34 - Et si ?

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Chris.

Addison est devant moi, en train de pleurer comme une enfant et je n'en comprend absolument pas la raison.
Je croyais avoir réussi à la calmer mais voilà qu'elle s'est remise à fondre en larmes quand je lui ai dit qu'on resterait ici, tous les deux.
Et puis tout d'un coup, en cherchant les raisons qui la poussent à se mettre dans un état pareil pour rien du tout, ça me frappe.
Je lui demande de ne pas bouger et de m'attendre ici, il faut que j'en ai le cœur net. Je me rhabille, pose mes lèvres sur les siennes, prends mes clés de voiture et sors de la maison.

La pharmacie n'est pas très loin, mais je n'ai pas envie de me faire remarquer en ville, donc je préfère prendre ma voiture. Ça me fera gagner du temps aussi, je suis tellement pressé de savoir si mes soupçons sont fondés.
Je suis sur a quatre-vingt-dix-neuf pour cent qu'Addison est enceinte.
Elle ne se mettrait pas dans un tel état sinon, elle aurait simplement refuser de m'accompagner ou venir quand même mais vouloir rentrer de bonne heure.
Maintenant que j'y vois clair, je vois tous les signes qui m'aurait permis de m'en rendre compte avant si j'y avais fait plus attention. Elle a été irritable toute la semaine qui s'est écoulée, j'avais mis ça sur le compte de la fatigue mais plus maintenant. Et surtout, elle a toujours faim en ce moment, elle mange comme quatre alors que d'habitude elle a un appétit de moineau.

Je me gare, prends mes lunettes et ma casquette et marche les quelques mètres qui me sépare de la pharmacie avant d'y entrer. J'espère ne pas me faire reconnaître, je me passerai volontiers des articles qui pourraient sortir si on me remarque en train d'acheter des tests de grossesse. Je trouve le rayon rapidement et j'en prends quatre, autant être sur.

Personne n'a eu l'air de me reconnaître, c'est parfait. J'entre dans ma voiture, enlève mes lunettes et ma casquette que je pose sur le siège à côté du sac de la pharmacie. Avant de démarrer, j'envoie un message à Scott pour lui dire qu'on ne viendra pas et qu'on remet ça à un autre soir mais que tout va bien. Je le connais, si je n'avais pas précisé il aurait sans doute cru que l'on s'étaient disputés.
J'arrive rapidement devant la maison et sors aussitôt de la voiture, je n'en peux plus d'attendre.
En entrant, je cherche Addison. Je ne met pas longtemps à la retrouver dans la cuisine en train de s'empiffrer de  glace à la vanille directement dans le pot.

- Ah bah enfin ! T'étais passé ?

- A la pharmacie.

Je lui montre le sac que j'ai dans les mains. Elle retrousse ses lèvres, se lève et vient se poster en face de moi en passant ses bras autour de mon cou.

- C'est parce que je t'ai fait mal à la tête ?

Je souris, puis passe mes bras dans son dos.

- Non, je suis parti acheter quelque chose pour toi.

- Dans une pharmacie ?

- Regarde. Dis-je en lui tendant le sac.

Elle me regarde, dubitative et en vérifie le contenu en arquant un sourcil.

- Mais... Pourquoi ?

- Une intuition, comme ça. Tu t'es mise à pleurer sans raison, tu as été pénible toute la semaine et...

- Pénible ? Je suis pénible maintenant ! Ah bah c'est super, et tu as quoi d'autre à me reprocher ? S'énerve t-elle en croisant ses bras sur son torse et en fronçant les sourcils d'un air assuré.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire. Dis-je en mettant mes mains devant moi en sentant la foudre venir. J'aurais plutôt dire irritable. Mais je ne te reproche rien.

- Eh bien je te conseille, oui, de ne rien me reprocher si tu veux garder ce qui fait ta masculinité !

J'acquiesce simplement pour ne pas aggraver la situation, j'ai l'impression de marcher sur des œufs, je ne sais plus comment me comporter, si elle est vraiment enceinte, je vais passer les neuf mois les plus long de ma vie. Enfin, si elle ne me tue pas avant.
Son visage se radoucit et elle laisse ses bras retomber le long de son corps.

- Tu veux bien en faire un ? Tenté-je.

Elle me sourit et pose un baiser sur ma joue.

- Oui.

Elle prend un test dans le sac et se dirige vers la salle de bain du bas.
Je souffle tellement je suis stressé et attends devant la porte en faisant les cent pas, mes mains posées sur mes hanches. J'essaye de me rassurer en me disant que c'est la seule raison possible pour expliquer son comportement ses derniers jours, mais en vérité je crève de trouille d'avoir tort. On veut tellement d'un bébé, un petit bonheur supplémentaire juste pour nous.
Après une attente interminable qui m'a semblé durer des heures, elle ouvre enfin la porte.

- Alors ?

- Il faut attendre trois minutes. J'ai laissé le test sur le lavabo en attendant.

Je hoche la tête, toujours sous pression. Elle prend ma main dans la sienne.

- C'est mignon que tu sois allé acheter ces tests pour moi.

- C'est aussi pour moi. Et je voulais en être sûr.

Elle vient se blottir dans mes bras, je passe mes mains autour de ses épaules en la serrant contre mon corps.

- C'est vrai que j'ai quelques jours de retard.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

- Je viens seulement de m'en rendre compte en fait, j'y avais pas fait attention avant.

- Et qu'est ce que tu en pense ?

- Je pense que tu pourrais avoir raison mais j'ai tellement peur de me faire de faux espoirs.

Je resserre mon étreinte et viens déposer mes lèvres contre ses cheveux.

- C'est pas grave, on recommencera. J'adore essayer de faire un bébé. Dis-je un sourire au coin des lèvres. Elle se met à rire en relevant son visage vers moi.

- J'adore ça aussi.

Elle colle ses lèvres contre les miennes. Sa main remonte le long de mon dos pour s'arrêter dans ma nuque et intensifier notre baiser.
Je passe mes mains se chaque côté de son visage en caressant sa joue de mon pouce avant de détacher nos lèvres et coller mon front contre le sien.

- Tu sais que je t'aime toi.

- Je n'en douterai jamais. Je t'aime tellement Addison.

- On regarde ?

J'inspire et expire à fond et lui fait un signe de tête.
Elle se décolle de moi et entre dans la salle de bain, elle en ressort aussitôt avec le test dans les mains. Elle me regarde en se mordant le coin de sa lèvre supérieure.

- C'est négatif.

Cœurs coupablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant