26. Soirée bandante

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Point du vue Judith

San Francisco, 20 heures 34.

Nous étions rentrés depuis deux jours de Los Angeles, en revenant je m'étais écroulée dans mon lit et j'avais dormi pendant des heures tellement j'avais mal partout et que j'étais courbaturée.

J'étais en train de me préparer et de me maquiller légèrement car ce soir nous allions en boîte de nuit après des lustres sans y avoir été, j'avais hâte de boire des shots de vodka et de revoir Liam. Je devais avouer que depuis le temps il m'avait manqué, c'était la seule personne de ma vie d'avant qu'il me restait.

Ary se préparait dans sa chambre, les autres allaient nous rejoindre directement là-bas. Plus les jours passaient et plus je m'habituais à ce monde, je m'intégrais de plus en plus dans le groupe et j'avais de moins en moins peur qu'un homme s'approche de moi ou ne me frôle.

J'avais arrêté de me sentir sale et de prendre deux ou trois douches par jour, tout simplement parce que ce n'était pas à moi de me sentir comme ça, mais à eux, aux hommes qui veulent me toucher ou m'agresser sexuellement parlant.

Les victimes sont plus fortes que les agresseurs.

Ces séances de psy m'avaient bien servi finalement, j'étais redevenue aussi forte et courageuse que je l'étais avant et c'était tant mieux parce que bordel ce que je les emmerdais.

Désormais, j'allais être une femme plus sûre d'elle et qui avait davantage confiance en elle et n'en déplaise aux gens con et focalisés sur leur idéologie primitive de la femme.

Au diable les sexistes et les machos.

Et bonne nouvelle, c'est Ary le diable.

Enfin bref, plus qu'un coup de mascara et j'étais enfin prête pour aller m'éclater, je la sentais bien cette soirée. J'avais ondulé mes cheveux, fait un maquillage léger et mis une robe satinée noir dos nu. Cette robe me redonnait confiance en moi et me donnait envie d'aller faire voir toutes les personnes de la planète Terre.

Je me sentais si bien que ça me faisait presque bizarre, je ne m'étais pas sentie comme ça depuis des mois et ça m'avait tellement manqué.

Où était passé la Judith qui éteignait son réveil à coups de marteau ?

Où était passé la Judith qui volait le shot de vodka à un mafieux qui buvait deux cafés ?

Je mis mes talons noir et sortis dans la salle de bain en prenant mon petit sac contenant mon téléphone qui bien sûr avait toujours son traceur dedans, c'était plus prudent. Je sortis de ma chambre en rejoignant le sadique qui était en train de faire je ne sais quoi dans son bureau.

Je toquais doucement contre la porte ouverte et entrais alors qu'il était en train de relire des papiers. Il n'avait vraiment pas compris le sens du terme "soirée", il s'agirait d'arrêter de bosser un minimum Ary White sinon tu risquerais de te prendre un coup de talon dans la cheville.

- Tu ne veux pas arrêter de bosser deux minutes ? Lançais-je en me rapprochant de lui les bras croisés contre ma poitrine.

- Je fais ce que je veux, je te signale.

C'est ça ronchonne.

Je levais les yeux au ciel et le pris par le bras en le tirant hors du bureau, je savais qu'il se laissait faire parce qu'il était techniquement impossible que je tire cette montagne de muscles et de sadisme avec mes petits bras et mon égo actuel plus gros que moi.

- Tu vas vraiment mettre cette robe ? Me demanda-t-il soudainement comme si son avis sur ma façon de m'habiller allait changer quelque chose.

- Oui totalement et j'en ai rien à foutre si ça paraît trop "court" ou trop "vulgaire".

La serveuse [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant