La serveuse [Tome 1]

40. Say goodbye ?

Nous étions dans la voiture vers une destination inconnue, je regardais juste le paysage défiler sous mes yeux. Il faisait encore soleil, nous étions en plein milieu de l'été, ce qui voulait dire que les moustiques allaient rester un bon moment parmi nous.

Nous passions dans le centre-ville, le monde était encore actif, les gens faisaient encore les magasins. Certains rentraient du travail et d'autres payaient des glaces à leurs enfants.

Nous passâmes devant le café dans lequel je travaillais, c'était là que tout avait commencé, là que j'avais rencontré le fameux Ary White.

Ary s'arrêta brusquement et me demanda de rester dans la voiture. Il partit vers le café dont il était le patron, parce que ça aussi il me l'avait bien caché.

Lorsqu'il revint cafés à la main, nous partîmes vers une route que je connaissais, le point de vue sur San Francisco. J'aimais énormément cet endroit-là, même si peu de temps après nous avions eu une course poursuite.

Arrivé au lieu, Ary me tendit mon café et prit le sien, il semblait ailleurs. Depuis ce matin il était bizarre, nan en fait depuis ce qu'il s'était passé chez Warren il était bizarre.

- Ça fait plus d'un an et demi que j'ai cet accord, et...j'ai merdé, commença-t-il en tournant la tête vers moi alors que j'étais concentrée sur le paysage.

- C'est-à-dire ?

- Ethan est un ami d'enfance, je ne le voyais pas beaucoup mais c'était mon meilleur pote alors quand il m'a parlé de cet accord j'ai accepté direct. Il baigne dans ce monde depuis sa naissance, sauf que c'était compliqué avec ses parents alors il a habité chez un autre membre de sa famille.

Il prit une pause pour me demander s'il pouvait continuer et j'acquiesçais, je devais savoir.

- A ses dix huit ans il est parti, il a construit son réseau au Mexique. Le but de l'accord était de veiller sur toi, de te protéger, je ne savais pas trop pourquoi toi en particulier mais je m'en foutais, j'avais le plus à gagner dans l'accord.

- Et donc ? Je sais qu'il y a autre chose.

- A la mort de Warren, ma part de l'accord se terminait, maintenant tu dois le rejoindre, souffla-t-il d'un air un peu trop triste à mon goût. Judith, Ethan c'est ton cousin, il n'est pas mort.

Cet aveu me fit l'effet d'une gifle et je m'y connaissais bien en gifle.

Mon cousin habitait chez nous depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, sa mère se concentrait sur "sa réussite" à Milan et il voyait son père quelques week-ends, enfin en théorie.

Il vivait donc la plupart du temps chez nous, je savais qu'il passait du temps avec un pote plusieurs soirs dans la semaine mais j'étais loin de me douter que c'était le sadique.