Mardi 20h20 Londres
J'eus un mouvement de recul, en comprenant son coup.
Ah le salaud, il savait s'y prendre.-Qu'est-ce qui t'arrive? Tu te dégonfles déjà?
- Oh ferme la putain.
cette fois ci, ma main partit toute seule, et la gifle qu'il se prit claqua d'un coup sec sur sa joue.
Il grimaça de douleur, mais encaissa le coup.
Tiens? Il n'avait pas encore riposté?
Je restai plantée là, en attendant qu'il s'énerve.- T'y es allée un peu fort.
dit-il simplement.
Je restai muette.
- Maintenant si on pouvait reprendre là où on s'est arrêtés ce serait bien.
Putain mais quel manipulateur.
Je le dévisageai avec une sorte de dégoût que je n'aurais jamais pensé pouvoir éprouver.
Je crus voir un voile assombrir ses yeux quand son regard croisa le mien.
Je voulais le blesser, pour une fois, que son ego en prenne un coup.
- Je te déteste.
Peut-être était ce un peu trop exagéré, mais putain, je voulais juste qu'il arrête de faire le con, pour une fois.
Il baissa les yeux.
Bon, au moins ça avait l'air d'avoir marché.
Maintenant je devais déguerpir au plus vite avant de regretter ce que je venais de lui infliger.
- Bonne nuit.
soufflai-je avant de rapidement me réfugier dans ma chambre.
Il était trop tôt pour que j'aille me coucher mais il fallait que je me change les idées, car malgré tout, Phil ne méritait pas mes paroles.
Mais de toute façon, je doutais qu'il en ait vraiment quelque chose à faire, il était tellement insensible à tout.
Le seul avis qui comptait pour lui, c'était le sien.
Il avait beau être presque parfait, de mon point de vu, cette facette de lui m'agaçait fortement.
Toujours se foutre de l'avis et des sentiments des autres, c'était insensé à mes yeux.Je m'affalai sur mon lit, et enfonçai ma tête dans mon oreiller.
Phil était décidément trop compliqué à comprendre.Plus tard, après avoir regardé 6 épisodes d'une série et préparé quelques affaires pour ma valise, car les vacances n'étaient plus que dans 3 jours, je sentis mes paupières se fermer toutes seules.
Fêter Noël chez mes parents avec mes amis était tellement improbable que je n'y croyais même pas.Mon cerveau était si fatigué d'avoir à penser à tout ça, qu'il cessa de fonctionner.
Je m'endormis.03h17
Je me réveillai en sursaut.
La porte d'entrée venait de se fermer dans un grand vacarme.
Ce devait être Jeff et Lucas qui rentraient de leur soirée, pensai-je en refermant les yeux.Quelques secondes, ou peut-être minutes après, j'eus du mal à trouver la notion du temps, la porte de ma chambre s'entrouvrit dans un grincement.
J'étais figée d'appréhension.-H-hé? Tu dors?..
Je reconnus instantanément la voix de Phil.
- Je dormais..
grommelai-je.
Je tendis le bras pour allumer la lampe de chevet.
Je fronçai les sourcils, à moitié dérangée par la faible lumière, et à moitié horrifiée par l'état de mon ami.
Il était chancelant, emmitouflé dans sa doudoune, avait les joues baignées de larmes ou peut-être de pluie, je ne pus pas vraiment déterminer, et surtout, ses yeux étaient rouges, il avait l'air d'être... merde, il était complètement défoncé.
Je soufflai.
- Putain..
- J-je suis désolé, c'est vrai, je suis un putain d'égoïste.
Saleté de drogue, il avait pourtant promis de ne plus jamais y toucher.
Je me levai, un peu assommée.
Je l'aidai à enlever sa veste, sans un mot.
Il se laissa faire.
De toute façon, même s'il avait protesté, il était dans un état tellement minable qu'il n'aurait pas eu la force de protester.Je le guidai jusqu'à la salle de bains pour qu'il passe sa tête sous un jet d'eau glacée.
Il semblait déjà un peu moins dans les vapes.Je restai distante, il était hors de question que je le réconforte ou je ne sais quoi.
Même si le voir comme ça me brisait le cœur.
Je m'assis sur le bord de mon lit.
Il resta debout, s'agitant nerveusement.- T'avais promis..
dis-je calmement.
Il était complètement paniqué.
- Je sais, je sais... Je sais très bien. J'ai merdé putain, j'ai merdé.
Une pensée me traversa l'esprit:
Était ce de ma faute s'il en avait pris?..- Comment t'as trouvé de la drogue aussi vite?..
- Je sais plus.. Un type dans un bar pas loin..
Je pris une grande inspiration.
- Phil, pourquoi est ce que t'en as pris?
Il baissa les yeux.
- Ça n'a pas d'importance, j'ai merdé c'est tout..
J'en étais maintenant sûre, c'était bien de ma faute.
Je me sentis si mal que je ne trouvai plus rien à dire.
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Une réaction un peu trop exagérée et pleine de colère refoulée, le désir de se blesser mutuellement, une prise de substances douteuses...
Décidément c'est le fiasco entre ces deux là.
Eléa alias spaghettichelsea :)
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the London lover
RomancePour Moya, la vie ne semble plus avoir beaucoup de sens. La joie, quel sentiment lointain.. Les jours se répètent et deviennent moroses en ce début d'hiver.. Derrière cette peine constante, rajoutons aussi un drôle sentiment éprouvé pour une person...