the London lover

chapitre 4: Premier pas

Le lendemain matin, je me réveillai d'une bonne humeur presque suspecte, car la joie m'envahissait très rarement, souvent remplacée par des pensées noires.
Je cherchai de la main mon portable sur la table de nuit, mais il n'y était pas.
Je me levai avec un peu de mal, et sortis de ma chambre.

Silence, aucun bruit n'animait l'appartement.

Bizarre, j'aurais pensé qu'ils se chamailleraient dès maintenant.
Je me dirigeai vers le salon, encore à peine réveillée.

Lucas était là, allongé de tout son long sur le canapé, un bouquin dans les mains. Je réprimai un sourire.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, mon frère a toujours été un littéraire, un passionné de poésie et d'histoire.

Je m'affalai à ses côtés.

-Qu'est ce que tu lis?

Il se redressa un peu.

-Du Zola. J'en avais marre de l'anglais, il me fallait un peu de lecture française.

Jeff apparut à son tour, l'air complètement paumé.

Il venait de se réveiller, voilà pourquoi Lucas et lui ne s'étaient pas encore affrontés.

-V'la le blondinet. le railla Lucas.

L'intéressé ne releva même pas, et s'étira.

Je me rappelai soudain que je n'avais toujours pas trouvé mon portable.

-Oh, les gars, quelqu'un a vu mon portable?

Lucas pointa du doigt le comptoir de la cuisine.

-Mmh, là. Aufait, un certain Mason a appelé hier soir pendant que tu dormais déjà. Il m'a dit de te dire de le rappeler. Il voulait te voir pour un travail commun ou je sais pas quoi.

Je retins une exclamation.

Oh mon dieu.

Si ça se trouve c'est pas le même Mason, calme toi Moya. Et puis comment il aurait eu mon numéro? C'est impossible. Je me fais des idées.

Jeff se jeta sur le canapé à côté de moi.

-C'est qui lui?

J'avais déjà imaginé une réponse à cette question.

-Un gars qui est dans mon cours d'économie, on a un devoir commun à rendre vendredi prochain.

Ils ne posèrent pas plus de questions et on passa une heure à parler de tout et de rien en déjeunant.

Dès que les garçons eurent trouvé une occupation, en l'occurrence se bagarrer sur qui a la meilleure endurance au cardio, je me réfugiai dans ma chambre pour appeler Sam.

Elle décrocha tout de suite.

-Ouiiiii ?

-SAM! JE CROIS QUE MASON M'A APPELÉE HIER SOIR! MAIS IL PEUT PAS AVOIR MON NUMÉRO C'EST IMPOSSIBLE, ET PUIS POURQUOI IL AURAIT APPELÉ???

Elle se mit à rire.
-Du calme! Comment ça il t'a appelée?

Je lui expliquai "calmement" la situation.

Elle ne m'interrompit pas une seule fois, et à la fin de mon récit, elle toussota.
Je fronçai les sourcils.

-Quoi?..

-Il se pourrait... Qu'il m'ait demandé ton numéro hum.

-HEIN?

-Tu vois mardi, à la cafet, quand Ben et moi on vous attendait à la table, eh bah devine qui s'est pointé pour me demander ton numéro?
Il était tout gêné c'était trop drôle.