. - Rien qui te concerne, râlé-je.
C'est la vérité qui plus est. Mais Asher persiste et l'on commence à se battre pour récupérer ce foutu carnet. C'est comme ça que je finis par me retrouver vautrée sur mon lit, à plat ventre, Asher assis par terre en face de moi, le carnet dans les mains. Quel enfoiré. - Asher, je ne plaisante pas, rend moi ça tout de suite.
Ses yeux bleus me mettent au défi de reprendre ce qui m'appartient alors je tend le bras pour attraper mon bien. Sauf que c'est à ce moment la qu'Asher s'approche et ma main se retrouve posée sur la sienne tandis que son visage n'est plus qu'à quelques centimètres du mien. L'air se bloque dans ma poitrine.
Dans mon champ de vision, il n'y a plus rien excepté Asher. Ses mèches noires corbeau retombent sur son front, ses yeux bleus m'observent intensément et je louche sur les quelques tâches de rousseurs qui s'étalent sur le haut de son nez. - Sparkle..., souffle-t-il d'une voix grave qui me retourne les entrailles. J'ouvre la bouche pour dire quelque chose de sûrement pas très recherché mais à ce moment-là, la sonnerie de mon téléphone retentit, brisant la bulle de tension qui s'était formée autour de nous. - Je....hum, je vais y aller, commence Asher en se redressant.
Je recule moi aussi, mal à l'aise et il pose mon carnet sur le lit avant de s'enfuir rapidement de la chambre. Encore un peu embrouillée par ce qui vient de se passer, je décroche mon téléphone sans regarder qui m'appelle. C'est seulement quand la voix de ma mère résonne dans mon oreille que je me rends compte de mon erreur. Et merde... - Keera enfin ! s'exclame la femme qui m'a mise au monde. Soudain, je me prend à espérer qu'Asher revienne parce que je préfère encore être avec mon insupportable hôte plutôt que d'avoir cette conversation pénible. - Salut maman. Je suis aussi tendue que mon string, parce qu'il est impossible que « ma » sextape ne soit pas parvenue jusqu'à Portland. Et oui je le reconnais, je suis morte de honte car même si ma relation avec ma mère n'est pas celle que j'aurais voulu, je n'ai aucune envie qu'elle voit une chose pareille. - Jeune fille, tu pourrais me dire ce qui t'es passé par la tête ? Tu avais tout, de l'argent, une belle maison, un petit ami parfait...
Mon estomac se retourne au fur et à mesure de sa description idyllique de ce qu'elle pensait être ma vie. - Maman arrête. Le calme froid de sa voix me fait encore plus peur que si elle s'était mise à me crier dessus depuis l'autre bout du pays. - Je n'arrive plus à te comprendre Keera ! Pourquoi est-ce qu'il a fallu que tu gâches tout ? S'écrie ma génitrice. Je serre les poings à m'en faire blanchir les phalanges tandis que la bile me monte. - Tu ne sais pas de quoi tu parles, je réplique la voix glaciale.
Mes parents et tout particulièrement ma mère se sont toujours permis de juger mes choix, parce que toutes mes décisions n'étaient jamais les bonnes selon eux. Mais entendre ma mère parler de moi et de cette histoire comme n'importe quel journaliste, me dénigrant sans savoir ne serait qu'un morceau de la vérité me donne envie de vomir. Alors oui, même si ce n'est pas le grand amour entre nous, ça me blesse qu'elle ne m'écoute même pas. - Je n'ai pas trompé Ben, je continue. Et même si c'était le cas, cette vidéo n'aurait jamais dû être publiée sur internet d'accord ?!
Dans tout ça, c'est moi qui passe pour la méchante, et c'est tellement plus simple de faire subir du revenge porn à quelqu'un plutôt que de chercher à comprendre ce qui s'est réellement passé. Parce que oui, j'ai couché avec un autre homme que Ben, mais nous n'étions pas encore ensemble quand c'est arrivé et ça ne fait en aucun cas de moi la traînée que l'on m'accuse d'être. - Tu me déçois tellement Keera Eleanor Parks, lâche ma mère après plusieurs minutes de silence. Elle raccroche et je ne ressens même pas de tristesse suite à sa dernière phrase. Ça fait bien longtemps que je n'accorde plus d'importance à ce que pense ma mère.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Bonjour tout le monde ! J'espère que vous allez bien et que le chapitre d'aujourd'hui vous a plu ;)
