Sept Décembre

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Louis, Présent

Je tourne en rond depuis ce matin, la maison est vide car tout le monde travaille et est à l'école, alors je me retrouve seul avec mes pensées et mes angoisses mais je refuse de me morfondre, en tout cas pas ici. Alors j'ai lavé toute la maison de fond en comble pour alléger la charge de travail à ma mère et puis pour m'occuper.

Mais il est maintenant seize heures et que la maison brille, je n'ai donc plus rien à faire. Je décide donc de me préparer un thé et de sortir ce qu'il faut pour le goûter des jumeaux qui ne devraient plus tarder à rentrer avec ma mère. Et bien rapidement, j'entends la voiture de ma mère rentrer dans l'allée, les petits pas des jumeaux dehors et leurs cris enthousiastes sûrement suite à une bonne nouvelle de ma mère, la porte s'ouvre et les rires envahissent mon silence brisant ma solitude d'un revers de main pour remplir mon cœur de chaleur et d'amour.

- Lou ! Lou ! Lou !
- Je suis dans la cuisine.

J'entends mon frère et ma sœur venir en courant dans ma direction et dès qu'ils me voient ils me sautent dans les bras, je m'abaisse à leur hauteur et les réceptionne tous les deux dans mes bras, les soulevant en riant, heureux de les retrouver. J'embrasse chacune de leur joue puis je demande comment s'est passé leur journée tout en les installant à table pour leur goûter. Ils entament chacun leurs dires avec un récit tiré des plus grands livres fantastiques pour me raconter leur journée, je les écoute attentivement.

Ma mère rentre dans la cuisine à son tour et pose les affaires des jumeaux sur la table, puis elle part dans le salon où elle récupère un tas de feuille et des stylos puis viens s'assoir à nos côtés où repose une tasse de thé que je lui avais préparée.

- Merci pour le ménage mon chéri, dit-elle en embrassant ma joue et en passant sa main dans mes cheveux.

Je fonds à son contact car cela fait bien longtemps que je n'ai pas eu cette marque d'affection, depuis lui, je ne laisse plus personne s'approcher de moi. Mais la période, l'ambiance et d'être entouré de ceux que j'aime me rappelle que je ne peux pas indéfiniment rester loin des autres. J'embrasse ma mère à mon tour et jette un regard au tas de feuille posé sur la table.

- Qu'est-ce que tu veux faire avec ça ?

Les jumeaux lâchent des exclamations que je ne comprends pas tellement ils parlent vite, je lance un regard vers ma mère pour lui demander une explication.

- Ernest et Doris, m'ont rappelé que nous n'avions pas écrit nos lettres pour le Père Noël cette année et comme la date n'est pas encore dépassée je pense que l'on peut faire ça le reste de l'après-midi.
- En effet c'est une bonne idée, faisons ça !

Les jumeaux sautent de leurs chaises en criant tellement ils sont heureux et avec ma mère nous débarrassons la table du goûter. Je raconte ma journée et elle aussi, on échange quelques banalités avant de nous installer dans le salon avec les feuilles et les feutres, s'asseyant sur des coussins à même le sol pour être à hauteur de la table basse.

Chacun se retrouve devant sa feuille avec un ou plusieurs feutres en face de lui, directement les jumeaux se mettent à écrire avec attention pour s'appliquer sur leurs mots, demandant parfois à ma mère ou moi comment s'écrit tel ou tel mot et je ris en voyant la liste s'allonger de plus en plus.

Les filles rentrent plus tard mais nous rejoignant tout de même autour de la table. Phoebe et Daisy s'installent chacune à côté d'un jumeau, Lottie et Fizzie chacune de mon côté puis plus tard vers le début de soirée quand ma mère nous quitte pour préparer le repas je me rends compte que tout le monde a déjà bien avancé dans leur écriture, alors que moi, ma feuille est restée tristement blanche.
Je me mets à la fixer tristement et en étant envahie de cette nostalgie qui m'a suivi toute la journée.

Sous Le SapinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant