Chapitre 15: Des larmes et du sang

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Mercredi 21h10 Londres

-JEFF-

Le téléphone fixe se mit à sonner.
Quelle horrible sonnerie au passage.
Je suis sûr que Lucas ne sait même pas comment on change la sonnerie du fixe de son propre appartement.

Je me levai du canapé et décrochai.

- Allô?

- Moya est ici?

C'était une voix de femme.

- Oui pourquoi?

- Dites lui que c'est la mère de Phil et qu'il faut qu'elle aille chercher mon fils au commissariat, je ne sais pas dans quel état il est!

Je fronçai les sourcils, pas sûr d'avoir bien compris.

- Wowowow, d'abord pourquoi Moya et qu'est ce que c'est que cette histoire?

Elle ne répondit qu'à la première question.

- Je suis actuellement en voyage universitaire, je n'ai aucun moyen pour être sur place dans la soirée, son ami Benjamin ne répond pas et Moya est la seule amie proche de mon fils que je connaisse après lui.

À son ton paniqué, je compris que la situation n'était pas des plus normales.

- Je suis le frère de Moya. Donnez moi l'adresse, on va aller le chercher.

Au fur et à mesure qu'elle me dictait l'adresse du commissariat, je cherchai sur google maps.

Elle me remercia et raccrocha.

Je courus dans la chambre de Moya.

Ma sœur me balança un oreiller dans la gueule, énervée que j'entre dans frapper.

D'une traite, je lui expliquai la situation.

L'expression de son visage changea d'un coup.

Elle bondit de son lit, sur lequel elle était assise en tailleurs, et me cria d'aller mettre ma veste.

Moins d'une minute plus tard, nous dévalions les escaliers de l'immeuble.

Alors que nous entrions dans le métro, je lui expliquai calmement qu'il ne servait à rien de s'inquiéter tant qu'il était au commissariat et pas à l'hôpital, et qu'il était peut-être juste là bas par erreur.

Mais au lieu de se calmer, elle fondit en larmes.

Jeff, toujours les deux pieds dans le plat toi.

Je la pris dans mes bras tout le long du court trajet.

Moya n'était pas naïve et savait très qu'on pouvait être coffré pour tout et n'importe quoi.

Mais là, il était question de Phil.
Phil, qui, bien que je l'apprécie beaucoup, n'était pas toujours sur le droit chemin, même s'il s'était calmé depuis un an, d'après Moya.

J'avais le pressentiment qu'il n'était pas là bas pour rien.

Après deux minutes de métro et deux minutes de marche, on trouva le poste de police.

La façade, défraîchie et plus très blanche, devait ôter à quiconque l'envie d'entrer.

J'entrai, Moya derrière moi, un peu réticente.

C'était plus grand que ce que je m'étais imaginé.

Je m'avançai vers l'accueil, tenu par un jeune homme, pour lui expliquer notre problème.

the London lover                                                   Où les histoires vivent. Découvrez maintenant