-MOYA-
Jeudi 18h30 Londres
- C'est bien ou je ressemble à rien?
Sam venait de sortir de la cabine d'essayage, vêtue d'une robe noire à paillettes qui la saillait à merveille.
Je hochai vivement la tête.
- Celle là te va vraiment super bien.
- Je crois que c'est ma préférée. Tu penses que je devrais la prendre?
- Sans hésiter.
- Marché conclus, je prends celle là.
Elle tira le rideau et sortit de la cabine une minute plus tard, la robe à la main, la mine réjouie.
C'était mon tour.
Je posai les trois robes que j'avais choisie un peu à la hâte sur le tabouret.
La première était trop grande, la deuxième trop petite.
Quand j'essayai la troisième, je sus directement que c'était celle que j'allais choisir.
Il me fallait quand même l'avis de Sam.
Je sortis de la cabine.
- Alors?-
Elle me coupa:
- Oh mon dieu Mo, elle te va a ravir!
Je sentis mes pommettes rougirent.
- Ah bon tu trouves?..
Elle acquiesça vivement.
Vendredi 19h Londres
Je tambourinai à la porte de la salle de bains.
- PHIL SORS DE CETTE SALLE DE BAINS ON VA ÊTRE EN RETARD!
Il ouvrit enfin la porte.
Il avait plutôt fière allure.
Sa cravate était mise n'importe comment.
Eh oui, le dress code obligatoire impliquait aussi une cravate, au grand détriment des garçons.
- Je sais pas nouer une cravate moi..
dit-il en restant dans l'encadrement de la porte.
- T'es vraiment un assisté, je te rappelle que t'es censé en porter une tous les jours.
- Sauf que j'en mets jamais.
- J'avais remarqué.
Je m'approchai de lui pour lui nouer sa cravate.
Je sentis son regard sur moi pendant que je m'affairais.
- Elle est pas un peu trop moulante ta robe?
Je levai les yeux au ciel.
- Non.
- Ok ok tu fais comme tu veux..
Je lui adressai un regard meurtrier et tirai légèrement sur sa cravate pour l'attirer vers moi.
- Encore heureux, t'as rien à redire sur ça.
Il hocha la tête silencieusement.
- Non mais c'est juste que... Rien, ça te va très bien.
- Toi aussi, ton costume te va pas trop mal.
Il leva les yeux au ciel.
On était si prêts l'un de l'autre que je pouvais entendre sa respiration presque inaudible, et sentir son parfum musqué mélangé à une odeur de savon.
VOUS LISEZ
the London lover
RomansaPour Moya, la vie ne semble plus avoir beaucoup de sens. La joie, quel sentiment lointain.. Les jours se répètent et deviennent moroses en ce début d'hiver.. Derrière cette peine constante, rajoutons aussi un drôle sentiment éprouvé pour une person...
