Revenge Of Love

Chapitre 8

                   Dreaming with a broken heart - John Mayer 

Keera

J'ai pété les plombs. Cette histoire de sextape m'a définitivement rendu folle. Depuis quatre jours, je tente de comprendre la raison pour laquelle me rendre chez Asher Moore m'a paru être une bonne idée a un instant dans ma vie. Pire encore. Je lui ais dit que j'étais d'accord pour me venger de Ben !

J'ai bien cru qu'il allait se froisser un muscle à force de me sourire d'un air de tueur en cavale après mon annonce. Mais le fait est que lorsque je me suis rendue compte de ce que je faisais, que ma colère est retombée et que la réalité m'a frappé en pleine face, je me suis défilée. Je me suis barrée en courant, laissant en plan un type ( probablement taré) que je ne connais pratiquement pas.

Depuis quatre jours maintenant, je me suis réfugiée au fin fond de mon lit espérant que toute cette histoire ne soit qu'un horrible cauchemar. Je n'ai même pas réussi à verser ne serait ce qu'une seule larme, trop choquée pour pouvoir pleurer. Une seule question tournait en boucle dans ma tête. Comment cette vidéo c'est elle retrouvée sur le net ? Parce que oui, c'est bien moi dessus. Je n'ai pas eu besoin de la visionner en entier pour m'en rendre compte. Je me suis reconnue, tout comme j'ai reconnu le type avec moi. Mais évidemment, c'est mon visage qu'on voit, et jamais le sien.

Pendant ma deuxième journée de dépression, l'évidence a fini par me frapper. Une seule et unique personne avait pu sortir cette effroyable vidéo du placard et la balancer sur le web. Ben.

Quand j'ai compris, j'ai senti la bile monter dans ma gorge et ais à peine eu le temps de me précipiter dans la salle de bain pour vomir tout le contenu de mon estomac. Mais même après ça, la nausée me prend dès que je pense à Ben. Comment a t-il pu me faire ça ? Me tromper était déjà un coup dur mais ça. Jamais je n'aurais pu imaginer qu'il en arrive la.

Aller au Grammy pour démontrer au monde entier que je n'étais pas affectée par son batifolage avec Emilia était déjà un mensonge. Mais plus jamais je n'oserais mettre un pied en dehors de cette chambre après ce qui vient de se passer.

Quelques minutes après que j'ai quitté précipitamment la maison d'Asher, mon téléphone a commencé à vibrer sans discontinuer. Des centaines d'appels et de textos de journalistes ou de fans furieux ont commencé à affluer. Mon numéro a fuité. Au bout de deux heures, j'en ai eu assez et ai éteint complètement mon téléphone. Aller voir mes profils sur les réseaux sociaux aurait été un acte suicidaire et je n'ai pas eu le courage de rallumer l'appareil depuis. Idem pour la télévision. J'ai vu la vague de haine qui commençait à déferler sur moi via mon portable et je ne suis pas assez forte pour l'affronter.

C'est pour cette raison que je suis terrée au fin fond de mon lit, sous les couvertures, le regard fixé sur le mur gris clair. La situation n'est absolument pas sous mon contrôle et je suis trop lâche pour regarder le monde se liguer contre moi.

Alors que je me morfonds comme je le fais si bien depuis plus de soixante douze heures, des coups frappés à ma porte me font faire un bond qui manque de me faire tomber du matelas. Bordel.

Je me redresse tant bien que mal et hésite quelques secondes à aller ouvrir. Et si c'était encore un journaliste ou pire, des fans de Ben ?

Je m'approche lentement du battant et un soupir de soulagement m'échappe quand je découvre Bruce à travers le juda.

- Salut..., je commence en ouvrant la porte.

Il me passe devant sans m'écouter et entre dans ma chambre l'air furax. D'accord...

- Hum qu'est ce que je peux faire pour toi ? Je questionne en refermant la porte.

Mon ami se retourne vers moi un air ironique collé au visage.