Mercredi 00h00 Londres- MOYA-
Je relevai la tête en entendant la porte du cabinet s'ouvrir.
Phil sortit de la pièce, en grimaçant à cause de ses points de suture à la lèvre.
Je savais très bien contre qui il s'était battu.
En rentrant des cours, j'avais trouvé mon portable posé sur mon lit, ouvert sur la conversation à l'origine de tout ça.Je ne lui en voulais pas, mais j'attendais des explications de sa part.
Pour l'instant je n'avais pas vraiment envie de parler à qui que ce soit, j'étais un peu troublée mais j'avais surtout eu très peur.Mon imagination m'avait même poussée jusqu'à penser un instant que Phil ne s'en sortirait pas.
Ridicule.Je n'avais qu'une envie, c'était de lui sauter dans les bras et de lui dire à quel point j'étais soulagée qu'il n'ait rien de trop grave mais en la présence de Jeff, j'avais ma fierté à garder, et j'étais bien décidée à attendre qu'on soit rentrés pour vraiment parler avec Phil.
Sans un mot, on sortit de l'hôpital, tous les trois.
Le vent glacé me giflait de toutes ses forces, et je tremblais littéralement de froid.
Le métro ne me réconforta pas;
Quel endroit horrible, surtout un mercredi soir.
Les gens sont louches, le froid s'engouffre par les portes et le bruit incessant des rails résonne plus fort que d'habitude.Arrivés à l'appartement, Jeff s'empressa d'aller s'enfermer dans sa chambre pour appeler je ne sais qui. Je le soupçonne d'avoir une copine, mais il est tellement discret sur ça qu'il m'est impossible d'en être sûre.
Phil, quand à lui, se planta devant moi, m'empêchant d'aller plus loin que le salon.
- Je peux tout t'expliquer.
grimaça t'il.
- Tu me raconteras plus tard.
le coupai je en l'enlaçant de toutes mes forces, obéissant à mes pulsions.
Il ne broncha pas et m'entoura de ses bras, silencieux.
Je relevai la tête et observai son visage.
- Ton nez te fait mal?
Il hocha doucement la tête.
-Mmh..
Prudemment, avec mon index, je caressai l'arête de son nez.
Il ferma les yeux et grimaça.
D'un mouvement maladroit, je m'éloignai de lui, stoppant tout contact.
Mon cœur battait bizarrement à présent.- Euh, je vais aller me coucher, tu m'expliqueras demain, bonne nuit.
Il fronça les sourcils, et avant qu'il puisse dire quoi que ce soit, je me réfugiai dans ma chambre.
Je venais de fuir comme une lâche.Mon oreiller était imprégné de son odeur, évidemment puisqu'il avait dormi dans mon lit toute la journée.
Super.Mon cœur battait si vite que je pris presque peur.
Je balançai mon oreiller de l'autre côté de la pièce.
Mais c'était trop tard, le doux parfum m'avait rendue encore plus tourmentée.For god sake, comme ils disent ici, que m'arrivait il?.
Je me relevai d'un bond: j'allais prendre une douche chaude pour me changer les idées.
Plus tard, alors que je tentais en vain de trouver le sommeil, je compris que c'était peine perdue et je me levai, il fallait que je parle à Jeff, j'avais l'impression de lui cacher des choses.
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the London lover
Storie d'amorePour Moya, la vie ne semble plus avoir beaucoup de sens. La joie, quel sentiment lointain.. Les jours se répètent et deviennent moroses en ce début d'hiver.. Derrière cette peine constante, rajoutons aussi un drôle sentiment éprouvé pour une person...