Dix-Huit Décembre

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Harry, Passé

Depuis ce matin, une ambiance étrange flotte entre Louis et moi. Son regard que je croise plus souvent est plus intense, faisant danser une lueur dans ses iris que je n'arrive toujours pas à identifier. Ses joues rougissent quand je le surprends à me regarder, lui souriant alors qu'il détourne le regard, tortillant ses doigts entre eux.

Cela n'a rien enlevé pour autant à notre proximité, nous sommes proches comme d'habitude, étant collés dans le lit, dans le canapé ou simplement même en étant assis à table mais je le trouve plus tactile, laissant trainer ses mains davantage dans mes boucles, le long de mes bras ou encore dans ma nuque. Envoyant des frissons dans tout mon corps et faisant battre mon cœur à une vitesse folle comme étant bourré d'adrénaline.

On est tous dans le canapé, Moi et Louis, ma sœur et sa fratrie quand nos mères rentrent des magasins, riant en traversant le hall d'entrée, chargées de sac et vêtues de leur plus gros manteau d'hiver. On se lève tous d'un même mouvement pour aller les aider et quand je prends un sac des mains de ma mère le poids m'étonne et je fais presque tomber le sac sur le sol.

- Qu'est-ce qu'il y a là-dedans pour que ça soit si lourd ?
- Pose-le sur la table à manger et tu verras.

Je porte le sac dans un grognement jusqu'à la table et le pose délicatement quand je perçois un tintement de verre. J'ouvre le sac par curiosité et fronce les sourcils en voyant plusieurs tasses blanches. Je relève la tête vers ma mère qui pose un autre sac à mes côtés d'où elle en sort des palettes de petits tubes de peintures.

- Cet après-midi personne devant la télévision, c'est atelier peinture, s'écrit Johanna.

Tout le monde s'exclame dans la maison, faisant lever les plus petits du canapé pour venir prendre place sur des chaises autour de la table, Louis s'approche pour fouiller dans les sacs un sourire resplendissant sur les lèvres et les yeux pétillants. Je souris en le voyant comme cela et il lève les yeux vers moi en sentant mon regard sur lui, il me sourit plus franchement venant vers moi et passant un bras autour de ma taille.

- Faisons voir notre créativité aux yeux de tous.

Je me tourne vers lui, haussant les sourcils et souriant en coin ?

- Quelle créativité ? Tu ne sais même pas raconter une histoire!

Une tape sur la tête et nous repartons à nous battre gentiment mais nous sommes bien vite arrêtés qui comme de parfaites maitresse d'école nous font nous assoir à l'opposé l'un de l'autre nous obligeant à simplement nous défier du regard.

On attend tous patiemment que nos mères sortent toutes les tasses du sac en nous expliquant quelques consignes, Louis et moi nous les écoutons que d'une oreille se lançant des regards de défi pour savoir qui fera la plus belle tasse et qui finira avant l'autre.
J'attrape la tasse que fait glisser ma mère vers moi et directement je prends un pinceau et quelques couleurs avec une palette. J'étale d'abord la peinture dans ma palette et je regarde la surface blanche de la tasse en cherchant quoi dessiner. Je relève le regard vers Louis, qui est déjà bien concentré sur son dessin, fronçant les sourcils pour être totalement focalisé.

Son visage angélique est tiré par la concentration, pinçant ses lèvres et faisant parfois sortir sa langue. Une de ses mains tient la tasse en tremblant légèrement et l'autre s'affaire déjà à dessiner quelque chose que je ne vois pas. Son regard se relève vers moi et il me sourit tendrement, toute lueur de défi disparue dans son regard et laissant place à quelque chose de plus profond.

Sous Le SapinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant