Vendredi 23h30 Londres
-PHIL-
L'alcool, quelle merveilleuse invention.
Ma gorge me brûlait autant que ma tête tournait; beaucoup trop.
Le joint que j'étais entrain de fumer avait un bon goût de connerie.
La blonde qui dansait avec moi dont je ne connaissais même pas le nom se déhanchait n'importe comment.
Ma vision était devenue complètement floue.
Tant pis.Faire n'importe quoi, c'est ma marque de fabrique.
Mais si je foutais pas ma vie en l'air tous les jours, j'en serais pas là, à faire le con, dans un état minable, en espérant juste me faire remarquer et surtout par Moya.La musique trop forte (un vieux remix un peu techno d'un tube connu et barbant) et les lumières violettes, semblables à celles d'une boum d'un môme de quinze ans, donnaient un drôle de mélange.
Mon esprit ne tournait plus rond.
La blonde déchaînée se rapprocha de moi, comme si c'était un slow, et posa ses lèvres sur les miennes, en enroulant ses bras autour de mon cou.Je fronçai les sourcils, m'apprêtant à reculer et à déguerpir, mais je repensai à Moya: c'était peut-être une bonne façon de la rendre jalouse, même si c'était peine perdue.
Oh et puis merde.
Je posai mes mains sur les hanches de la blonde, pour pouvoir mieux lui rouler des pelles.
Je jetai un coup d'œil à ma gauche, croyant entendre quelqu'un crier mon prénom.
Je voyais tellement flou qu'il m'était impossible de savoir qui c'était.C'est alors que le visage flou se fit plus net, car il était plus près à présent.
Je me concentrai pour essayer de distinguer ses traits, ne comprenant pas pourquoi la personne s'était rapprochée.La blonde se cramponnait toujours à moi, ne prêtant pas attention à la situation.
Une main. Je voyais une main à présent.
En une fraction de seconde, je sentis le choc ferme de la paume contre ma joue.
Complètement soûl, il m'était impossible de garder l'équilibre.
Je tombai à la renverse, me retrouvant le cul parterre.
Un liquide glacé me dégoulina sur la tête.
Qui était cet enfoiré qui venait de m'agresser?
Il allait très vite regretter.
J'étais peut-être défoncé, mais ça ne m'empêchait pas de savoir utiliser mes poings.La musique ne s'était pas arrêtée, mais un petit attroupement se trouvait à présent autour de nous.
La douche froide m'avait à peu près rendu ma vision normale.Je m'essuyai le front avec ma manche, et me relevai en titubant, pour faire face à mon agresseur.
Je n'en crus pas mes yeux.
En voyant Moya, son verre vide à la main, qu'elle serrait de toutes ses forces, et son air contrarié,
je compris.J'étais confus.
Ma technique avait donc porté ses fruits.
Je ne savais pas si je devais me réjouir ou m'inquiéter.
J'essayai de lui adresser un petit sourire gentil, mais elle ne sembla pas le voir, car elle commença à m'insulter de tous les noms.- On peut savoir ce que tu fous?! Tu te volatilises toute la soirée pour aller fumer des joints et rouler des pelles à des meufs?! Ok très bien!
Elle était complètement bourrée, ça sautait aux yeux.
- Moya, calme toi! Viens t'asseoir, tu tiens à peine debout!
tentai-je de la résonner, en lui prenant le bras.
- Ta gueule!
me cracha t-elle en se débattant pour que je la lâche.
Ses yeux lançaient des éclairs.
L'alcool agissait vraiment de la pire des façons sur elle, comme elle n'était pas du tout habituée à en boire autant.
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the London lover
RomancePour Moya, la vie ne semble plus avoir beaucoup de sens. La joie, quel sentiment lointain.. Les jours se répètent et deviennent moroses en ce début d'hiver.. Derrière cette peine constante, rajoutons aussi un drôle sentiment éprouvé pour une person...