- Toru, Toru.
La voix était faible, pourtant, on y sentait toute la détresse. Une quinte de toux secoua brusquement le corps allongé et la crinière terne vint masquer brièvement le vieux visage ridé.
En réponse, des mouvements se firent entendre à l'extérieur de la tente. Celle-là même qui abritait ce vieux corps.
Bientôt, une silhouette blanche apparut et ses yeux se posèrent immédiatement sur la seule forme vivante de son champ de vision. Le bruit des sabots résonna sur le sol et en quelques instants, l'individu arriva auprès de la créature toujours allongée sur le sol. Le haut du corps, humain, était recouvert par un long vêtement qui masquait maladroitement ses bras chétifs. Le bas de l'individu, animal, avait rejeté la couverture épaisse qui cachait encore son corps peu de temps auparavant. La vieille silhouette tendit ses doigts fripés en direction de la jeune pouliche qui les saisit prestement. Ses yeux brillaient vivement, signe de sa tristesse plus qu'apparente envers la condition de son ainé.
- Grand-mère. murmura la jeune pouliche avec un petit sourire encourageant. Il faut que tu te reposes.
Elle posa son genou antérieur à terre pour se mettre à hauteur de la silhouette alitée. Elle aussi, mi-humaine, mi-bête était centaure. Un fin tissu couvrait sa poitrine et son corps animal, blanc comme neige.
- Toru... toussa la vieille jument. Le chef, amène-le-moi.
- Grand-mère, il est tard...
La jeune pouliche, dont la crinière était si claire qu'elle donnait parfois l'impression de disparaître dans la brise, caressa la joue de la vieille jument. Elle semblait chercher un moyen de la convaincre de se reposer, de mettre de côté ses demandes exubérantes pour un instant. Juste un instant, juste le temps qu'elle ferme les yeux et puisse enfin dormir. La pouliche remonta avec précaution les couvertures sur elle, comme si elle craignait que la vieille jument ne se change brusquement en poussière et ajouta :
- Repose-toi, j'appellerais le chef demain, je...
- Non !
La vieille dame se redressa et serra les doigts de la jeune pouliche avec une telle force qu'on aurait pu la croire dans la force de l'âge.
- Je l'ai vu. Le prochain à prendre ma suite. à ses mots, les yeux de Toru s'agrandirent légèrement et elle se pencha en avant pour écouter avec attention la voix rauque de la vieille jument. Il... elle toussa. Le chef, amène-le-moi.
- Grand-mère... hésita la jument.
- Vite ! Dépêche-toi !
Avec un regain d'énergie, la jument poussa Toru et la força à se relever. Par moments, la vieille dame dégageait une telle énergie qu'on aurait pu croire qu'elle avait encore de longs jours devant elle. Mais Toru savait que ce n'était qu'une façade. La santé de leur guérisseuse était déclinante. Voilà des mois qu'elle ne sortait plus de la tente. Des semaines qu'elle ne marchait plus.
Désormais debout, Toru sembla hésiter quant à la marche à suivre puisqu'elle resta immobile quelques instants. Inconsciemment, elle racla le sol avec son sabot avant et sa queue, aussi claire que sa crinière, fouetta l'air. Sous elle, son ainé la fixait avec un calme étrange en comparaison des quintes de toux qui la secouait de temps en temps. Finalement, Toru fit quelques pas hésitants et sortit de la tente.
Une fois dehors, son regard vif scruta la place déserte autour d'elle. La nuit bien avancée avait recouvert les lieux d'une douce quiétude. Çà et là des torches, dispersés de façon aléatoire autour des habitations, éclairaient les lieux. Un mouvement attira brusquement l'attention de Toru et ses yeux finirent enfin par discerner une silhouette mouvante. Elle reconnut ce pas rythmé et souple, propre aux guerriers et elle l'appela en trottinant vers lui. En s'arrêtant à sa hauteur, une moue amicale mais néanmoins sérieuse étira les traits secs du centaure qui la fixait. Une cicatrice lui barrait le menton.
- La guérisseuse veut voir le chef. Dis-lui que c'est urgent.
Le ton pressant mais néanmoins ferme convainquit immédiatement le guerrier du sérieux des propos. Pourtant, si le guerrier pensa que réveiller le chef au milieu de la nuit allait forcément provoquer sa fureur, il n'en fit pas part à la jeune pouliche. Il sentait dans sa façon de se tenir qu'elle était anxieuse. Il fit un signe de la tête, signifiant qu'il acceptait sa mission et partit au galop. Toru le regarda disparaître dans la nuit épaisse et sa queue fouetta une nouvelle fois l'air. Ne pouvant rien faire d'autres qu'attendre, la pouliche croisa ses bras sous sa poitrine et retourna auprès de la vieille guérisseuse pour veiller sur elle.
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Bonjour à tous,
Voici ma première fanfiction sur l'univers de my hero academia. Comme vous vous en doutez, il s'agit d'un univers fait de centaures. Encore une fois, je remercie Blue_Fantazia pour m'avoir donné l'autorisation de m'inspirer d'un de ses one-shot. Je remercie également mon amie proche qui prend le temps de me relire et de me donner son avis ! Sans elle, je n'aurais peut-être jamais publié cette histoire.
Ce chapitre d'introduction est très court, ce ne sera pas le cas des suivants :-)
Les chapitres paraîtront toutes les semaines, sauf exception, à partir de janvier. L'histoire fera environ 50 chapitres et j'espère que cela vous plaira !
Merci pour votre attention !
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Les voies de la nature [BakuDeku]
FanfictionAppelé à devenir guérisseur, Izuku à la tête rempli de question et de doute. Plus que tout, il sait qu'il est étrange. Un centaure tel que lui, à encore tout à prouver s'il veut pouvoir trouver sa place. Mais, il est déterminé à réussir, à accomplir...