the London lover

foutu lundi matin (pt3)

Ben éclata de rire:

-Moya j'espère que le truc que vous nous cachez n'est pas trop sérieux, parce qu'avec Phil qui sait pas garder un secret plus de 10 minutes...

Alors que Phil et moi on essayait de maladroitement expliquer à nos amis "qu'on est sortis prendre l'air et que le vent s'est levé, froissant nos habits, puis que Phil a perdu sa cravate parcequ'une rafale de 80 km/h la lui a arraché", la copine de mon frère, la fille des toilettes donc, se planta devant nous, tortillant ses longs cheveux blonds entre ses doigts, un grand sourire moqueur aux lèvres.

-Eh, vous deux. Je dirai rien, mais la prochaine fois, essayez de trouver mieux que les toilettes hein, c'est pas discret du tout. Allez, bonne journée.

Elle repartit comme si de rien n'était.

Le rouge me monta aux joues.

Génial, trop sympa la meuf.

Ben était mort de rire, et Sam au contraire, était plutôt choquée.
Phil, quand à lui, essayait de rester détendu, mais son tic de se craquer les doigts le trahit.

-Hum, j'ai...bien compris ce que j'ai entendu?.. dit Sam, brisant le silence.

-Ecoutez les gars..commença Phil, pas du tout à l'aise.

C'en était trop pour moi, se faire humilier comme ça...

-Je-les gars-je-faut que-

bégayai-je, mal partie.

Sans leur laisser le temps de dire quelque chose, je me sauvai, m'éclipsant rapidement dans la masse d'élèves regroupés dans le hall.
Je me réfugiai à la bibliothèque.
Plongée dans le calme, elle était splendide, avec ses plafonds voûtés, couverts de moulures, et ses énormes bibliothèques regorgeant de livres, plus vieux les uns que les autres.
J'adorais cette endroit, et je l'adore toujours d'ailleurs; Il m'apaise.
Je m'installai dans un fauteuil, entre deux bibliothèques, et prit un livre au hasard: Jane Eyre.

Les classiques ne font jamais de mal,

pensai-je en l'entamant.

-Tu en as encore pour longtemps?

me sortit une voix de ma lecture déjà bien avancée.

Je levai le regard, pour dévisager sévèrement la personne qui venait de m'interrompre, et je n'en crus pas mes yeux.

-Je-euh-oui? bafouillai-je.

Le garçon me sourit:

-Excuse moi de te déranger, mais le livre que tu lis, dit il en le pointant du doigt, tu crois qu'il y en a d'autres exemplaires? J'ai un travail à faire dessus, et je cherchais désespérément un exemplaire depuis au moins trente minutes, jusqu'à tomber sur toi par chance!

me dit le brun en riant.

Je paniquai un peu:

-Oh-Tu-tu peux le prendre! Je l'ai juste pris au hasard! je déclarai, la voix chevrotante.

-Merci beaucoup! répondit-il en s'empressant de récupérer le fameux bouquin que je lui tendai.

-Y-y'a pas de quoi, Mason..

Une expression de surprise se dessina sur son visage.. Merde, je n'étais pas censée connaitre son prénom! Quelle idiote, Moya!

Je tentai de ne rien laisser paraitre, et, sa surprise passée, il me décocha un sourire rieur.

-A plus, Moya! dit il en disparaissant derrière une bibliothèque.

Je restai là, dans mon siège, hébétée.

Il...connait mon prénom? Mais on ne s'était jamais parlé avant, et il y a tellement d'élèves de première année... pensai-je, me torturant l'esprit, alors que quelqu'un me sortit de mes réflexions.

-Ah te voilà! Tu nous as fait peur, à t'enfuir comme ça!

C'était Sam.

Elle avait l'air inquiète, et me dévisageai, cherchant surement une réponse à ses questions.

-Sam, je sais ce que tu penses.. dis je en baissant les yeux, honteuse.

-Qu'est ce que tu crois que je pense?

Son ton était étonnement calme, presque doux.

Je relevai la tête, et elle me lança un sourire amusé.

Je haussai un sourcil.

-Que je couche avec Phil. je lançai d'une traite.

-Mais non pas du tout! Je connais votre relation, je suis pas aveugle, et puis je sais que tu tiens beaucoup à lui, plus qu'il ne le pense.

Je me levai, faisant face à mon amie.

Samantha avait toujours été la personne la plus compréhensive que je connaisse.

Elle était drôle, curieuse et pleine d'énergie. Elle se démarquait avec son style très coloré et oversized, et ses longs cheveux noirs et lisses, hérités de sa famille chinoise.
Ses yeux aux pupilles noires ébène pétillaient toujours, ce qui lui donnait un air naïf.

Elle me prit dans ses bras:

-Eh bah alors, t'as l'air perdue ma Mo'.

Je ris amèrement.

-Ouai..un peu.

J'avais la tête en vrac, c'était le cas de le dire.

Plus tard dans la journée, je recroisai Mason à la cafétéria.
J'étais assise à une table avec mes amis, et en le cherchant du regard sans le vouloir, je l'avais trouvé.
Nos regards se croisèrent un court instant, mais il détourna vite les yeux, riant avec ses amis, à l'autre bout de la salle.
Ne te fais pas d'idées Moya, pensai-je.
Il connait juste ton prénom, il t'a pas non plus invitée à boire un verre..
Un rictus se forma sur mon visage, déclenché par la pensée: "bon sang ce que je peux être gnangnan".
Phil, à ma droite, me mit un coup de coude:

-Hé? Tu dors les yeux ouverts? T'as l'air mal réveillée depuis ce matin.

Je secouai la tête et répliquai:

-Ouai, c'est parce que j'ai rêvé de toi, et je me suis réveillée en sursaut à 3 heures du mat, tellement t'étais moche.

-Aha très drôle.

Il me prit mon assiette de de frites pour la mettre sur son plateau.

Je protestai:

-Hé mais tu fais chier!

-T'en as pas besoin t'es déjà assez grosse.

Ben, en face de moi, toussota:

-Hé oh stop les chamailleries là, vous nous foutez la honte.

Sam renchérit:

-Vous êtes vraiment des bébés hein.

Phil et moi on se regarda, et on éclata de rire.
Ben se tourna vers Sam, et souffla, désespéré:

-Je pense que ça veut dire "on en a rien à battre".

Sam se mit à rire et lui chuchota tout bas, mais assez fort pour que je puisse entendre:

-Ils sont mignons hein?..

Je m'arrêtai brutalement de rire, et lui jetai un regard noir.
Elle leva les yeux au ciel, feignant l'innocence et je n'y prêtai pas plus attention, essayant de récupérer mon assiette de frites de l'emprise d'Eminem.

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Hey! Comme vous pouvez le voir, c'est très confus dans l'esprit de Moya..

Même si d'un côté, Mason hante ses pensées, d'un autre côté, Phil occupe une place importante dans son cœur,
même si c'est peut-être simplement de l'amitié et de l'affection...

Je ne posterai plus de chapitres pendant deux semaines, parce que je suis chez ma correspondante, en Allemagne!
Bye!