𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐌𝐞 𝐀𝐠𝐚𝐢𝐧

28. Whisper of Rain

— Il faut que tu partes d'ici, Sakura.

Le temps semblait se figer.

Je ne bouge plus, incapable de faire un geste.

J'écarte lentement les lèvres dans le but de lui répondre, mais rien n'en ressortait.

Qu'est-ce qu'il lui arrive..tout d'un coup ?

Son expression sur son visage me fait frissonner, il n'a pas l'air de plaisanter. Et pourtant, j'aurai voulu qu'il me rassure en me disant qu'il voulait juste m'effrayer.

Il ne peux pas me dire ça, je ne peux pas m'éloigner de lui comme autrefois. Je me sens bien, là, tout proche de lui. Et je doute que ça soit l'inverse pour lui.

Alors pourquoi ? Pourquoi il a cette envie soudaine de m'éloigner de lui à nouveau ?

— Qu'est-ce..je n'ai pas..

— Je suis désolé, Sakura, il détourne le regard, ses lèvres s'écartent l'une de l'autre, mais pas un mot n'en sortait.

— Qu'est-ce qu'il se passe, qu'est-ce que tu me caches encore Sasuke ? J'ai fais..quelque chose de mal ?

— Non, ce n'est pas ça, tu..enfin je..il pousse subitement un long soupir en posant une main sur sa nuque. Je veux pas que tu restes dans un endroit pareil, c'est dangereux.

— Dangereux ? Je comprend pas..

— Je ne suis plus à l'aise à l'idée de ne pas t'avoir à l'œil ici. T'as failli y passer Sakura, et j'aurai du mal à te laisser faire ta vie à Boston comme si tu y vivais depuis des années. Le patron, les hommes dehors qui te regardent comme si tu étais leur prochaine proie, Enaya..

Sa mâchoire se serre, et je détourne les yeux, cherchant un point d'évasion imaginaire.

Puis, ses mains légèrement tremblantes saisissent les miennes. Quand je plonge mon regard dans le sien, ses yeux ont changé complètement. Ils reflètent désormais une fusion de frustration et de regret.

— ..s'il te plaît, Sakura. Je reviendrai, laisse-moi juste le temps de m'occuper de ma mère.

Oui, il devait rester auprès de sa mère et la soutenir. Pourtant, le sentiment de son absence me pesait comme une oppression, et je me trouvais moins à l'aise, comme si sa présence était une fascination dont je ne parvenais pas à me détacher.

Il continuait à scruter mes mains, attendant visiblement une réponse, tandis que mes lèvres restaient paralysées.

Le vent, d'abord frais, semblait peu à peu se réchauffer, me faisant étouffer sous ma veste."

— Laisse-moi deux mois, et je reviendrai. Je rattraperai chaque minute qu'on aura perdu lorsque je rentrerai à Tokyo.

Ma poitrine oppressée commence peu à peu à se relâcher. L'air semble circuler plus librement dans mes narines, et mes muscles tendus se détendent.

Je sais qu'il tiendra sa promesse... J'en suis convaincue, car je lui fais confiance.

Je remplace les mots par une étreinte. Nos bras s'entrelacent, et rien d'autre ne semble aussi réconfortant. Je voudrais que ce moment dure éternellement, mais bientôt, nous serons de nouveau séparés, comme par le passé.