-Chapitre 15-

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Chapitre 15:
POV Cassy

"All the clouds in me are raining"
-R.H Sin.

Le bruit de la porte qui se ferme à clé résonne dans la chambre vide. Je n'ai aucune idée de ce qui vient de se passer, je n'arrive pas à bouger. Je reste allongée sur le lit comme si j'y étais toujours attachée. Mon corps couvert de sa semence me rappelant ce qu'on vient de faire. C'est la première fois qu'un homme me touche et je ne me sens ni aimée, ni heureuse. Je me sens utilisée, sale. Je ne comprends pas comment j'ai pu le laisser me toucher. Je ne comprends pas comment j'ai pu aimer.

J'aurais dû détester chaque seconde, chacune de ses caresses. Mais dire que je ne les ai pas aimés saurait mentir à moi-même. J'ai aimé chaque instant, chaque morsure sur mon corps. Mais il m'a utilisé, il a joui puis il est parti. Je me sens sale comme une prostituée. Une première fois devrait être spéciale, mais je me sens horrible. Il a pris son pied, puis m'a laissée seule avec son sperme sur mon entrejambe.

Je me relève, je sens sa semence couler le long de ma jambe me rappelant ce qu'il a fait. Je l'ai vu se masturber et j'ai aimé chacun de ses va-et-vient. J'ai aimé, seulement, je ne comprends pas pourquoi j'ai aimé ça. Je le déteste. Il m'a kidnappée. Il m'a enlevé de ma vie. Je ne fais même pas d'effort pour me recouvrir. Je marche jusqu'à la salle de bain. Comment est-ce que j'ai pu apprécier ça ? Pourquoi est-ce quand il m'a touché, je n'ai pas été dégoûtée ? Pourquoi est-ce que j'en voulais plus ? Pourquoi est-ce que je n'ai pas essayé de le repousser ? Parce que tu étais peut-être attachée. Mais si je n'avais pas été attachée, est-ce que je l'aurais repoussé ? Je n'ai aucune envie de répondre à cette question.

Je rentre dans la salle de bain et pars en direction de la douche, mais lorsque je tourne la tête en direction du miroir, je ne vois rien. Il n'y a plus de miroir, seulement quelques bouts encore accrochée au mur. Mon regard se balade par terre où il y est censé se trouver des morceaux de verre, mais il n'y a rien. Quelqu'un a dû nettoyer.

Sur les parties de miroir, je peux voir la réflexion de certains endroits de mon corps nu. Je peux voir la marque de ses dents sur ma poitrine. Sa marque me rappelant chaque instant de ce qu'il m'a fait. Me rappelant que j'ai aimé ça. J'ai aimé quand il m'a mordu. Je ne suis pas censé aimé le fait qu'il me fasse mal. Normalement, je suis censé aimé quand il est doux, mais j'ai aimé quand il était plus violent. Qu'est-ce qui ne va pas avec moi ?

Une larme coule sur ma joue. Je ne comprends rien. Personne ne m'a jamais expliqué ce que je devais aimer ou ne pas aimer. Mais je ne suis pas censé aimer la douleur. Qui aime la douleur ? Les fous. Je détourne mon regard du miroir et je me tourne vers la douche. J'ouvre la porte de celle-ci et je rentre à l'intérieur.

J'allume le jet d'eau et je le mets le plus chaud possible. Mes larmes se mélangent à l'eau de la douche. Je ne sais pas ce que je suis censé faire. Est-ce que je suis censé aimé ce qu'il m'a fait ou alors je suis censé le haïr ? La deuxième option m'a l'air la bonne. Je ne veux plus le voir. Je ne veux plus qu'il me touche. Je voudrais qu'il y ait un guide sur comment réagir quand votre kidnappeur vous fait un cuni.

Je me laisse glisser le long du mur de la douche. J'entoure mes jambes et je plonge ma tête dans ce petit nid. Je me recroqueville sur moi-même. Je sens l'eau qui coule sur ma tête. J'ai comme l'impression d'avoir fait quelque chose de mal, mais en même temps non. Pourtant, personne n'a dit que c'était mal. Je ne comprends pas. Je suis perdu.

Je me rappelle la fois où j'avais eu un cas de kidnapping et que la fille ne comprenait pas ce qu'elle ressentait. Je lui avais expliqué que c'était le choc. Elle me disait que non, mais à l'époque, je n'avais pas essayé de comprendre ce qu'elle voulait dire par non. C'était le seul cas de kidnapping qui m'avait surpris. Les autres étaient habituelles, les enfants devenaient traumatisés, puis leur nouvelle routine était d'aller deux fois par semaine chez une psychologue. Je comprends cette fille, cette fille qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Je n'ai aucune idée de ce qu'elle est devenue.

A psycho's love obsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant