La serveuse [Tome 1]

32. Vente aux enchères

(Bon appétit ;))

Nous étions tous les cinq en voiture, Ary et Dylan étaient à l'avant pour parler stratégie alors que Tom, Taylor et moi étions à l'arrière avec Tom entre nous deux. Nous chantions tous les trois I hate myself for loving you de Joan Jett & the Blackhearts.

Il avait été décidé que j'accompagne le groupe pour une vente aux enchères avec d'autres réseaux, comme selon Ary j'allais faire un peu parti du réseau grâce à la soirée des jeunes recrues bien que ce soit pour de faux, il fallait que je fasse tout pour montrer que j'étais avec eux.

Moi je pensais plutôt que Ary, en tant que bon jaloux possessif, voulait que je montre que j'étais avec eux pour qu'aucun type ne m'approche.

Il était 21 heures 40 et la soirée commençait à 22 heures, la vente aux enchères aurait lieu une heure après.

Est-ce que j'appréhendais cette soirée ? Oui.

J'avais comme une peur immense dans le ventre, une boule de stress et d'angoisse si intense que je pensais que j'allais exploser. J'avais fait plusieurs cauchemars la nuit dernière et je n'avais pratiquement pas dormi tellement mon taux de stress était élevé.

Bien qu'Ary ait forcé pour que je dorme avec lui ou que je prenne des somnifères, à ce moment-là, je voulais juste être seule et affronter mes peurs et mes angoisses seule.

Et puis, il n'allait pas être là indéfiniment.

J'avais rangé la robe rouge dans un tiroir et j'avais opté pour une robe longue lilas échancrée des deux côtés avec des détails argentés, j'allais devoir prendre sur moi mais d'un autre côté je savais que je ne risquais rien et que tout le monde était là.

Tu ne risques rien.

Dylan, Tom et Taylor sont là.

Ary est là.

Tu ne risques absolument rien.

J'avais beau me répéter ça depuis le début de la soirée, ça ne rentrait pas ma tête, mon cerveau bloquait toute pensée positive et préparait le pire à venir. Tout était flou, incertain, dangereux.

J'essayais de faire comme si je n'avais pas peur, comme si je n'angoissais pas. Mais même la meilleure des menteuses pouvait parfois se trahir.

Plus les minutes passaient et plus nous nous rapprochions de l'endroit, du lieu de la soirée, des mafieux.

La tête contre la fenêtre, je regardais la route en me murmurant intérieurement que tout allait bien se passer, qu'il ne pouvait rien m'arriver.

L'heure fatidique avançait à grand pas et Ary arrêta subitement la voiture, je relevais la tête, nous étions arrivés. Dylan, Tom et Taylor étaient déjà sortis de la voiture alors que j'avais à peine défait ma ceinture.

Je me détachais alors que Ary, toujours assis côté conducteur, m'interpella en me regardant dans le rétroviseur.

- Je te promets que le premier qui te touche ou s'approche à moins de deux mètres de toi, je le tue.

- Rectification : je me promets que le premier qui me touche ou s'approche à moins de deux mètres de moi, je le tue, le reprenais-je en sortant de la voiture.

Je ne voulais pas dépendre de lui et je ne voulais pas tout baser sur lui, je voulais garder le peu d'indépendance qu'il me restait. Il était temps que je me reprenne en main et que je m'affirme dans ce monde de fou furieux.