Seize Décembre

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Harry, Passé

Les chutes de neiges n'ont pas cessé depuis plusieurs jours, arrêtant la vie à l'extérieur, seuls les plus courageux bravent ces chutes de neige et les routes enneigées malgré le passage incessant des déneigeuses. Bien que j'habite juste en face de chez Louis, je n'ai pas osé mettre le bout de mon nez à l'extérieur, refusant de braver le froid glacial uniquement pour quelques vêtements que je peux trouver chez Louis.

Cependant, le temps se fait long et on commence un peu tous à tourner en rond, se marchant dessus et se disputant pour des choses futiles comme une taches de chocolat chaud sur un t-shirt ou la trace de dentifrice sur le lavabo. L'ambiance à la maison devient un peu plus tendue chaque jour qui passe, coincés sous cette quantité de neige.

Louis boude loin de moi dans le canapé, tout ça parce que je lui ai piqué un pull et que je n'ai pas fait exprès de renverser du jus d'orange dessus. Sa réaction est disproportionnée d'autant plus qu'il ne porte pas le pull mais Louis est une personne qui a besoin de sortir tout le temps et rester enfermé lui pèse considérablement sur le moral, le rendant parfois exécrable, mais actuellement on dirait plutôt un enfant à qui on a refusé un gâteau faire un caprice.

Depuis plusieurs minutes déjà, je mime de l'ignorer alors que je le spam en lui envoyant des tonnes de tik tok sans queue ni tête et que son téléphone ne cesse de vibrer sur le canapé, augmentant mon sourire à chaque nouvelle vibration et chaque nouveau soupir qu'il souffle alors que je sens son regard me foudroyer.

Du coin de l'œil, je le vois céder et prendre son téléphone. Et je cache mon sourire triomphant derrière mon téléphone faisant semblant d'être très concentré sur celui-ci. Mais bien vite, des gloussements venant de Louis me parviennent et j'ai du mal à ne pas lever les yeux vers lui juste pour voir son si beau sourire, celui qui illumine son visage et celui qui m'est réservé.

Je reviens à moi quand je reçois un coussin en pleine figure me faisant lâcher mon téléphone alors que Louis s'écroule de rire dans le canapé, j'accompagne son rire en lui rendant le coussin qu'il m'avait lancé, puis pendant quelques minutes on se bats comme ça, se lançant des coussins. Après quelques minutes de plus on tombe lourdement du canapé s'écroulant au sol toujours en fou rire.
Les sœurs de Louis qui jouaient aux cartes râlent pour la forme mais elles ont toutes un sourire radieux sur le visage.

- Au lieu de faire les idiots, venez jouer avec nous.

Louis et moi on se redresse, jetant un regard sur les cartes posées sur la table mais Louis se rallonge par terre en gémissant dramatiquement.

- Je n'aime pas les jeux de cartes, dit-il en chouinant.

Je roule des yeux et lui tape la cuisse, lui faisant le regard sur moi.

- Tu es chiant quand tu ne sors pas, dis-je à Louis puis me tourne vers les filles, et si on faisait un Monopoly ?

Tout le monde s'exclame joyeusement et Lottie se lève pour aller le chercher, Louis a fini par se redresser, posant sa tête sur mon épaule et caressant mon genou.

- On peut faire équipe ensemble ?

Je baisse le regard vers lui et embrasse le haut de son crâne.

- Evidemment.

Très légèrement je sens ses lèvres embrasser mon cou avec une légèreté infinie que j'ai presque l'impression d'avoir imaginé ce contact. Quand Lottie revient, elle pose le jeu au milieu de la table, puis au grand bonheur de Louis et moi, nous sommes obligés de faire des équipes car nous n'avons pas assez de pions pour jouer. On choisit donc nos pions, puis on distribue l'argent et enfin on lance la partie.

Et alors qu'il y a quelques minutes la maison était dans un silence un peu plus tendu, c'est maintenant très animé avec nos cris d'injustice, nos rires de malices et nos stratégies complice. Je passe le reste de la journée collé à Louis, savourant sa chaleur contre la mienne, appréciant ses touchers timides et délicats faisant faire des embarder à mon cœur.
Cependant deux sentiments se battent à l'intérieur de moi, cette peur de lui annoncer cette nouvelle qui changera notre relation comme elle est aujourd'hui et ce sentiment très fort que je développe qui me ferait tout abandonner pour lui. Mon cœur est partagé mais mon esprit ne pense qu'à une seule chose actuellement : Louis.

Présent

Je finis de remplir le carton de mes affaires de bureau, ignorant les regards un peu tristes de mes collègues de sections. Parce qu'eux sont tristes de me voir partir, je suis triste de partir aussi, de quitter cette vie pour laquelle j'ai tout quitté mais je me suis rendu compte que je me suis trompé de chemin et que ma vie n'est pas ici mais là où il se trouve. De l'autre côté du globe.

Alors que je glisse un cadre avec une photo de nous deux, que je regarde avec nostalgie et hâte à la fois, je sens une présence à mes côtés et je me tourne vers mes collègues qui m'attendent en ligne tenant un gros paquet dans leur main.

Ma collègue, Julie, avec qui je m'entends le mieux s'approche de moi les yeux brillants :

- Je pense qu'on peut tous te dire que tu vas beaucoup nous manquer car depuis que tu es arrivé ici, les choses sont devenus tellement plus faciles et tellement plus agréables. Tu es une personne solaire Harry et tu mérites de retrouver ta lumière.

Je souris, touché et l'amène dans une étreinte douce et forte à la fois. Elle me murmure des mots doux d'encouragement et je lui promets de lui donner des nouvelles dès mon retour en France et qu'on organisera une rencontre là-bas. Je sors de ses bras pour saluer mes autres collègues.

On s'échange des banalités, des encouragements pour la suite, des anecdotes de cette année autour d'un verre de jus de fruit car nous avions que ça mais je profite un dernier instant de cette équipe qui est devenue ma famille, et heureusement que je les avais car sinon j'aurais complétement viré et je me serais perdu encore plus.

- Alors tu pars retrouver ta princesse ?

Je rougis furieusement mais pose mon regard sur Lucas, mon collègue avec qui je m'entends très bien, en fronçant légèrement les sourcils un sourire moqueur sur les lèvres car je pensais qu'il avait compris.

- Un prince plutôt.

Lucas écarquille les yeux comme si c'était la nouvelle de l'année et tout le monde rigole autour de lui. On se moque gentiment de lui, disant que c'était évident que j'étais plus garçon et je me retiens de leur dire que je suis surtout plus Louis. On finit la fin de journée de travail dans la bonne humeur et je repars du bureau avec un petit pincement au cœur en sachant que demain sera mon dernier jour, mais plus ravivé que jamais car je ne suis plus qu'à quelques jours de mon départ, plus qu'à quelques jours de le retrouver lui, Mon prince.

Sur le chemin de mon appartement, je promets par message à Julie et Lucas de leur donner des nouvelles régulièrement sur mon voyage et mon retour en France. Lucas est australien et il rentre régulièrement chez lui, faisant de nombreux jaloux dans la section. Arrivant à mon appartement, je continue de ranger et faire mes cartons, vivant plus rustiquement avec uniquement ce dont j'ai besoin.

Et ce soir-là quand je me couche, les étoiles brillent tellement fort que j'ai l'impression qu'elles m'appellent, qu'elles ont aussi envie que moi de vivre ce voyage de retour et mon cœur bat davantage quand je comprends enfin que ce retour sera définitif, alors dans un dernier espoir même si je sais que je n'aurais sûrement aucune réponse, je tape un ultime message à Louis, avant de poser mon téléphone, de le couper pour la nuit et de m'endormir le cœur battant d'enthousiasme, le ventre se tordant un peu d'angoisses et la tête pleine d'une seule et même personne.

« Si je suis l'étoile du berger, tu crois qu'elle me ramènera là où est ma place ? »

*
Bonjour ! Voici la seizième case de cette histoire ! Harry prépare son départ... J'espère que ce chapitre vous aura plu !

Qu'en avez-vous penser ? De Harry ? De ce souvenir ?

Merci de lire cette histoire

Merci à ma correctrice stylinhale

Mathilde

Sous Le SapinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant