the London lover

Chapitre 22: from strangers to friends

Londres

FLASHBACK

-Moya-

Quels fichus anglais.
Je les maudits, eux et leur accent pourri.

Les deux idiots, qui venaient de me renverser leur plateau repas dessus, s'étaient mis à rire comme des truies.

Derrière eux, leur bande composée de trois autres idiots ricanèrent à leur tour.

Je voulais juste qu'on me laisse tranquille, pour mon premier jour, toute seule à ma table, avec mon assiette contenant une bouillie style pâtée pour chiens.

Deux filles de ma classe, deux pots de peinture ambulants, m'avaient avertie qu'un certain groupe de garçons avaient souvent recours au « bizutage »
des nouveaux.
J'aurais dû les écouter.

Si seulement j'avais eu un an de plus, j'aurais été actuellement au lycée avec mon frère, entrain de me faire des nouveaux amis grâce à sa capacité à socialiser facilement.

Quelle belle merde, le « collège » ici.

J'avais dû parler à trois personnes depuis ce matin.

- Mec, t'as vu la tronche qu'elle fait haha? Bien joué!

lança un des abrutis, qui me toisait de haut en bas.

Mon pull était complètement recouvert de la bouillie infâme qui nous servait de repas.
beurk.

- Qu'est ce que vous faites les gars?

demanda une voix.

Les cinq bizuteurs se retournèrent en un même mouvement.

A la vue du Brun qui s'avançait alors vers ma table, je déglutis.
Super, encore un qui va se foutre de ma gueule.

Mais, à ma plus grande surprise, il secoua la tête de gauche à droite, l'air furieux.

- Mais vous en avez pas marre de ruiner la journée des gens? Putain mais regardez vous, vous êtes pathétiques!

Les autres ne dirent rien, ils se contentèrent de lever les yeux au ciel.

- C'est bon, on fait toujours ça aux nouveaux, y'a rien de méchant..

- Dégagez.

La petite bande ne se fit pas prier et plia les voiles.
Sauf un brun aux cheveux coupés très courts et aux yeux d'un bleu étrangement pâle.
Je crois qu'il portait une petite boucle d'oreille aussi.

Il sourit.
Un sourire désolé, un peu moqueur aussi, adressé à l'autre brun.

- T'es vraiment coincé, Ben. Heureusement que t'es mon pote, sinon Jack t'aurait pas épargné.

- Et toi vraiment con, Philip. Dis à tes « potes » d'arrêter leur putain de bizutage, y'en a marre à la fin.

- Ouai ouai, c'est ça, je leur dirai.

Son ton se voulait peu enthousiaste à cette idée.

Il se tourna vers moi, constatant les dégâts de leur petite blague.

- Excuse les, ils font toujours ça, c'est pas contre toi.

dit-il avant de se détourner et de repartir vers son petit groupe.

- C'est ton premier jour ici non?

Le Brun, que je pourrais aussi appeler mon sauveur, s'assît en face de moi.

Il portait un polo Ralph Lauren et ses cheveux étaient un peu ondulés mais sagement coiffés.
Lui aussi a les yeux bleus.
Pas mal pour un anglais.

Je hochai la tête, un peu méfiante.

- Moi c'est Benjamin, enfin, Ben. Et toi?

- Moya.
lançai-je timidement.

- Ils t'ont pas ratée.
dit il en montrant mon pull d'un mouvement de tête.

Je baissai les yeux.
- Ouai...

- Quels cons... Enfin, tous sauf Philip, lui il se laisse juste pousser par l'effet de groupe, mais il est inoffensif. Les autres, j'en doute..

Je hochai encore la tête, ne sachant pas trop quoi répondre.

- Ça fait longtemps que tu es à Londres? Ne le prends pas mal mais tu n'as pas du tout l'accent d'ici.

C'est sûr que je ne faisais aucun effort pour avoir l'air d'ici, lui aurais bien fait remarquer, mais je m'abstins.

- Ça fait seulement une semaine.

- Laisse moi deviner... Française ?

J'acquiescai, me préoccupant plutôt de comment j'allais nettoyer mon pull taché.

Benjamin me raconta un peu sa vie, et je remarquai bien vite qu'il était très, très bavard.
Il finit même par m'inviter à sa soirée de samedi, qui, je cite, allait être grandiose.
Un peu prétentieux celui là.
J'avais fait sa connaissance depuis à peine dix minutes, mais je savais déjà qu'il était sociable et qu'il avait l'air bienveillant.

On se quitta à la sonnerie, lui partant de son côté, moi du mien.
Je n'eus pas eu le temps de nettoyer l'énorme tâche de purée sur mon pull, mais n'ayant aucune envie de passer pour une souillon (excusez le mot) pour mon premier jour ici, je préférai l'enlever, même s'il faisait un peu frisquet et que mon t-shirt était à peine plus épais qu'une feuille de papier.

En sortant du dernier cours de la journée, j'appelai mon frère mais tombai sur sa messagerie.
Peut-être qu'il n'était pas encore sorti?

Tant pis, je rentrerais seule.
En marchant, je jetai un coup d'œil à mes notifications.

Je fronçai les sourcils.
« Ben » et « Philip » m'avaient ajoutée sur instagram

Leurs profils confirmèrent ce que je pensais, c'était bien mon sauveur et son pote qui faisait parti du groupe de harceleurs.

J'étais un peu surprise qu'ils aient trouvé mon compte aussi vite, et surtout que Philip m'ajoute.

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