La serveuse [Tome 1]

15. Nuit étoilée

Il était trop proche, beaucoup trop proche mais étrangement ça ne me dérangeait pas plus que ça, son souffle m'apaisait en quelque sorte.

J'étais toujours face à l'îlot central, le sadique était collé derrière moi, sa tête penchée vers mon oreille, son souffle s'abattant sur mon cou.

- Tu te souviens que tu dois faire quelque chose pour moi ? Me demanda-t-il dans un souffle.

J'acquiesçais faiblement ne pouvant pas répondre, d'un côté j'étais tétanisée mais de l'autre j'étais comme apaisée.

J'étais un peu dans une sorte d'état second, mon corps était incapable de bouger, mon cerveau était là mais j'étais quand même dans l'incapacité de parler.

Je sentais son torse dans mon dos, je sentais ses abdos se contracter, la chaleur qui en émanait. Toute cette chaleur qu'il dégageait et qui brûlait la peau.

- Bien, l'heure est bientôt venue de passer à l'action.

Il restait contre moi pendant que j'essayais d'assimiler ce qu'il venait de me dire. Je devais faire quelque chose pour lui, j'allais devoir partir en mission suicide.

Il lâchait un faible rire, je sentais son souffle, son odeur de nicotine et de gel douche.

Il est bien trop proche.

- Tu l'as gardé ? Me demanda-t-il dans un rire en désignant son sweat que je portais toujours.

- Hum... Je vais l'enlever.

- Tututut, pas encore.

Il se colla encore plus contre moi, je commençais à avoir chaud, trop chaud.

Son souffle était devenu bouillant.

Ses mains étaient posées sur l'îlot central et m'entouraient. Je sentais son bassin contre le haut de mes fesses, il était vraiment trop proche de moi.

- Tu peux reculer... S'il te plaît ?

Je n'étais pas encore tout à fait à l'aise avec la proximité, surtout avec un homme qui soit disant passant est un sadique voulant potentiellement ma mort.

Il lâchait un faible rire encore une fois, un rire de sadique.

Il ramena sa main droite pour replacer une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille, avant de ramener sa main contre le bord de l'îlot central.

- Tu n'es pas à l'aise avec le fait qu'un homme soit si proche de toi ?

J'acquiesçais à contre cœur et il commença à se reculer un peu mais pas totalement, il s'approcha encore une fois de mon oreille.

- Je te pensais un peu plus forte que ça, on dirait que j'ai un peu trop surestimé la suicidaire que tu es.

J'étais tétanisée, choquée de ce qu'il venait de me dire.

Après ça il recula définitivement et partit prendre sa pile de dossier pour la remonter, il partait en direction de sa chambre avant de s'enfermer dedans.

Je lâchais un soupir de soulagement et passa ma main dans les cheveux, c'était étrange.

J'éternuais encore une fois et décidais finalement d'aller dans mon lit, j'avais beaucoup trop froid, et j'étais bien malade.

Je montais les escaliers et partais rapidement jusqu'à ma chambre, je refermais la porte derrière moi et partis m'écrouler contre mon lit.

Ma chambre n'avait pas bougé d'un pouce, il y avait toujours les somnifères, le mot du sadique et le verre d'eau vide.