Chapitre 41 : brame

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- Ho, allez, Izuku !! Pourquoi tu veux rien nous dire ?!

— Mais, Ochaco ! C'est la troisième fois que je t'explique que je vous ai déjà tout raconté !

— À d'autres ! Ochaco a raison ! Elle est toute pourrie ton histoire ! scanda Denki un peu plus loin.

Levant les yeux au ciel, Izuku souffla pour la énième fois depuis le début de la matinée. Il avait beau tenter de clarifier la situation à ces deux amis venus l'aider à cueillir des plantes, rien n'y faisait. Comme pour l'encourager, l'un des oiseaux perchés sur ses bois chanta.

Le daguet avait été tellement plongé dans son travail dernièrement qu'il n'avait pas réalisé à quel point les rumeurs avaient pris de l'ampleur dans son dos. Il le regrettait amèrement. Maintenant, elles avaient si bien grossi qu'Izuku ne savait plus comment s'en sortir pour essayer d'expliquer quel était vraiment le problème.

Non, il ne s'agissait pas d'une épreuve divine. Non, le défunt ne cherchait pas à retrouver un vieil ennemi pour faire amende honorable. Et de toute façon, c'était son fils, pourquoi auraient-ils été rivaux ?!

Izuku avait beau penser, il ne comprenait pas à quel moment tout ceci avait dégénéré...

Plutôt que de se jeter à corps perdu dans la réflexion avec Toru, le daguet aurait probablement dû prendre le temps d'expliquer au village ce qui s'était passé. Mais le mal était déjà fait.

De toute façon, Izuku n'avait guère de réponse miracle à leur offrir, alors qu'il peinait encore à trouver une solution au problème.

La pouliche à la crinière blanche et lui avaient longuement débattu de la situation à ce sujet justement. Celle-ci s'avérait assez ardue à régler. S'il était clair que Nana n'arrivait pas à rejoindre son fils et le reste des siens, Izuku ne comprenait toujours pas pour quelle raison. Dans un premier temps, et en supposant qu'il s'agissait d'une intervention de Ringulreið pour entraver le trajet de la défunte dans le monde des morts, ils avaient cherché à purifier son bouclier.

Mais Izuku n'avait pas été satisfait par cette action. C'était... trop simple ?

Il avait du mal à préciser exactement ses pensées, mais le daguet avait ce sentiment particulier dans la poitrine. Ce petit quelque chose qui lui soufflait que ce n'était pas la solution. Toru avait entièrement cru à son intuition et les deux individus avaient continué de réfléchir à une autre idée.

Au milieu de tout ça, le duo avait également fait des recherches plus poussées sur la période relative à laquelle la jument avait existé.

Après plusieurs jours de raisonnement, en plus des activités annexes que devait gérer Izuku au quotidien, ils avaient conclu que Nana avait vécu, au moins, il y a plusieurs centaines d'années. C'était à cette époque que remontait la dernière grande attaque que le village avait subie.

Une preuve de plus que son fils avait rejoint le monde des morts depuis un bon bout de temps.

Se redressant, Izuku s'éloigna de quelques pas, ignorant les plaintes d'Ochaco qui essayait de lui tirer les vers du nez. Il souffla.

Le daguet n'était pas contre un peu de curiosité, bien au contraire. S'intéresser à l'histoire de leur peuple n'était pas une mauvaise chose. Mais la jeune jument était partie dans des hypothèses bien trop alambiquées pour tenter d'expliquer ce qui se passait. Si Izuku était prêt à prendre en compte certaines remarques, d'autres n'avaient, pour lui, aucune raison d'être.

Hier, Denki était quand même venu lui affirmer que c'était parce que la pouliche avait été maudite par son mari, qu'elle avait été séparée de son fils. N'importe quoi...

Les voies de la nature [BakuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant