Treize Décembre

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Louis, Présent

Quand je me lève ce matin, la maison est calme. Je passe d'abord à la salle de bain pour me laver et faire partir toute cette tristesse de ces derniers jours même si mon cœur reste contrarié d'autant plus que la date fatidique approche. J'enfile un gros pull, trop grand pour moi, un bas de jogging et des grosses chaussettes, un parfait ensemble pour trainer à la maison en période de neige.

Je descends les escaliers et le bruit de la télévision me fait comprendre que ma mère est là. Je passe l'embrasure de la porte du salon et de la pièce à vivre, ma mère est enroulée dans un gros plaid devant la télévision et une tasse fumante dans ses mains. Elle me voit et me lance un petit sourire que je lui rends avec encore un peu de fatigue. Je pars dans la cuisine pour me préparer un thé et sortir des brioches pour déjeuner. Une fois que tout est prêt je rejoins ma mère dans le salon et elle lève le plaid pour me faire une petite place à ses côtés.

- Bien dormi chéri ?
- Un peu mieux, dis-je en prenant une gorgée de mon thé tout en regardant le film de Noël qui défile sur l'écran de télévision.
- Tant mieux.

Je déjeune tranquillement en regardant ce film complétement niais mais que ma mère adore regarder pendant ses jours de repos. Je fixe les images avec nonchalance et mépris alors qu'à côté de moi, ma mère lâche de temps à autres des bruits bizarres pour qualifier un moment mignon ou un moment contrariant. Je finis par me moquer d'elle, l'empêchant de regarder son film calmement et nous finissons par nous chamailler comme des enfants. Moi du haut de mes presque vingt-cinq ans et ma mère de ses quarante-cinq ans.

De l'extérieur, on pourrait nous prendre pour des fous à se jeter des coussins et riant comme des baleines mais pour nous ce sont nos meilleurs moments, en famille mais surtout en tant que mère et fils. Je suis très proche d'elle et toute cette année je me suis éloigné de tout le monde mais il est temps que je revienne et que j'accepte la situation, le fait qu'il ne reviendra sûrement jamais vers moi. C'est pourquoi je dois me concentrer sur ceux qui sont encore là pour moi.

Des couinements venant de l'extérieur nous font arrêter nos chamailleries pour venir coller nos visages à la fenêtre donnant sur la rue pour voir ce qu'il se passe. Et ce que nous y voyons me fend le cœur, un chiot est attaché à un poteau, entouré maintenant d'une petite montagne de neige, signifiant qu'il est là depuis un certain temps.

- Le pauvre ! s'écrit ma mère, il doit être frigorifié !
Je me lève du canapé et enfile mes chaussons.

- Je vais le chercher !

Ma mère se lève à son tour pour partir dans la cuisine certainement pour sortir à manger à ce petit chien. Je sors à l'extérieur frissonnant quand le froid rentre en contact avec mon visage, je traverse la route rapidement mais essayant de ne pas glisser. Arrivé sur le trottoir d'en face, je m'approche plus prudemment du petit animal qui me regarde de ses yeux très bleus, il tremble de tout son être malgré son pelage velu de chiot. Plus je m'approche et plus je distingue la race, c'est un Husky. Je finis par m'accroupir face à lui et tends doucement ma main vers lui.

- Salut toi, viens par là.

Le chiot couine en me regardant mais s'approche de moi et vient renifler mes doigts puis il les lèche légèrement et je prends ça comme une invitation. Je me lève alors pour détacher la laisse du poteau puis prends l'animal dans mes bras qui tremble comme jamais et vient me lécher le visage, me faisant rire. Je retraverse rapidement et rentre vite dans la maison pour le mettre au chaud. Ma mère nous attendait avec une serviette et elle l'enroule dedans délicatement et le frictionnant comme un bébé pour faire monter la température.

Sous Le SapinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant