-Chapitre 42-

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Chapitre 42:
POV Ryder

"Sometimes you have to make a decision that will break your heart."
-Trent Shelton.

Quelques heures plutôt.

Sa tête repose sur mes jambes. Elle dort, elle n'a aucune idée de ce qui va se passer cette nuit. Je caresse ses cheveux, la voiture avance se rapprochant de plus en plus de l'arrivée. Mon cœur bat comme un fou, il se tord me faisant mal. J'ai envie de demander au chauffeur de faire demi-tour. Mais je n'ai pas le choix, je suis obligé de faire face à ce putain de supplice. Elle ne sait rien de ce qui va se passer et c'est mieux comme ça. Si je lui disais et qu'elle plongeait son regard dans le mien, je crois que je ne serais pas capable de le faire.

Pourtant, c'est la seule solution. Le seul moyen pour régler ce léger problème. Je ne veux pas qu'elle soit blessée alors il faut que je le fasse. Juste quelque temps, le temps que le problème soit réglé. Je ne veux pas qu'elle soit en danger alors il faut que je prenne les précautions nécessaires. Plus la voiture avance et plus mon cœur cogne plus fort contre mon torse. Si je ne le fais pas, elle risque de mourir ou alors de se faire torturer. Je ne veux pas qu'elle revive ça, jamais.

Les mots d'Avan se répètent dans ma tête me rappelant que je n'ai pas le contrôle, je n'ai pas le choix. Je la serre plus fort contre moi, sa chaleur m'entoure. Je m'imprègne de son odeur, je plonge mon nez dans son cou. Ses petits ronflements remplissent le silence. Je caresse la peau de son bras de haut en bas comme pour la rassurer. Je relève ma tête et regarde par la fenêtre, la voiture roule nous rapprochant de plus en plus de la fin. Les lampadaires éclairent la route, montrant le chemin. Je ne veux pas la perdre. Il faut à tout prix que je prenne soin d'elle, qu'une personne dans sa vie prenne soin d'elle.

Je regarde son visage endormi, je mémorise chacun de ses traits. Je ne les oublierai pas, je m'en rappellerai tous les jours jusqu'au jour où je viendrai la chercher. Je lui ai dit que je l'aimais, je lui ai dit ce que je ressens pour elle. J'ai besoin qu'elle le sache. J'ai besoin qu'elle ne l'oublie pas. Je voulais qu'elle s'en souvienne avant que je ne parte. Je l'aime comme un fou et je ferais tout ce qu'il faudra pour la protéger jusqu'à mourir, jusqu'à me faire torturer en enfer. J'irais jusqu'à me tenir à distance d'elle pour sa sécurité.

La voiture s'arrête, tout l'air de mes poumons s'envole. Je peux entendre chaques battements de mon cœur. Chaque coup contre mon torse. Je glisse ma main dans la sienne, ses doigts s'enroulent autour des miens. Je la regarde sans pouvoir bouger. Je suis collé contre le siège. Dire au revoir à mon oiseau est bien plus dur que de tuer une personne innocente. Ses paupières bougent, mais elle ne se réveille pas. Sa respiration reste régulière.

Ma porte s'ouvre, l'heure a sonné. Je glisse mon bras sous ses genoux et un derrière son dos. Je sors de la voiture en la serrant contre moi. Ses mains délicates se posent sur mon torse, sur mon cœur. Je pourrais juste retourner dans la voiture avec elle à mes côtés, mais le danger rôde toujours près d'elle. Je ne peux pas lui faire ça. Je ne veux pas qu'elle subisse plus qu'elle n'a déjà subi.

J'avance jusqu'à l'entrée de sa maison. Sa maison, cet endroit où je n'ai pas la place. Cette maison que j'ai tant observée. Je m'approche de la porte et je m'arrête. Je n'y arrive pas. Je ne peux pas. Mais les mots d'Avan sont de retour. Je glisse ma main dans ma poche où je sors le double des clés que j'avais fait quand je l'observais. Ma respiration devient douloureuse, mes poumons se contractent. J'insère les clés dans la serrure, elle dit quelque chose. Mes yeux se posent sur elle, elle dort toujours. Même endormie, elle sait que quelque chose se passe. Je tourne la clé ouvrant la porte, je la pousse.

J'ai du mal à respirer. Le silence assourdissant remplit la pièce. Il n'y a aucun bruit. Je rentre tout en la gardant dans mes bras. Sa tête se cale contre mon buste. Elle rend chaque chose plus difficile. Je n'ai aucune envie de lui faire ça, mais je n'ai pas le choix. J'inspire et j'avance. J'essaye de mettre mes émotions de côté, de créer un masque, mais mon cœur, qui cogne contre mon torse, me l'empêche. Cette douleur qui ne me quitte pas. Le bruit de mes pas est le seul que l'on puisse entendre.

J'arrive devant la porte de sa chambre. Je l'ouvre, tout est parfaitement rangé. Il n'y a plus aucune trace d'effraction. Cole a fait un bon boulot pour tout nettoyer. J'ouvre la porte. Sa chambre est parfaitement rangée, il n'y a plus aucune trace d'effraction. Aucune trace que quelqu'un la pourchassé, puis la droguée, pour finir par la kidnapper. Il n'y a aucune trace du fait que je sois venue ici. Je m'approche du lit où je la dépose, ses bras s'enroulent autour de mon cou me tirant contre elle. Je pose un baiser au creux de son cou, puis sur chacun de ses poignets avant de défaire son étreinte. Ma gorge se serre douloureusement. Je me relève, je lui jette un dernier coup d'œil. Son beau visage endormi.

Je m'approche de la porte, je pose ma main sur la poignée, mais je ne peux pas. Je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à laisser mon oiseau seul. Je n'arrive pas à la quitter. Je ne veux pas la laisser vivre sans moi, j'ai besoin d'elle. Je me retourne, si je m'allonge auprès d'elle, j'y resterais pour toujours. Je m'approche du lit, cependant, je ne m'allonge pas, je prends la chaise de son bureau et je m'assois dessus. Je la regarde dormir. Elle bouge, mais ne se réveille pas. Ses mains tâtonnent le matelas à ma recherche, mais je ne suis pas là. Je ne serais plus là. Je voudrais m'installer à côté d'elle une dernière fois, inhalé son odeur de vanille, mais je ne pourrais pas la quitter si je la faisais. Mon cœur tambourine contre ma poitrine.

Je la regarde encore. Des secondes passent chacune plus douloureuse que les autres, chacune plus terrifiante que les autres. Des minutes passent me rappelant que je vais partir, que je vais quitter mon oiseau. Des heures passent me rappelant qu'il est temps de partir. Je suis désolé mon oiseau.

Je me lève de la chaise avec la sensation d'avoir un couteau planté en moi. Je préférais me faire tirer dessus que ressentir ce que je ressens là maintenant. Ma main se pose sur la poignée, mais cette fois-ci, je la tourne et je sors. Je ne t'oublierais pas mon oiseau, tu fais partie de moi comme je fais partie de toi.

Mes pieds avancent m'éloignant de mon oiseau. Je m'assis sur une des chaises et je sors une feuille et un stylo de ma poche. Je pose le crayon contre la feuille et je laisse mon cœur parler, cette lettre sera la dernière chose de moi, pour elle. La dernière chose avant que je ne vienne la chercher. Avant que je ne la serre contre moi, que je lui montre à quel point, je l'aime et qu'elle compte pour moi. À quel point je ne pourrais pas vivre sans elle. Je ne pense même pas que je serais en vie si je ne l'avais pas rencontré quand on était enfant.

Les mots se déversent sur ce papier. Je relève le stylo et je le range dans ma poche. Je sors une enveloppe, je plie la feuille et la range délicatement. J'écris son nom sur l'enveloppe. Je me lève, je regarde une dernière fois l'intérieur de cette maison, cette maison où elle va vivre sans moi. Je saisis la poignée de la porte d'entrée. Je suis désolé mon oiseau, terriblement désolé. J'ouvre la porte et je pars sans me retourner avec un cœur rempli de sentiments douloureux.

A psycho's love obsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant