Cinq Décembre

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Louis, Présent

Ce matin mon réveil fut des plus agité, en effet les plus jeunes de ma fratrie, Ernest et Doris sont venus me réveiller avec fracas et cris. Hurlant que nous devions faire des biscuits de Noël pour leurs ventres affamés. Evidement je n'ai pas pu leur en vouloir bien longtemps et nous avons commencé la matinée par une bataille d'oreillers dans mon lit bien trop grand pour moi tout seul.

Puis alors que nos cris ont réveillé le reste de la maison, nous sommes descendus dans la cuisine, où ma mère, qui devait être levée en même temps que les jumeaux, avait déjà sortie la plupart des ingrédients. Ernest monte sur un tabouret de l'ilot central en tapant des mains avec enthousiasme alors que je pose Doris à ses côtés qui le regarde en souriant. Le reste de mes sœurs descendent et elles viennent chacune embrasser mes joues, de leurs cheveux éparpillés et leurs traits enfantin encore marqués de sommeil. Je ne peux m'empêcher de les taquiner toutes à ce sujet et elles ont toutes la même réaction, elles me montrent en harmonie leur majeur et j'éclate de rire alors que notre mère nous engueule tous.

- Rangez-moi vos doigts les filles où ils passeront sous mes couteaux par inadvertance, je ne veux pas de ça devant votre frère et votre sœur.

Les mots sortent à peine de sa bouche que les jumeaux montrent à leur tour leur majeur, nous faisant tous éclater de rire, même ma mère qui tente de garder contenance face à ses sept enfants intenables, tous sans exception, de cinq à vingt-quatre ans. Nous finissons par nous calmer et allons tous nous laver les mains un par un.

- Louis, je pense que nous allons manquer d'œuf, tu veux bien aller en chercher s'il te plait?
- Sérieusement maman, je suis en pyjama !
- Louis Tomlinson, tu n'as plus quinze ans !
- Très bien, très bien, j'y vais tirant Tomlinson.

Ma mère me jette un chiffon que j'évite de justesse en sortant de la cuisine pour monter m'habiller rapidement. Des pas légers attirent cependant mon attention quand je gravis les premières marches de l'escaliers et je me tourne vers la porte de la cuisine où en sort Félicité.

- Louis, je peux t'accompagner ? dit-elle de sa voix timide.
- Oui bien sûr, habille-toi vite.

Nous montons chacun dans nos chambres, je passe juste un gros pull, restant en jogging et enfile un bonnet et récupère ma grosse doudoune. Je mets des vieilles chaussettes de sport qui trainent dans mon placard et je rejoins ma sœur à la porte d'entrée qui a la même dégaine que moi, on se moque mutuellement l'un de l'autre alors que je prends les clés de la voiture familiale. Le froid de décembre vient frapper nos joues violement quand nous sortons et nous montons très vite dans la voiture. Je conduis prudemment dans les rues et me gare sur le parking d'une petite superette ouverte le dimanche matin. On sort de la voiture aussi vite que nous en sommes rentrés pour se ruer rapidement à l'intérieur. Nous n'avons besoin que d'œufs mais nous flânons quelques minutes dans les rayons de bonbons et biscuits une fois que nous avons pris deux boites d'une douzaine d'œufs.

Alors que nous débattons sur ce qui est meilleur entre les bonbons qui piquent et ceux qui ne piquent pas, Félicité me pose une question dont je ne m'attendais vraiment pas.

- Lou, qu'est-ce que ça fait d'être amoureux ?
Je tourne ma tête vers ma petite sœur qui fixe le paquet de bonbons qu'elle tient dans les mains, je me racle la gorge pris de cours par cette question.

- Je ne sais pas trop, plein de choses et rien à la fois, je présume.

Je sens son regard se poser sur moi et c'est à moi d'éviter le sien. On n'a jamais abordé le sujet de l'amour avec mes sœurs, peut-être un peu avec Charlotte quand elle a eu son premier copain mais rien de bien sérieux, pas comme aujourd'hui. Je la contourne et me dirige vers la caisse, sachant que Fizzie me suit. Je pose nos articles sur le tapis roulant attendant notre tour et je sens toujours le regard de ma petite sœur sur moi.

Sous Le SapinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant