3. Mission impossible

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Un cauchemar.

Ma vie devenait un cauchemar, à quel moment tout ça a pu partir en vrille ? Non ça je le savais déjà en réalité.

Devant moi se trouvait les corps sans vie de mes parents, ici, allongés dans l'entrée baignant dans leur propre sang.

Je m'étais levée en sursaut dû aux coups de feu, j'avais couru comme jamais jusqu'à l'entrée de la maison dévalant les escaliers en trombe, puis je voyais leurs deux corps à terre.

Cela faisait maintenant cinq minutes que j'étais stoïque face à eux, ne sachant pas quoi faire, je ne pouvais plus rien faire pour eux et ça je l'avais bien compris, ils étaient déjà bien morts. Mes yeux restaient grand ouverts par l'effroi, j'étais choquée de la scène qui s'offrait à moi.

Timidement une larme s'écoulait le long de ma joue, ma tête avait fait le vide de ce qu'il se passait autour. Mon corps ne répondait plus, mon cerveau restait dans le déni, pensant qu'ils n'étaient peut-être pas morts et que ce n'était qu'un simple cauchemar.

Mais non.

Les coups de feu auparavant étaient bien réels et ça j'en étais certaine. J'étais sortie de mon état que je ne saurais qualifier par le tireur en face de moi qui lui aussi restait statique, choqué de la scène.

Il était jeune, d'environ 20 ans, il ne portait même pas de cagoule, je le regardais d'un air neutre même si mentalement j'étais anéantie et silencieusement j'imprimais son visage dans ma tête, au cas où.

Il était lui aussi sorti de sa rêverie par un de ses acolytes, son complice qui lui non plus n'avait rien pour se cacher le visage.

Comme des débutants.

J'avais la haine contre eux à l'intérieur de moi, je leur en voulais comme jamais je n'en avais voulu à quelqu'un. S'ils me tuaient maintenant, je les hanterais et Conjuring ne serait plus un film.

- Tu fous quoi merde ramène toi ! Lui criait son complice.

L'autre garçon levait lentement les yeux vers son complice et reportait son regard sur les corps de mes parents.

On entendait au loin les sirènes de la police, police que j'avais appelée dès mon réveil en sursaut au cas où il y aurait un problème, des coups de feu c'était pas anodin.

Ma vue s'embuait, je commençais à trembler, j'étais sous le choc, mes mains tremblaient d'elles-mêmes, je ne contrôlais plus rien.

Je restais debout seulement grâce à l'adrénaline, et j'aimais ça.

- Mec elle nous a vu c'est trop tard on est foutu, lui informait le tireur en me lançant un regard furtif, en me désignant avec son flingue et en passant sa main derrière sa nuque.

Quant à moi je n'écoutais que partiellement leur conversation en redirigeant mon regard vers mes parents. Je crois qu'au fond j'étais tétanisée par cette scène, je n'arrivais pas à assimiler ce qu'il venait de se passer.

J'avais une profonde envie de vomir, je retenais mes nausées tant bien que mal mais la vérité était que je n'arrivais pas à défaire mon regard des corps ensanglantés, j'étais choquée et incapable de vraiment réagir. Je ne devais pourtant pas pleurer. Pas devant eux.

Je me forçais à garder mon sang froid et à rester de marbre. Ils ne devaient pas me voir faible.

J'essuyais d'un revers de main la larme qui s'était échappée et me reprenais, je devais prendre sur moi. J'avais été élevé comme ça de toute façon, si mes parents me voyaient ils me diraient sûrement que je suis ridicule actuellement.

La serveuse [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant