Bye Bye Hockenheim...

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Pendant que l'homme parti chercher ses affaires, je profite de ce moment pour observer cette boutique aux allures vintage. Il y a de tout, vêtement d'époque, biblo, meuble etc... mais un seul objet attira mon attention, un globe terrestre. Je m'avance près de celui-ci et le contemple les paillettes dans les yeux. Du bout de mes doigts je le fais tourner avant de le stopper au hasard sur une future destination dans le monde...

- Italie... qu'elle coïncidence ! dis-je ironiquement.

Je le refais tourner une seconde fois en espérant avoir une destination plus... joyeuse ?

- Brésil... tu manques papa...

J'expire profondément en regardant mon pays. J'avoue que j'ai envie de rentrer chez moi mais pas à Sao Paulo... mais à Angra Dos Reis. Cela fait trop longtemps que je m'éloigne du Brésil et tout me manque là-bas. La musique qui résonne dans les rues, les carnavals, l'air de la mer, et... ma famille. Mon périple dans l'au-delà ma fait comprendre que la vie est trop courte pour ne pas la passer près de ceux qui compte pour nous... je ne veux plus faire les mêmes erreurs. Je veux retrouver mes racines...

Voilà je suis prêt ! Nous pouvons y aller ! dit l'homme en attachant sa veste en daim.

- Ok...

Je prends mon sac et dans un geste insouciant je fais tourner le globe et suis l'homme vert la sortie sans prendre la peine de regarde la dernière destination... C'est quand je fermi la porte derrière moi que je vis au loin la terre arrêter sur le pôle nord. Viser toujours le haut... et toujours plus loin.

*

Installer dans une vieille Ford au bruit inquiétant, nous parcourrons les rues d'Hockenheim vers ma destination. Même-si le trajet est court, je ne me lasse jamais d'observe le monde qui m'entoure. Mon visage collé presque contre la vitre, je regarde les gens marcher en me disant qu'elles sont leurs vies. Je m'imagine que l'homme qui marche d'un pas presser avec un Starbuck en main et son attacher caisse de l'autre, doit surement être en retard à sa réunion. Il ne prête attention à rien, pas même où il met les pieds jusqu'au moment où celui-ci croise une jolie jeune femme qui comme lui est presser de rejoindre son rendez-vous de la journée. Mais il suffit d'un regard et d'une fraction seconde pour qu'un homme se sente déstabiliser au point de trébucher devant la femme, lui renversant son gobelet de Starbuck sur son tailleur Chanel. Tout ceci aurait pu finir en mélodrame dans la rue mais à la place elle avait l'air plus inquiète pour l'homme que pour ses vêtements ou même son rendez-vous... Il a de la chance, car à la place de la jeune femme j'aurai provoqué une troisième guerre mondiale, surtout si j'ai dû économiser 3 mois de salaire pour me payer ce tailleur de luxe ! Mais c'est quand j'ai vu le sourire timide de celui-ci et le sourire de celle qui partagera peut-être un bout de chemin avec lui, qui me donna raison sur un point.

Les plus belles rencontres sont celle qui arrive par hasard... comme Fabio et moi à Sao Paulo.

Je fais tourner la bague de Fabio à mon doigt et j'eu un pincement au cœur. Je sais qu'il se sent toujours coupable de m'avoir laissé avant mon accident, je le lis dans ces yeux, dans sa voix et dans ses gestes. Mais le pire c'est que mon attitude ne va pas vraiment dans le sens pour le rassurer. J'aimerai lui dire que ce n'est pas de sa faute si je suis devenue distante et renfermer mais sa m'obligerai à parler de ce que j'ai vécue et... je ne suis pas encore prête à révéler cela à qui que ce soit. Et puis quelque chose s'est brisée en moi. Même si je lui ai dit que je lui pardonnais il reste toujours la douleur du départ... Bizarrement quand je le vois je suis pris entre amour et douleurs. Comme ci à chaque fois qu'il me tourne le dos pour partir je revivais cela... Et je pense que c'est pour cela également que mon attitude envers lui à changer malgré moi. Je dois changer ça !

Auprès De ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant